Médias

Des hebdos de TC Media reviennent au bercail

Six ans après avoir été vendus à TC Media, les titres du groupe Le Canada français, de Saint-Jean-sur-Richelieu, reviennent à un de leurs anciens propriétaires, Icimédias, qui vient de les racheter avec 10 autres hebdos situés aux quatre coins du Québec.

« La vie nous réserve parfois des surprises », commente Renel Bouchard, président d’Icimédias. « On a foi dans l’information régionale », ajoute-t-il lors d’un entretien avec La Presse.

C’est en pleine guerre des hebdos entre Québecor et TC Media (qui s’appelait alors Trancontinental) que M. Bouchard a vendu les 11 titres du groupe Le Canada français, dont le journal du même nom était le fleuron.

Le montant de la transaction n’avait pas été dévoilé en 2011 et il ne l’est pas non plus aujourd’hui. Mais les 11 titres vendus en 2011 employaient 160 personnes, alors que les 21 acquis sept ans plus tard ont 168 employés, ce qui donne une idée du bouleversement qu’a connu le secteur.

Icimédias reste néanmoins optimiste pour l’avenir de la presse régionale. Les journaux gérés par TC Media depuis six ans n’ont pas été négligés et sont rentables, affirme Renel Bouchard. « On a une philosophie très différente de TC Media, une grande entreprise centralisée et cotée en Bourse », dit-il.

Icimédias, qui régnera sur un petit empire de 21 titres éparpillés en Beauce, en Maurice, en Estrie et en Montérégie, entend laisser à chaque région son autonomie.

Les employés conserveront leur emploi. « Moi, si j’étais à leur place, je serais moins inquiet aujourd’hui qu’hier », affirme leur nouveau patron.

S’il y a des synergies à réaliser, ce sera dans les services informatiques et pas dans l’information, assure M. Bouchard, qui s’est associé à un ancien cadre de TC Media, Marc-Noël Ouellette, pour racheter les 21 hebdos.

Icimédias produit déjà du contenu publicitaire avec Les Cahiers du Textuel, distribué à tous les hebdos francophones du Québec et à 800 autres journaux communautaires anglophones du Canada, des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande.

Selon Renel Bouchard, la baisse des revenus publicitaires est moins marquée dans les journaux hebdomadaires que dans les quotidiens, ce qui leur donne le temps de s’adapter aux nouvelles technologies. Mais le papier est encore là pour longtemps, croit-il. « Je ne vivrai pas assez vieux pour voir la fin du papier. »

L’acquisition annoncée hier vient avec inMemoriam.ca, un des trois sites d’avis de décès les plus visités au Canada. Pour TC Media, il s’agit de la plus importante transaction conclue depuis qu’elle a entrepris de quitter le secteur de l’information régionale.

Énergie solaire

La Caisse envisage de mettre des panneaux sur ses immeubles

L’un des plus importants propriétaires mondiaux de l’immobilier, la Caisse de dépôt et placement, étudie la possibilité d’installer des panneaux solaires sur les toits de ses centres commerciaux au pays.

Sa filiale, Ivanhoé Cambridge, a annoncé hier une première initiative du genre. Elle installera un parc de 3,8 mégawatts sur le toit d’un immense complexe locatif, à Manhattan, dont elle est copropriétaire.

Cet investissement a des chances de se répéter ailleurs dans le portefeuille d’Ivanhoé.

« Nous avons en effet identifié plusieurs actions en lien avec les énergies renouvelables pour optimiser l’efficacité énergétique de nos immeubles. Par exemple, nous étudions actuellement la faisabilité d’installer des panneaux solaires dans nos centres commerciaux au Canada », dit Christine Babkine, directrice, responsabilité sociale d’entreprise, dans un courriel.

Au 31 décembre 2016, Ivanhoé Cambridge détenait des participations dans 28 centres commerciaux au pays. En Ontario, où l’électricité coûte plus de deux fois plus cher qu’au Québec, la Caisse détient notamment le Centre Vaughan Mills et l’Oshawa Centre, et 50 % des centres Bayshore, à Ottawa, et Fairview, à Toronto. Au Québec, le groupe immobilier possède Place Ste-Foy et Laurier Québec, à Québec, et 50 % du Carrefour de l’Estrie, à Sherbrooke, et des centres de la mode Galeries d’Anjou et Fairview Pointe Claire.

À Manhattan, la Caisse et son partenaire Blackstone investiront environ 10 millions US pour installer un système de près de 10 000 panneaux solaires sur les toits des 56 immeubles composant le Stuyvesant Town–Peter Cooper Village, où logent 27 000 New-Yorkais.

Le système envisagé sera le plus important de Manhattan et produira assez d’énergie pour alimenter 1000 logements par an. En termes de gaz à effet de serre, c’est une réduction estimée de 63 000 tonnes, soit l’équivalent de retirer 12 000 voitures des rues pendant 12 mois, avancent les promoteurs dans un communiqué. Les travaux commenceront cet hiver et la production d’électricité est prévue après la fin des travaux, planifiée en 2019.

paradise papers Agence du revenu du canada

À la recherche des 25 milliards perdus

Ottawa — Le fisc canadien a-t-il « récupéré » 25 milliards de dollars qui lui auraient échappé en raison de l’évasion fiscale, ou a-t-il plutôt « identifié » cette somme ? Le débat a continué de s’embourber dans la confusion, hier à Ottawa, alors que la ministre du Revenu national a contredit des déclarations qu’elle avait faites plus tôt cette semaine.

