TRAVAIL

L'emploi atypique se stabilise au Québec

Contrairement à ce qu'on entend souvent dire, l'emploi atypique n'est pas en hausse au Québec. Le taux de ce type d'emploi, qui regroupe tous les emplois qui ne sont pas permanents et à temps plein, est plutôt stable depuis quelques années, selon une récente recherche de l'Institut de la statistique du Québec. En fait, le taux d'emploi atypique a même suivi une tendance à la baisse depuis la fin des années 90 et le début des années 2000, puis il s'est stabilisé par la suite. La part de l'emploi atypique est ainsi passée de 33,5 % en 1997 à 32,4 % en 2004, pour se stabiliser par la suite et atteindre 33,1 % en 2013.

— La Presse Canadienne

L’économie qui s’écrit

La méticuleuse avancée chinoise

Pour nourrir sa population et fournir ses usines, la Chine doit importer toujours plus et surtout sécuriser ses approvisionnements, quels que soient les aléas des marchés des denrées et des autres biens de base.

Comment faire ?

Pékin recourt à la fois à la carotte et au bâton, nous explique Jean-Yves Carfantan dans son brillant essai Le défi chinois. Les nouvelles stratégies d’un géant.

« L’État chinois n’a aucune ambition de conquête territoriale et de domination », précise-t-il d’entrée en jeu, se démarquant ainsi quelque peu des tenants de la thèse d’une Chine néocolonialiste.

Il fait d’abord l’énumération exhaustive des liens qu’a tissés la deuxième économie du monde avec des pays indépendants aux quatre coins du monde pour s’assurer de ne pas manquer de pétrole, de manganèse ou de fer, mais aussi de soja, de maïs, de viande ou de produits laitiers.

Pékin ne noue pas des accords qu’avec des pays émergents où la sécurisation de ses approvisionnements se jumelle à la construction à ses frais d’infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, sanitaires ou de stockage. À la différence des grandes sociétés multinationales, il voit à long terme.

Ainsi, entre 2005 et 2012, l’apport en capital des entreprises pétrolières chinoises au Canada atteint 49 milliards de dollars.

Il y a eu des prises de participations ou de contrôle dans MEG Energy, Synenco, Arthabasca Oil Sands, Syncrude, PenWest Exploration, Opti-Canada, Sunshine Oil Sands et Nexen.

La Chine vise à mettre la main sur la production de pétrole canadien et à acquérir le savoir-faire nécessaire à l’exploitation de ses propres sables bitumineux.

« L’emprise que tentent d’acquérir les entreprises d’État chinoises sur les richesses minières ou énergétiques d’États indépendants fragilise la souveraineté de ces derniers. » — Jean-Yves Carfantan

Ainsi, Pékin exerce des pressions sur Ottawa pour pouvoir prendre possession de « son » pétrole albertain, jusqu’ici bien enclavé. Elle utilise donc le jeu diplomatique par exemple pour avoir voix au chapitre sur la navigabilité de l’Arctique, dont elle n’est pourtant pas riveraine.

Elle montre aussi ses muscles pour s’assurer l’accès à des richesses maritimes. Le conflit avec le Japon à propos de quelques rochers sur le Pacifique en est un exemple, tout comme ses visées sur les ressources halieutiques, minières et gazières en mer de Chine, dont elle dispute la territorialité des eaux au Vietnam, au Cambodge et aux Philippines.

FORCE MILITAIRE

L’auteur se lance même dans la géopolitique prospective en rappelant les efforts déployés par Pékin pour moderniser ses forces militaires. Les amateurs de scénarios catastrophes seront servis à souhait.

Si la Chine était bloquée dans ses approvisionnements par des soubresauts nationalistes de ses fournisseurs, alors elle n’hésiterait pas à utiliser la force, ce qui pourrait réactiver de vieux traités d’alliances militaires en dormance depuis des décennies.

Ainsi, que se passerait-il si l’Australie décidait de ne plus livrer son fer à la Chine, qui absorbe 70 % de sa production, pour honorer ses traités avec ses voisins asiatiques assaillis ?

Ce pourrait devoir être le cas si, par exemple, Pékin va de l’avant avec le détournement nordique du Brahmapoutre, le fleuve tibétain qui se jette dans l’océan Indien après avoir irrigué les terres du Bangladesh et du nord-est de l’Inde. L’objectif ainsi poursuivi serait d’abreuver le fleuve Jaune, désormais asséché une partie de l’année.

Carfantan croit que la solution militaire n’est pas encore celle privilégiée par Pékin. Il juge néanmoins pressant de lui offrir un rôle international proportionnel à sa puissance encore mal reconnue.

Les organisations comme l’ONU, le FMI ou la Banque mondiale sont largement dominées par les pays occidentaux qui les ont créées.

Il en va autrement du G20, un forum informel qui pourrait jouer un rôle international de premier plan dans la gestion et l’exploitation ordonnées des ressources, s’il était institutionnalisé. Il faudrait néanmoins qu’on choisisse de le doter d’un siège social dans un endroit acceptable par Pékin. L’auteur suggère la Corée du Sud.

« Quels sont les États occidentaux qui ont placé sous la compétence d’une seule administration centrale les problématiques de l’eau, des richesses minières, des terres agricoles ou de l’énergie ? demande Carfantan. À l’exception notable de la Chine, les grands États de la planète n’ont pas de stratégie visant à couvrir leurs besoins futurs en produits de base. »

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