Montréal

Nouveau retard pour les voitures du métro

La mise en service des nouvelles voitures du métro de Montréal est à nouveau retardée.

Déjà, le projet avait au moins huit mois de retard. Un nouveau délai de quatre mois vient de s’ajouter en raison d’un logiciel qui ne serait pas encore au point.

« Vous ne pouvez pas transporter de passagers tant que vous n’avez pas votre système automatique de contrôle de train, a déclaré le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier. Ce logiciel n’est toujours pas au point. »

M. Laforge a pointé du doigt le fournisseur du logiciel, Ansaldo STS, à Pittsburgh. « Il est responsable de la livraison du logiciel, et il y a toujours des retards », a-t-il déploré.

À l’origine, les nouvelles voitures du métro de Montréal devaient entrer en service en mars 2014. Une première série de délais a forcé le consortium Bombardier-Alstom à reporter cette mise en service au premier trimestre 2015.

En raison du nouveau retard, cette mise en service est reportée au deuxième trimestre.

En vertu du contrat d’acquisition des voitures, la Société de transport de Montréal (STM) pourrait imposer une pénalité de 10 000 $ par jour de retard. Cette pénalité atteindrait aujourd’hui près de 2 millions.

« Nous avons suspendu temporairement le paiement des pénalités, a affirmé la responsable des affaires publiques à la STM, Odile Paradis, dans un entretien avec La Presse Affaires. Là, ce n’est peut-être pas le temps de parler de pénalités, nous voulons faire avancer le dossier, mais c’est clair, en aucun temps elles ne seront réduites. »

M. Laforge a indiqué que le consortium Bombardier-Alstom discutera de pénalités avec la STM à la fin du projet, mais aussi avec ses propres fournisseurs.

« Nous ferons le point à la fin : qu’est-ce qui a été la cause des retards ? En attendant, il faut mener le projet à terme. »

— Marc Laforge, porte-parole de Bombardier Transport

C’est en 2010 que la STM a accordé au consortium Bombardier-Alstom un contrat de 1,2 milliard pour la livraison de 468 nouvelles voitures de métro.

Le consortium continue d’affirmer qu’il aura livré toutes les voitures au cours de l’automne 2018, comme prévu.

« Le consortium nous a assuré qu’il va récupérer le temps perdu », a déclaré Mme Paradis.

MAUVAISE NOUVELLE POUR BOMBARDIER

Par ailleurs, Bombardier Transport a perdu un important contrat à Boston aux mains d’une société chinoise.

Au cours d’une rencontre mercredi soir, le conseil d’administration du département des transports du Massachusetts a décidé d’accorder à la société chinoise CNR MA un contrat pour la fourniture de 284 voitures pour le métro de Boston. Le contrat est assorti d’options sur 58 voitures additionnelles.

La proposition de Bombardier Transport pour l’ensemble des voitures atteignait 1,08 milliard US. La proposition de CNR était pratiquement 2 fois moins élevée, soit 566 millions US.

« C’est sûr que nous sommes déçus, a déclaré M. Laforge hier. Chaque fois que nous participons à un appel d’offres, c’est pour le gagner. »

Il a toutefois souligné le fait que la valeur de la proposition chinoise était inférieure de 200 millions US au montant estimé par des consultants engagés par le département des Transports pour l’ensemble du contrat.

CNR a offert d’assembler les voitures dans une nouvelle usine à Springfield, au Massachusetts. Toutefois, les composants seront fabriqués en Chine. Pour sa part, Bombardier entendait fabriquer les composants et les assembler à son usine de Plattsburgh, dans l’État de New York.

Elle devait faire effectuer certains travaux à son usine de La Pocatière, notamment la soudure au laser.

Élections à Toronto

Pourquoi Bombardier a hâte à lundi

Les Torontois iront aux urnes lundi pour élire un nouveau maire. Ces élections risquent d’avoir une très grande importance pour Bombardier. Pourquoi ?

Élections à Toronto

LES CANDIDATS

Trois principaux candidats se font la lutte pour la mairie de la capitale ontarienne, soit John Tory, Doug Ford et Olivia Chow. Selon le dernier sondage de la firme Forum Research, Mme Chow, la veuve de l’ancien chef néo-démocrate Jack Layton, se trouve en 3e position avec 25 % des intentions de vote. Doug Ford, qui a pris la relève de son frère Rob Ford, souffrant d’un cancer, recueille 29 % des intentions de vote. L’ancien chef du Parti progressiste-conservateur ontarien John Tory est en tête avec 43 % des intentions de vote.

Élections à Toronto

L’ENJEU POUR LES CITOYENS

L’expansion de l’aéroport Billy-Bishop, dans l’île de Toronto, est un enjeu important pour une partie de la population torontoise, notamment dans les quartiers qui bordent le lac Ontario. L’allongement des pistes d’atterrissage et la modification d'un accord tripartite entre la Ville de Toronto, le gouvernement fédéral et l’Autorité portuaire de Toronto permettraient l’utilisation de Billy-Bishop par des avions à réaction. À l’heure actuelle, seuls les appareils turbopropulsés peuvent atterrir à cet aéroport. Les riverains craignent une recrudescence du bruit et des embouteillages dans le quartier.

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LA POSITION DES CANDIDATS

Olivia Chow s’est opposée au projet d’expansion. Doug Ford, comme son frère Rob, en est partisan. John Tory n’a pas encore pris position, affirmant qu’il attendait d’avoir plus d’information. Le fils de M. Tory est président d’une petite société aérienne régionale, Private Air, qui a un bureau à Billy-Bishop, et a fait du lobbying en faveur du projet. Olivia Chow a demandé à John Tory de déclarer un conflit d’intérêts. Selon l’organisation NoJetsTo, 85 des 358 candidats à un poste de conseiller se sont déclarés contre le projet et seulement 18 se sont dits pour.

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L’ENJEU POUR PORTER AIRLINES

Le projet d’expansion de l’aéroport Billy-Bishop émane de Porter Airlines. La société, fondée par Robert Deluce, utilise à l’heure actuelle 26 appareils Q400, un avion turbopropulsé de Bombardier, pour desservir près d’une vingtaine de destinations dans l’est du Canada et des États-Unis. En avril 2013, Robert Deluce a annoncé un projet qui permettrait à Porter Airlines d’établir des liaisons avec Vancouver, Edmonton, Calgary, Los Angeles et la Floride grâce à l’utilisation d’un avion à réaction, la CSeries de Bombardier.

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L’ENJEU POUR BOMBARDIER

Porter Airlines a signé une entente d’achat conditionnelle portant sur 30 appareils CS100, soit 12 commandes fermes et 18 options. La valeur de la commande, assortie de droits d’achat sur six Q400, atteindrait 2,29 milliards US au prix courant des appareils. Comme il s’agit d’une entente conditionnelle, elle ne figure pas encore au carnet de commandes de Bombardier. Celui-ci compte 243 appareils, soit 63 CS100 et 180 CS300. Bombardier s’est engagée à avoir 300 commandes fermes lors de l’entrée en service de l’appareil, prévue pour la deuxième partie de 2015.

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