Lundi, Diane Lebouthillier a martelé que l’Agence du Revenu du Canada (ARC) avait réussi à mettre la main sur ce pactole grâce aux efforts déployés dans la chasse aux fraudeurs fiscaux. « Au cours des deux dernières années, nous avons investi près de 1 milliard de dollars qui nous ont permis d’aller récupérer près de 25 milliards de dollars », a-t-elle répété à la Chambre des communes.

Or, l’ARC a toujours refusé de préciser quelle portion de ces 25 milliards est bel et bien retournée dans les coffres de l’État, et quelle somme a plutôt été retracée sur papier par les inspecteurs du fisc. Questionnée à ce sujet hier après-midi, la ministre a semblé faire marche arrière.

« L’Agence a identifié 25 milliards de dollars et nous sommes sur la bonne voie pour les récupérer », a lancé Mme Lebouthillier pendant un point de presse éclair, sans donner plus de détails.

« Culture du secret »

La ministre responsable de l’ARC a souligné à plusieurs reprises le chiffre de 25 milliards au cours des derniers mois, sans jamais fournir aucune ventilation des données. La Presse a formulé une demande d’accès à l’information à cet effet il y a un mois, pour laquelle l’ARC a demandé une prorogation de 60 jours.

Le sénateur Percy Downe exige pour sa part des explications du gouvernement Trudeau depuis le printemps dernier, sans succès. En entrevue à La Presse plus tôt cette semaine, il a affirmé que l’ARC entretenait depuis des années une « culture du secret ». La situation était la même sous le précédent gouvernement conservateur, avance-t-il.

Des députés de l’opposition ont aussi dénoncé le mystère qui plane dans ce dossier, hier. « Ça ressemble à un lapin sorti d’un chapeau, a fait valoir Alexandre Boulerice, porte-parole néo-démocrate en matière de finances. Vous remarquerez que le 25 milliards d’aujourd’hui était 13 milliards en juin dernier. Je ne sais pas ce qui s’est passé pendant l’été, mais ça semble un peu magique. »

Le conservateur Gérard Deltell a quant à lui qualifié de « suspects » les chiffres avancés par ses adversaires libéraux. La fuite des Paradise Papers, dans lesquels le principal argentier du Parti libéral du Canada a été nommé dimanche, alimente depuis trois jours les débats sur les paradis fiscaux à la Chambre des communes.

Automobile

Ford construira des autos électriques en Chine

Pékin — Le constructeur américain Ford a établi une coentreprise avec le chinois Zotye Auto, qui investira près de 1 milliard de dollars (650 millions d’euros) pour produire des voitures électriques sur le premier marché automobile mondial.

Leur partenariat, dont ils contrôlent chacun la moitié, construira une usine dans la province du Zhejiang (est) et investira 5 milliards de yuans pour concevoir, fabriquer et commercialiser des modèles de voitures individuelles entièrement électriques.

Cette alliance avait été évoquée dès août, mais a fait hier l’objet d’un accord définitif, signé à Pékin par des dirigeants des deux entreprises le jour même où le président américain Donald Trump entamait sa première visite en Chine.

Cette coentreprise, la troisième conclue par Ford dans le pays, « introduira une gamme de petits véhicules électriques sous une nouvelle marque », s’est réjoui Peter Fleet, président de Ford pour l’Asie-Pacifique, cité dans le communiqué.

Les constructeurs automobiles en Chine seront soumis à partir de 2019 à d’ambitieux quotas de « véhicules propres », calculés selon un système complexe de crédits.

Cette perspective a électrisé le secteur, l’équation apparaissant très compliquée pour certains groupes, comme le géant allemand Volkswagen, dont les voitures électriques ou hybrides ne constituent encore qu’une portion congrue des ventes.

Du coup, les constructeurs se précipitent pour forger de nouveaux partenariats avec des groupes chinois – une obligation réglementaire – afin de doper leur production de véhicules verts dans le pays, un marché crucial.

Or, à en croire Ford, Zotye Auto, constructeur relativement petit, est « un pionnier sur le segment de l’électrique », avec une hausse de 14 % de ses ventes de véhicules entièrement électriques sur les 10 premiers mois de l’année (22 500 unités).

Volkswagen s’est pour sa part associé au groupe public JAC, tandis que son compatriote Daimler a choisi le constructeur chinois BYD, l’expert national de la voiture électrique. De son côté, le français Renault avait créé cet été avec son partenaire local Dongfeng une nouvelle coentreprise dédiée à l’électrique.

Ford s’est fixé pour objectif de commercialiser début 2018 en Chine son premier véhicule hybride, et assure que 70 % de ses modèles seront offerts d’ici 2025 avec la motorisation électrique en option.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.