Politique

Tour d’horizon des nouvelles politiques

Analyse

Allô, la Terre !

Québec — Il tombe sous le sens qu’une fois élu, un gouvernement doit respecter ses engagements électoraux. Mais il ne doit pas faire l’économie d’une réflexion sur le bien-fondé de ses promesses.

Depuis une semaine, le gouvernement Legault avance au pas de charge pour cocher chaque case de son programme électoral. C’était hier la promesse de hausser de 18 à 21 ans l’âge légal pour la consommation de cannabis. La veille, un autre projet de loi, pour réduire de 50 000 à 40 000 le nombre d’immigrants reçus l’an prochain au Québec. Aujourd’hui, le projet de loi pour permettre d’uniformiser et de réduire progressivement le taux de taxes scolaires sera déposé à l’Assemblée nationale.

Sur le cannabis et les immigrants, bien des objections sont apparues dans le débat public. Rien n’y fait, le gouvernement avance.

À telle enseigne qu’il devient difficile de départager le dogmatisme de la détermination.

Il faut savoir comment, dans les partis de l’opposition, ces engagements se décident. La question déterminante : qu’est-ce qui nous montrerait en rupture avec ce que propose le gouvernement ? Deux ou trois recherchistes sur le coin de la table, et l’affaire est réglée. La promesse sur les niveaux d’immigration est de cette farine : beau temps, mauvais temps, en période de chômage comme de plein emploi, elle a fait partie des engagements de l’Action démocratique du Québec, puis de la Coalition avenir Québec (CAQ). Sauf pour une année – quand elle présidait le parti de François Legault –, Dominique Anglade s’y opposait avec la dernière énergie.

Un exemple par l’absurde : en 2014, les libéraux de Philippe Couillard avaient promis de sabrer 25 % des fonctionnaires du ministère de l’Éducation à Québec. Un chiffre sorti d’on ne sait où qui rayait d’un trait de plume quatre étages du Complexe G à Québec. Comme des prestidigitateurs, avec bien des postes non pourvus et des changements de structure, les mandarins ont rempli les engagements. Autre cible tirée d’un chapeau par Philippe Couillard, la création de 250 000 emplois qui, ironiquement, a failli être atteinte.

Sur le cannabis, l’ex-premier ministre Couillard, souvent soporifique, avait eu une sortie étonnante à l’Assemblée nationale quand François Legault l’avait interpellé.

« Allô, la Terre ! », avait-il lancé, soulignant que c’était une lourde erreur de croire que les jeunes de 18 à 20 ans ne consommeraient pas pour peu que la loi le proscrive. On peut penser qu’ils consommeront tout de même. Au mieux avec leurs amis plus âgés, qui se seront approvisionnés légalement, au pire avec le produit des revendeurs qui s’alimentent auprès du crime organisé. Ironiquement, c’est précisément ce que disaient les jeunes interrogés hier à l’école Joseph-François-Perreault, où le ministre Lionel Carmant a procédé à cette annonce. 

Les chiffres sont limpides : 31 % des jeunes de 15 à 18 ans consomment du cannabis. Pour la strate de 18 à 24 ans, on observe 41 % de consommateurs.

C’est après des mois de consultations que le projet de loi 157 sur le cannabis avait été adopté le printemps dernier. Des experts internationaux, des policiers, des audiences publiques dans sept villes avaient amené à la conclusion que le Québec devait s’aligner, comme la plupart des autres provinces, sur 18 ans comme âge minimal pour la consommation.

Même chose sur les immigrants. Le ministre Jolin-Barrette faisait fi cette semaine d’une longue liste de citoyens et d’organisations qui, unanimement, relevaient qu’il ne fallait pas réduire les arrivées au moment où le Québec traverse une pénurie de main-d’œuvre. Même l’Union des municipalités a dit observer que des entreprises choisissent de s’installer ailleurs qu’au Québec parce qu’elles craignent d’affronter un déficit d’employés. Pour justifier sa décision, le gouvernement Legault joue de la statistique sans vergogne. On insiste sur le taux de chômage de 15 % chez ceux qui sont arrivés au Québec il y a moins de cinq ans. On oublie qu’entre cinq et dix ans, le taux est de 10 %, et rétrécit même à 7 % chez ceux qui sont ici depuis plus de dix ans.

