La croisière s’amuse à Montréal
L’augmentation du nombre de croisiéristes à Montréal est en hausse de 10 % par rapport à 2017. Le terminal, rebaptisé Grand Quai du port de Montréal en juin, peut accueillir jusqu’à quatre navires en même temps.
Vendredi dernier, le Seven Seas Navigator et ses 500 passagers ont quitté Montréal en direction de New York pour une croisière de 11 jours et 10 nuits. Coût du billet : 10 000 $. Lundi, c’était au tour du Seabourn Quest de larguer les amarres pour une virée dans les Maritimes et la Nouvelle-Angleterre, en passant par Québec, Saguenay, Baie-Comeau et la Gaspésie.
Vingt-six autres navires sont attendus au Grand Quai d’ici la fin de la saison, le 2 novembre. Le plus gros, l’AIDAdiva, a une capacité de 2500 passagers.
Octobre est un mois très achalandé. Pourquoi ? « L’attrait de la saison des couleurs d’automne », répond Sophie Roux, vice-présidente Affaires publiques du port de Montréal. « On a des navires tous les deux, trois jours », ajoute Philippe Bertout, directeur du Grand Quai. « Ce sont des bateaux qui sont en Méditerranée l’été et qui viennent chez nous l’automne. Après, ils s’en vont dans les Caraïbes pour la saison hivernale. »
La restauration de la jetée, financée par le Port, le gouvernement du Québec (20 millions) et la Ville de Montréal (15 millions), a été confiée au bureau d’architectes Provencher Roy, qui a collaboré avec NIP Paysage, NCK et Pageau Morel.
Le projet annoncé en 2014 prévoyait la réfection de la jetée, la construction d’une nouvelle gare, la réalisation d’un espace muséal et d’une grande place publique. Les architectes ont eu l’excellente idée de conserver l’ancienne structure boulonnée de la gare qu’on peut voir à travers les parois de verre du nouveau bâtiment.
Mais le plus beau, c’est l’immense toit vert aménagé sur le terminal. La promenade en bois est agrémentée de longs bancs, de carrés de verdure et d’un piano coloré. On peut l’emprunter à partir d’un grand escalier, au 200, rue de la Commune.
« On voulait donner accès au site en tout temps. La seule façon, c’était d’utiliser le toit, parce qu’on peut monter ici même quand il y a un bateau », explique Sonia Gagné, architecte chez Provencher Roy, responsable du projet. « Le point d’eau le plus bas accessible aux Montréalais, il est ici, sur le Grand Quai. »
Dernière phase : l’érection d’une tour, au bout du quai, vers le fleuve, dans laquelle il y aura une salle de 250 places et un observatoire pouvant accueillir 20 personnes à la fois. Sa construction devrait débuter l’an prochain et s’achever en 2021. Bon à savoir : la tour sera plus haute que le fameux Silo no 5, son voisin abandonné en mal d’une nouvelle vocation.
En attendant, le Grand Quai loue ses espaces. Au rez-de-chaussée, un très grand local permet de recevoir de 1000 à 2000 personnes quand il n’y a pas de bateau. Et sur le toit vert, un pavillon entièrement vitré offre une capacité de 750 places avec une vue imprenable sur le fleuve et la ville. Avis aux futurs mariés…
Pour finir, un budget de 1,1 million a été accordé à l’artiste québécois Yann Pocreau pour la création d’une sculpture monumentale en hommage à Jeanne Mance, Marguerite Bourgeoys et Marguerite d’Youville, trois pionnières de Montréal. L’œuvre sera installée dans un an sur la place des Commencements, au bout du quai, en face du fleuve, où des films ont été projetés à la belle étoile pendant l’été.