ROMAN QUÉBÉCOIS SÉRIE VOL 459

Un Américain à la rescousse

S.A.S.H.A.

Martin Michaud

VLB éditeur, 144 pages

RÉSUMÉ

Un homme au comportement étrange et un enfant qui semble être son fils attendent à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal le retour de la mère du petit.

EXTRAIT

« Tant qu’ils s’étaient terrés dans cette cabane au fond des bois de la vallée de la Missisquoi, il avait cru qu’il serait possible de disparaître et d’échapper à ceux qui les poursuivaient ; que Luana, la mère du garçon pourrait les y rejoindre […]. Sasha et lui s’étaient organisés. […] Le petit était devenu un chasseur redoutable, maniant le fusil et dégommant la perdrix avec l’assurance d’un vieux coureur des bois. […] Elias attrapa la balle de tennis dans sa poche et, perdu dans ses pensées, se mit à la faire rebondir sur le sol. Dans sa tête, les voix poursuivaient leurs récriminations. »

Outre les conventions que vous avez « pratiquées à quatre », qu’est-ce que vous vous étiez fixé comme objectif (littéraire, personnel ou autre) avec ce livre ?

Comme romancier, je signe des thrillers qui se veulent haletants, truffés de personnages et de rebondissements. Avec S.A.S.H.A., j’avais comme objectif d’aller là où mes lecteurs ne m’attendraient pas, en proposant un récit plus intimiste et introspectif. Pour y arriver, j’ai privilégié une écriture dépouillée, sans ressentir l’obligation de sortir le lecteur de ses souliers à chaque fin de chapitre. Même si notre véritable nature nous rattrape… parfois ! Fait inhabituel pour moi : il y a peu de personnages dans ce livre. J’ai en effet choisi l’angle de l’infiniment petit : l’impact de la catastrophe sur deux personnes, un père (Elias) et son fils (Sasha), qui attendent à l’aéroport le retour de la maman du garçon. Le caractère tragique de la catastrophe m’a permis d’aborder des thèmes qui me sont chers : la filiation, la transmission et certaines dérives de nos sociétés occidentales.

CRITIQUE

Martin Michaud sait mener un suspense, et ce court roman ne fait pas exception. Il parvient également à tracer un portrait sensible d’un homme qui oscille entre folie et responsabilité, et il utilise efficacement le quasi-huis clos imposé par l’aéroport. S.A.S.H.A. est un exercice de style réussi, qui n’a toutefois pas l’attrait ni la force des gros thrillers dont Michaud s’est fait le champion.

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