« Au cours des 11 dernières années, la croissance de la population active immigrante est plus rapide que celle des personnes nées au Canada. Au Québec, le nombre de personnes dans la population active a augmenté d’environ 1 % par année, en moyenne, de 2006 à 2017. Cette hausse cache toutefois une évolution contrastée entre les natifs et les immigrants. La croissance annuelle moyenne atteint 4 % chez les immigrants comparativement à seulement 0,4 % chez les natifs », résume l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), dans un document publié l’été dernier.

La recherche de l’ISQ montre aussi que le Québec accueille proportionnellement beaucoup moins d’immigrants que certaines autres provinces, notamment l’Ontario. 

Le Québec représente 23,1 % de la population canadienne, mais n’accueille que 14,5 % de l’ensemble des immigrants au Canada. L’Ontario, qui représente 38,4 % de la population canadienne, accueille plus de la moitié (51,1 %) de tous les immigrants au pays et la Colombie-Britannique, avec 13,2 % de la population, compte pour 17,1 % des immigrants.

François Legault a plusieurs chiffres pour décrire la cohorte d’immigrants qui quittent le Québec – son plus élevé : 26 % des immigrants quittent le Québec. Or, entre 2010 et 2015, on serait plus proche de 16 %, selon Statistique Canada. À Justin Trudeau qui soutenait que cette intention n’arrivait pas à un bon moment, François Legault a rétorqué cette semaine qu’il avait eu « un mandat très clair » le 1er octobre. Or, dans l’urne, les gens ont plutôt choisi un changement, une rupture d’avec le régime libéral. Les résultats de référendums sur ces engagements, sur les immigrants ou le cannabis, pourraient surprendre.

Bien sûr, des gouvernements ont mérité l’opprobre pour avoir renié leurs promesses. Jean Charest avait promis 1 milliard de baisses d’impôts par année pendant cinq ans. Ce n’est qu’en dernière année, grâce à un transfert fédéral, que l’on a vu une partie de cette promesse. Philippe Couillard aussi était arrivé à la onzième heure ; pendant la campagne électorale, il promettait des hausses fixes des budgets de la Santé et de l’Éducation, qui n’apparaîtront qu’aux crédits de 2018, six mois avant les élections. Sur les frais de garderie, Philippe Couillard avait promis l’indexation ; il a plutôt transformé complètement la formule, une modulation selon le revenu, la solution proposée par l’ex-patron du Trésor Yves Ouellet – qui, devenu premier fonctionnaire, aura à détricoter son œuvre.

Le Canada serait probablement en faillite si, comme il s’y était engagé, Jean Chrétien avait aboli la TPS mise en place par les conservateurs. Les finances du Québec auraient été décotées si Pauline Marois s’était entêtée sur sa promesse de faire disparaître d’un trait de plume la taxe santé de Jean Charest, et ses recettes de 1 milliard par année.

Toute vérité n’est pas bonne à dire. Toute promesse ne doit pas pour autant être aveuglément remplie.

Interdiction d’acheter du cannabis avant l’âge de 21 ans

Le Québec deviendra la province la plus restrictive du pays

Québec — Le gouvernement Legault a déposé hier un projet de loi pour interdire l’achat et la possession de cannabis aux Québécois âgés de moins de 21 ans, faisant du Québec la province la plus restrictive au pays pour la vente de cette drogue légale.

« Je veux envoyer un message très clair aux jeunes : c’est dangereux, la consommation de cannabis. Ça peut amener des problèmes graves comme la schizophrénie. Donc, s’il vous plaît, ne consommez pas », a plaidé le premier ministre du Québec, François Legault.

Maintes fois promis en campagne électorale, ce projet de loi 2 du nouveau gouvernement interdit également aux étudiants (peu importe leur âge) d’avoir sur eux du cannabis acheté légalement à la Société québécoise du cannabis (SQDC) « sur les terrains, dans les locaux ou dans les bâtiments d’un [cégep ou d’une université], à l’exception des résidences universitaires ».

