Le livre est un véritable mode d’emploi, et les auteurs proposent ici des trucs pour faire les courses, la cuisine, même des recettes de produits d’entretien, de crèmes et de shampoing. Un bémol : le livre n’a pas été adapté pour le Québec. Toutes les ressources suggérées sont malheureusement françaises.

Bénédicte Moret pouffe de rire au bout du fil. Évidemment, il suffit de jeter un coup d’œil à la couverture du livre pour comprendre tout de suite qu’il est tout sauf moralisateur. « Il y a des gens culpabilisants dans tous les domaines, fait-elle valoir. Nous, on a décidé de faire notre truc et de se marrer. On s’est rendu compte qu’en rigolant, on arrivait à convaincre pas mal plus de monde. » Toujours mieux de convaincre par l’humour, et surtout par l’exemple, souligne la mère de famille et illustratrice.

« Nous, on en a deux ! », dit-elle. Pour les fournitures scolaires, il faut miser sur la réutilisation et les bons matériaux. Quant aux jouets, ils vont du côté de l’occasion, et offrent à Noël des « événements ». « Pour Noël, les enfants avaient demandé une semaine dans une cabane dans un arbre. On en revient ! On a eu un super week-end ! » Il faut dire que la mère a su appâter ses enfants. « On leur a fait des sacs à vrac en tissu, ils ont choisi leurs motifs, et puis on leur a laissé aller choisir des bonbons en vrac ! »

« Nous avons réduit notre budget de 20 % en alimentation, rétorque Bénédicte Moret. Tout est en produits frais, en vrac. Du coup, on gaspille beaucoup moins, on achète moins, et surtout au fur et à mesure dans la semaine. Les produits emballés, au final, coûtent beaucoup plus cher. » Va pour la nourriture, mais le reste ? Les produits d’entretien, les cosmétiques, ça doit bien coûter une petite fortune ? Erreur. « Tout ce qui est cosmétique et entretien, on n’achète plus rien. On fait nous-mêmes. »

« Nous, on travaille et on a des enfants. On s’organise. On a appris à cuisiner en double », dit-elle. Pour la cuisine, d’accord, mais tout le reste ? « Les produits d’entretien, c’est beaucoup moins compliqué que la cuisine, c’est très rapide à faire, fait-elle valoir. En moins de 15 minutes, je fais 5 litres, et j’en ai pour un moment. Le dentifrice prend deux minutes à faire. Même les enfants peuvent le faire. » Et les courses ? Cela doit monopoliser un horaire, non ? « Non, rétorque-t-elle. J’ai arrêté d’aller en grande surface, on a notre petite maraîchère qui livre des produits bios à domicile, on va voir la fromagère qu’on adore le samedi matin, et la boucherie est sur le chemin du travail. » Son truc ? « Toujours avoir des Tupperware dans la voiture. » Pour éviter les emballages, il va sans dire.

« Non, tranche Bénédicte Moret. C’est une habitude à prendre. L’important, c’est d’y aller doucement. Ça ne peut pas se faire du jour au lendemain. Il faut changer une petite habitude par une petite habitude. » À la grande question : « Par où commencer ?», elle répond tout simplement : « Par ce qui vous fait le plus envie ! » Chez eux, ç’a été les collations des enfants. « On a arrêté d’acheter des goûters emballés. On s’est mis à cuisiner plus, mais ça, on aimait déjà ça. On a eu des échecs, des réussites, et on s’est marrés à essayer. » Une fois une habitude acquise (21 jours), « hop, on passe à la suivante ! » Pour vous motiver, elle conseille d’ailleurs de commencer par vider votre poubelle, histoire de prendre pleinement conscience de tout ce qui s’y accumule quotidiennement…