Transport

Le covoiturage, « ça me sauve la vie »

Sophie Gautherot hésitait à inscrire son fils au soccer compétitif, en mars dernier. « C’est deux ou trois fois par semaine, explique-t-elle. Heureusement, on s’organise avec les autres parents pour les y emmener. Sinon, on ne fait que le taxi ! »

Cette mère de trois enfants de 2, 7 et 10 ans est catégorique. « Le covoiturage, ça me sauve la vie, dit-elle. Je trouve que c’est vraiment ce qui permet que les enfants fassent des activités. »

Déjà, le covoiturage a donné à son fils la chance de faire du scoutisme, l’an dernier. « La mère de son bon ami a proposé d’aller les chercher à l’école, de les faire souper et de les emmener aux scouts, décrit Mme Gautherot. Je n’avais qu’à aller les chercher à la fin et à les ramener. »

Au soccer, c’est l’entraîneur de son fils qui envoie des courriels à toutes les familles, leur permettant de coordonner les transports. « Ça m’a été utile, parce qu’au début, je ne connaissais pas les autres parents », dit Mme Gautherot.

Clubs de covoiturage scolaires

« Le covoiturage entre parents est une solution intéressante, non seulement pour économiser de l’argent, mais aussi du temps », fait valoir Francis Girard-Boudreault, directeur de produit et des relations d’affaires de Covoiturage.ca, un site de covoiturage québécois. En réduisant le trafic autour des écoles et centres de loisirs, « la sécurité des enfants est aussi améliorée », ajoute-t-il.

Covoiturage.ca gère actuellement des « clubs de covoiturage dédiés » pour trois écoles. Seuls les parents d’élèves dûment inscrits peuvent y accéder, après avoir donné leur identité. « Ils peuvent ensuite publier le trajet qu’ils font ou faire une recherche pour trouver un autre parent qui a un trajet similaire », explique M. Girard-Boudreault.

Aucun club sportif n’a encore fait appel aux services du site. Même si « une équipe de hockey émet en moyenne quatre tonnes de gaz à effet de serre par saison, simplement pour se rendre aux pratiques et aux matchs », selon l’organisme environnemental Équiterre.

Populaire en France

En France, plusieurs plateformes, comme Kid Mouv’, Zouzoucar ou Kiddydrive, permettent de « partager les conduites » des enfants. Laure d’Auvergne a créé Kid Mouv’ en 2013, après avoir cherché de simples services d’accompagnement aux activités pour ses enfants. « Je me suis vite rendu compte que cela n’existait pas », se souvient Mme d’Auvergne.

Kid Mouv’ offre aujourd’hui aux familles « de mutualiser les trajets avec d’autres parents » ou de trouver des accompagnateurs s’ils ne sont pas disponibles, explique sa fondatrice. « Lorsqu’un parent souhaite se mettre en relation avec un accompagnateur, il souscrit un abonnement (à partir de 2 € [3 $] pour cinq jours de mise en relation), précise-t-elle. Par ailleurs, des mairies ou associations sportives et culturelles souscrivent des abonnements directement auprès de Kid Mouv’ afin de rendre le service gratuit pour leurs adhérents ou pour les parents. »

Des Trucs pour réussir

Équiterre suggère divers trucs pour faciliter le covoiturage entre familles. L’organisme a conçu une fiche d’inscription au covoiturage toute simple, à faire circuler au début des saisons des clubs sportifs et de loisirs, afin de faciliter la communication entre parents intéressés à s’entraider.

D’autres outils sont utiles, comme le planificateur Doodle (qui permet de partager un calendrier et d’y inscrire ses disponibilités) ou diverses applications (Carpool-Kids, Kid CarPool, Carpool School Edition, etc.).

Les parents éreintés de jouer au taxi peuvent aussi espérer que des plateformes comme Kid Mouv’ s’implantent au Québec. « Nous étudions actuellement les possibilités de développement à l’étranger, indique Mme d’Auvergne. Pourquoi pas à Montréal ? »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.