Le gouvernement Legault interdit aussi la consommation de cannabis « sur les voies publiques, sur les terrains des lieux fermés dans lesquels il est actuellement interdit de fumer […] de même que dans tous les autres lieux extérieurs qui accueillent le public, notamment les parcs, les terrains de jeu, les terrains de sport et les terrains de camp de jour ». De plus, Québec interdit à la SQDC d’ouvrir une succursale à moins de 250 mètres de tout établissement d’enseignement, ce qui inclut désormais les cégeps et les universités.

Des amendes qu’on peut troquer

Ces nouvelles restrictions seront mises en application une fois le projet de loi adopté, ce qui devrait être fait au cours de la session parlementaire du printemps. Après coup, un contrevenant sera passible d’une amende de 100 $. Celle-ci pourra être payée, contestée ou annulée si la personne accepte de participer à un programme de prévention « troque ton ticket » sur la consommation de drogues.

Lors d’un point de presse tenu dans une école secondaire de Québec, hier, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, était accompagné de fédérations médicales (dont la Fédération des médecins spécialistes et la Fédération des médecins psychiatres) pour défendre son approche. Il s’est dit convaincu que son projet de loi passerait le test de tribunaux, advenant une contestation.

« Certains diront que notre mesure enverra les jeunes s’approvisionner au marché noir. Je refuse cet argument fataliste. »

— Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux

« Il faut comprendre qu’un adolescent sur trois de 15 à 17 ans consomme déjà. Personne ne serait assez inconscient pour suggérer de diminuer l’âge légal de consommer du cannabis à 15 ans », a-t-il dit.

Cette question a justement été évoquée à quelques reprises hier à Ottawa, alors que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est inquiété d’un retour en force des Hells Angels auprès des jeunes.

« Un jeune de 18 ans cette semaine pourrait aller acheter du cannabis de façon légale, mais dans quelques mois, [il] devrait seulement aller l’acheter chez les Hells. C’est une des questions auxquelles le gouvernement [du Québec] devra répondre, mais ils prendront leurs décisions comme ils ont le droit de le faire », a-t-il dit.

Puis à Québec, reprenant une formule souvent utilisée par le gouvernement pour décrire son approche en matière d’encadrement du cannabis (une substance « légale, mais pas banale »), le porte-parole de l’opposition officielle en santé publique, André Fortin, a aussi soutenu hier que le projet de loi 2 allait à l’encontre « de tous les experts ».

« Ce qui n’est pas banal, c’est un projet de loi qui va contre la science. Ce qui n’est pas banal, c’est des jeunes qui achètent du crime organisé. Ce qui n’est pas banal, c’est des jeunes qui consomment de la cochonnerie vendue par un pusher. Le ministre va-t-il admettre que le projet de loi de la CAQ a beau être légal, il n’est pas banal  ? », a demandé le député libéral au Salon bleu.

Une certaine forme de profilage

Questionné sur l’applicabilité de son projet de loi, Lionel Carmant a confirmé hier que les policiers du Québec pourraient faire une certaine forme de profilage envers les jeunes « s’il y a une évidence d’abus ».

« Je ne pense pas qu’on va demander [aux policiers] de faire la chasse aux sorcières, mais s’il y a évidence d’abus […], comme s’il y a un regroupement de jeunes dans un lieu public où plusieurs consomment, ils pourront intervenir », a-t-il affirmé.

Cette nouvelle approche restrictive n’a toutefois pas impressionné certains jeunes de l’école secondaire où s’est déroulé le point de presse, hier.

« Si quelqu’un veut consommer du cannabis et qu’il a entre 18 et 21 ans, il sera capable d’en trouver. Moi, je n’ai jamais touché à ça, mais j’ai des amis qui ont 16 ans et qui en trouvent facilement. »

— Un élève de l’école secondaire où a eu lieu le point de presse, au sujet du projet de loi de la CAQ

« C’est contre le but même de la légalisation, qui est d’accompagner de manière intelligente [les citoyens dans leur consommation]. […] Il y a comme un "hype" autour du côté illégal de la chose. Le côté "hey wow, je fais ça en cachette". Déjà, on va se le dire, c’est extrêmement facile d’en trouver. J’en veux, j’en ai à la pause. C’est de même partout », a ensuite dit un autre élève.

