Questions pour un patron — Serge Paquette

Réseau, leadership et rigueur

La Presse donne la parole aux grands dirigeants du Québec. Chaque vendredi, un patron répond à cinq questions que lui pose le chef d’entreprise interviewé la semaine précédente. Et ainsi de suite. L’associé directeur du cabinet de relations publiques National à Montréal, Serge Paquette, répond aujourd’hui aux questions de Sophie Brochu, présidente et chef de la direction de Gaz Métro.

À votre avis, quels sont les profils et expériences qui font les meilleurs professionnels de relations publiques ?

Il n’existe pas vraiment de diplôme spécifique. Nous accueillons des spécialistes du droit ou des ressources humaines à notre cabinet. Nous avons néanmoins six branches et nous recherchons de plus en plus des candidats spécialisés dans l’une d’elles – en communication financière ou numérique, par exemple.

Depuis quelques années, nous nous attendons à ce que même les jeunes s’impliquent dans la communauté avec un réseau qui rayonne. S’ils n’ont pas de réseau, nous les aiderons à en bâtir un rapidement. En plus de tout ça, il faut aussi du leadership et de la rigueur.

Que faites-vous concrètement au sein de votre entreprise pour aider les femmes à réaliser leur ambition professionnelle ?

L’initiative Effet A dont fait partie Sophie Brochu m’interpelle et je veux faire ma part. Chez National, près de la moitié des cadres de notre réseau sont des femmes. On vise la promotion des femmes à des postes exécutifs, même à un jeune âge. Depuis quelques années, nous offrons aussi des services de mentorat et de coaching. Ces programmes sont ouverts à tous les jeunes employés, mais on constate que ce sont surtout les femmes qui y participent.

Avez-vous déjà refusé d’aider ou de représenter un client pour des raisons de conflits de vision ou de valeurs fondamentales entre vos entreprises ?

Oui, ça nous est déjà arrivé. On a dit non à des individus, d’abord parce que nous ne représentons que des firmes et non des personnes.

Nous avons aussi refusé de prêter main-forte à des entreprises qui ne partageaient pas nos valeurs. Parce que nos clients nous sont fidèles, nous refusons également d’aider les compagnies qui sont en compétition avec l’un d’entre eux.

Comment voyez-vous la relation entre les fonctions de marketing et celles de relations publiques ?

Il y a de moins en moins de frontières entre les deux notions. Les entreprises sont maintenant des marques et elles utilisent tous les outils à leur disposition, que ce soit la publicité, les réseaux sociaux, la communication numérique ou les relations publiques, pour entrer en contact avec leurs clients et les rejoindre.

La gestion de la réputation est un défi dans le contexte des médias sociaux. Derrière leur ordinateur, les gens se sentent plus libres de commenter ou d’attaquer les personnalités publiques (les politiciens, par exemple). Trouvez-vous que l’on va trop loin ?

Je crois que la gestion de la réputation est un défi tout court ! Cela étant dit, c’est vrai que le citoyen a de plus en plus de pouvoir et qu’il peut relayer l’information plus facilement qu’avant. On n’a qu’à penser au journalisme citoyen. Ce que le consommateur dit a plus de poids qu’avant.

Notre rôle, chez National, est d’aider nos clients à démêler l’important de l’inutile. Je ne pense pas que ça va trop loin. Je vois plutôt cela comme une opportunité : on peut ainsi répondre aux consommateurs et faire passer notre message.

À LIRE VENDREDI PROCHAIN :

Stéphan Crétier, fondateur et président de Garda, répond aux cinq questions de Serge Paquette.

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