ROMAN QUÉBÉCOIS SÉRIE
Un Américain à la rescousse
Martin Michaud
VLB éditeur, 144 pages
La Presse
RÉSUMÉ
Un homme au comportement étrange et un enfant qui semble être son fils attendent à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal le retour de la mère du petit.
EXTRAIT
« Tant qu’ils s’étaient terrés dans cette cabane au fond des bois de la vallée de la Missisquoi, il avait cru qu’il serait possible de disparaître et d’échapper à ceux qui les poursuivaient ; que Luana, la mère du garçon pourrait les y rejoindre […]. Sasha et lui s’étaient organisés. […] Le petit était devenu un chasseur redoutable, maniant le fusil et dégommant la perdrix avec l’assurance d’un vieux coureur des bois. […] Elias attrapa la balle de tennis dans sa poche et, perdu dans ses pensées, se mit à la faire rebondir sur le sol. Dans sa tête, les voix poursuivaient leurs récriminations. »
Outre les conventions que vous avez « pratiquées à quatre », qu’est-ce que vous vous étiez fixé comme objectif (littéraire, personnel ou autre) avec ce livre ?
Comme romancier, je signe des thrillers qui se veulent haletants, truffés de personnages et de rebondissements. Avec
, j’avais comme objectif d’aller là où mes lecteurs ne m’attendraient pas, en proposant un récit plus intimiste et introspectif. Pour y arriver, j’ai privilégié une écriture dépouillée, sans ressentir l’obligation de sortir le lecteur de ses souliers à chaque fin de chapitre. Même si notre véritable nature nous rattrape… parfois ! Fait inhabituel pour moi : il y a peu de personnages dans ce livre. J’ai en effet choisi l’angle de l’infiniment petit : l’impact de la catastrophe sur deux personnes, un père (Elias) et son fils (Sasha), qui attendent à l’aéroport le retour de la maman du garçon. Le caractère tragique de la catastrophe m’a permis d’aborder des thèmes qui me sont chers : la filiation, la transmission et certaines dérives de nos sociétés occidentales.CRITIQUE
Martin Michaud sait mener un suspense, et ce court roman ne fait pas exception. Il parvient également à tracer un portrait sensible d’un homme qui oscille entre folie et responsabilité, et il utilise efficacement le quasi-huis clos imposé par l’aéroport.
est un exercice de style réussi, qui n’a toutefois pas l’attrait ni la force des gros thrillers dont Michaud s’est fait le champion.