— Avec Joël-Denis Bellavance et Martin Croteau, La Presse

La Ville de Montréal était satisfaite de l’ancienne loi

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est dite déçue de la décision du gouvernement Legault d’augmenter à 21 ans l’âge pour consommer du cannabis et d’interdire de fumer dans les lieux publics. Surtout que, près de deux mois après la légalisation, Montréal n’a constaté aucun problème majeur. « On est en train de dire aux plus jeunes : allez avec le crime organisé. On n’aura pas de contrôle sur la substance consommée et ça me préoccupe », a déploré hier la mairesse.

— Pierre-André Normandin, La Presse

Soins à domicile 

« On va répondre à tous les besoins », assure Québec

QUÉBEC — Non seulement le gouvernement Legault annule les coupes dans les soins à domicile à Montréal, mais il demande à l’ensemble des établissements du Québec de « répondre à tous les besoins » en la matière, peu importe ce qu’il en coûtera.

« On va payer la facture parce que nous, on croit vraiment que les soins doivent se donner le plus possible à domicile », a annoncé la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, hier.

Elle a demandé à son sous-ministre Yvan Gendron d’envoyer une directive en ce sens à tout le réseau à la suite des révélations de La Presse sur des coupes dans les soins à domicile au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal. L’établissement expliquait que ses finances étaient dans le rouge et que le budget pour le soutien à domicile était en voie d’être défoncé.

Danielle McCann lui envoie un message clair : « Allez-y, répondez aux besoins ! » Le gouvernement paiera la note.

« Ce qu’on voit dans un établissement comme le Nord-de-l’Île, et ça peut se passer ailleurs, c’est [qu’ils ont] dépensé les sous qu’on [leur] avait donnés. Mais là, il y a encore des besoins pressants ! Il y a des gens qui sortent de l’hôpital, il faut absolument qu’on donne les soins à domicile. Donc, ce qu’on dit aux gens, c’est : “vous ouvrez par rapport à ces demandes-là, répondez aux besoins de la population” », a expliqué la ministre.

« Il n’y en aura plus » de coupes dans les soins à domicile grâce à sa directive, selon elle. 

« Ça, c’est une façon de gérer de l’ancien gouvernement. Nous, c’est le gouvernement de l’accès, et spécialement en maintien à domicile. Les personnes sont mieux de rester à domicile, d’avoir des soins et des services chez elles, que d’aller à l’hôpital ou dans des institutions. »

— Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Le gouvernement ouvre donc les vannes, selon ses explications. Les établissements du Québec sont invités à offrir tous les soins et les services à domicile nécessaires, quitte à dépasser le budget qu’on leur avait accordé initialement. « On va répondre à tous les besoins. L’enveloppe va être là. On va mettre ce qu’il faut pour répondre aux besoins de la population », a insisté la ministre.

Selon la directive obtenue par La Presse en début de soirée, le sous-ministre écrit que « des réductions de budget » dans les soins à domicile « ou toute autre mesure visant l’optimisation des soins et des services pour considération budgétaire, et ce, sans égard à la réponse aux besoins des usagers suite à une évaluation, ne sauraient être envisagées ». Si la formulation n’est pas aussi claire que les propos tenus par Mme McCann, son entourage soutient que les PDG peuvent compter sur le gouvernement pour essuyer les dépenses allant au-delà des budgets déjà accordés pour le soutien à domicile.

« des investissements importants »

La ministre n’a pas fixé de plafond budgétaire pour les établissements. Elle n’a pas non plus chiffré le coût de l’opération. « On va donner un budget important, stable », s’est-elle contentée de dire. « Notre engagement, pendant la campagne électorale, c’est qu’on va faire des investissements importants dans les soins à domicile. »

La Coalition avenir Québec a promis 200 millions de plus par année à compter de 2019. Le gouvernement Legault n’a toutefois pas annoncé d’ajout budgétaire pour les soins à domicile dans sa mise à jour économique de lundi. Il a alors révélé des surplus beaucoup plus importants que prévu.

