Le Québec aura un programme de don vivant de rein
Un financement récurrent de 1,5 million de dollars par année sera injecté dans le Programme québécois de don vivant de rein, nouvelle initiative qui permettra de sensibiliser la population à cette pratique peu répandue au Québec.
Bien que le Québec soit historiquement un « champion de la transplantation », il arrive grand dernier pour ce qui est des dons vivants, a expliqué hier le ministre de la Santé Gaétan Barrette, lors de l’annonce du programme.
Le don vivant de rein est « le meilleur traitement incontesté » pour soigner la maladie rénale, mais le taux de donneurs vivants au Québec est actuellement deux fois inférieur à la moyenne canadienne.
L’investissement de 1,5 million permettra de « sensibiliser les patients et leurs proches » à cette solution qui s’offre à eux et dont ils n’ont dans certains cas jamais entendu parler, a expliqué le Dr Michel Pâquet, président du comité Don d’organes de la division québécoise de la Fondation canadienne du rein.
Il s’agira également de « former et informer » les professionnels de la santé. « Les médecins qui gravitent autour de patients atteints de la maladie rénale ne sont pas assez sensibilisés à cette option », estime le Dr Pâquet.
Le programme s’articulera autour de cinq grands axes, dont la campagne de sensibilisation. Il est notamment prévu que le processus d’évaluation des donneurs potentiels soit optimisé et que le soutien aux donneurs potentiels soit bonifié.
Par cette initiative, on espère augmenter le taux de dons vivants de rein de 5,8 donneurs par tranche d’un million d’habitants à 15 donneurs dans les trois prochaines années, et 20 d’ici à 2023.
Les infrastructures des centres hospitaliers de transplantation rénale sont prêtes à accueillir un nombre de donneurs et de malades qui pourraient augmenter en réponse aux mesures de sensibilisation du Programme québécois de don vivant de rein, a affirmé Gaétan Barrette. Le CHUM a « été construit pour que justement, au Québec, il y ait un endroit où il y a une disponibilité permanente de recevoir ces patients », a-t-il expliqué.
Un don vivant n’est pas toujours familial, mais c’est le plus souvent le cas, a ensuite précisé le ministre de la Santé. L’idée d’un don vivant de rein peut susciter une certaine réticence dans la population, mais les risques potentiels de complications sont minimes, a ajouté le ministre.
À l’heure actuelle, la majorité des Québécois souffrant d’insuffisance rénale terminale ne peuvent que se tourner vers un traitement de dialyse. Leur espérance de vie après cinq ans est d’environ 50 %.