Rencontré à son arrivée à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, a reconnu qu’il n’avait « pas encore eu de discussion » avec Mme McCann au sujet du financement de son opération.

L’an dernier, à l’époque où il était ministre de la Santé, Gaétan Barrette avait chiffré à 4 milliards de dollars les investissements nécessaires pour répondre à tous les besoins de la population en soutien à domicile.

Le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal « prend acte de la directive » et « l’appliquera dès maintenant », a indiqué son porte-parole, Hugo Larouche. Il prévoit que, d’ici à la fin de l’année financière le 31 mars, la directive entraînera des dépenses de 5 millions de plus que le budget initialement accordé par Québec. Cela représente environ 60 000 heures de service.

« Si c’était sérieux, le gouvernement aurait annoncé ça à la mise à jour économique. [...] Je ne sais pas comment le réseau peut s’administrer avec ça. Est-ce qu’ils déploient les services en se disant que le bar est ouvert ? C’est quoi, les budgets ? »

— Harold LeBel, porte-parole du Parti québécois en matière d’aînés

Les conservateurs recrutent dans l’entourage de la CAQ

OTTAWA — Le Parti conservateur puise dans la filière de la Coalition avenir Québec (CAQ) et de son ancêtre, l’Action démocratique du Québec (ADQ), afin de garnir ses rangs en prévision de la prochaine campagne électorale et de faire des gains dans la Belle Province.

Le lieutenant politique d’Andrew Scheer au Québec, le député de Richmond-Arthabaska Alain Rayes, confirmera aujourd’hui que François Desrochers, ancien député de l’ADQ dans la circonscription de Mirabel, portera les couleurs du Parti conservateur aux élections fédérales d’octobre 2019 dans la circonscription d’Argenteuil-Papineau-Mirabel.

M. Rayes tiendra une conférence de presse à Mirabel en compagnie du principal intéressé et de l’ancien chef du Bloc québécois Michel Gauthier, qui a rejoint les rangs du Parti conservateur en mai après avoir tourné le dos à l’option souverainiste défendue par son ancienne formation politique.

À l’heure actuelle, la circonscription d’Argenteuil-Papineau-Mirabel est détenue par le député du Bloc québécois Serge Marcil, élu pour la première fois en 2015.

Issu du monde de l’éducation, ayant occupé les fonctions de vice-président de l’Assemblée nationale durant son mandat comme député adéquiste, François Desrochers fait partie d’une liste de candidats ayant des liens avec la CAQ qui comptent faire le saut avec les conservateurs d’Andrew Scheer aux prochaines élections.

« un bon signe pour nous »

Dans les rangs conservateurs, on soutient que la présence de Michel Gauthier à cette annonce démontre que le Parti conservateur a dans sa ligne de mire les 10 circonscriptions détenues par le Bloc québécois au Québec. « Nous voulons mettre la main sur les comtés bloquistes. Nous avons aussi dans notre mire la couronne nord de Montréal, et nous pensons que la percée de la CAQ est un bon signe pour nous », a indiqué une source conservatrice.

Autre signe que les stratèges conservateurs préconisent des liens étroits avec le nouveau gouvernement caquiste à Québec, le chef conservateur Andrew Scheer a envoyé une lettre au premier ministre François Legault, hier, dans laquelle il l’assure que le Parti conservateur va respecter les désirs du Québec en matière d’immigration s’il prend le pouvoir aux élections d’octobre 2019.

« J’ai pris connaissance de votre plan pour l’immigration du Québec 2019 et j’ai également entendu les réactions paternalistes du premier ministre du Canada et des membres de son gouvernement. Comme j’ai eu la chance de vous le mentionner lors de notre rencontre en novembre dernier, un gouvernement conservateur sous mon leadership permettra au Québec d’avoir plus d’autonomie en matière d’immigration », affirme M. Scheer dans sa lettre.

« Au lendemain de notre élection en 2019, notre gouvernement conservateur sera un partenaire positif pour le Québec et nous entamerons rapidement des discussions avec vous et les membres de votre gouvernement pour discuter de vos besoins et de vos préoccupations », ajoute-t-il.

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