S’organiser, planifier, étudier...

Alors que de plus en plus d’élèves vivent de l’anxiété, la période des examens peut être synonyme de stress supplémentaire pour beaucoup d’entre eux. Mais il n’y a pas de secret, s’y prendre à l’avance est le premier conseil pour survivre aux fins d’année et avoir les résultats souhaités sans y laisser sa santé.

Selon une étude menée par le collège de Bois-de-Boulogne auprès de plus de 12 000 élèves dans huit cégeps, 35 % des élèves disent vivre de l’anxiété très régulièrement et 17 % en vivent beaucoup.

La Dre Johanne Lévesque, neuropsychologue, fait un constat semblable. Elle estime qu’il y a 15 ans, les enfants anxieux étaient une exception, alors qu’aujourd’hui c’est près d’un sur deux qui vit de l’anxiété.

« Ce qui a changé, ce sont les exigences de la société, parce que la performance est demandée à tous les niveaux. »

— Johanne Lévesque, neuropsychologue

« Par exemple, faire du sport pour être en forme n’est plus suffisant, il faut faire partie de l’élite, illustre Johanne Lévesque. Je vois des parents faire des marathons et des Ironman. Et ils demandent la même chose à leurs enfants à tous les niveaux ! », remarque-t-elle.

« Ils font face très jeunes à la nécessité de répondre aux attentes et savent très bien qu’à l’approche des examens, ils n’ont pas le droit à l’erreur. La pression qu’on met sur leurs épaules est très grande, ça entraîne du stress », estime la psychologue Geneviève Marcotte, auteure d’Extraordinaire Moi calme son anxiété de performance.

Dominique Dubé, psychologue au centre d’aide des étudiants de l’Université Laval, pense que chez certains d’entre eux, l’anxiété a un impact sur leurs performances et leur énergie. « Ce n’est pas la matière de l’examen qui crée l’anxiété, ce sont les peurs et les anticipations négatives : on va avoir peur de manquer de temps ou carrément d’échouer à l’examen », estime-t-il. Selon lui, il est important de remettre en question la certitude des craintes, évaluer les compétences réelles et voir ce qu’on peut faire pour augmenter la réussite.

UN ENJEU IMPORTANT

Les périodes d’examens sont donc des sources de stress supplémentaire pour de nombreux élèves. « C’est normal, car on évalue les connaissances. Il peut y avoir un enjeu important associé à l’examen, c’est ce qui va permettre de se diriger vers une école précise ou de choisir un programme contingenté », explique la psychologue Geneviève Marcotte.

Le défi pour y arriver ? Bien s’organiser. « En tant que parent, on doit voir à quel point on doit accompagner notre enfant dans son organisation et s’assurer qu’il a de bonnes méthodes et stratégies d’apprentissage », souligne la psychologue. Elle estime qu’il faut avoir des attentes en fonction des capacités de notre enfant : si, par exemple, il a des troubles d’apprentissage, il faut avoir des attentes réalistes.

Pour étudier, certains enfants ont besoin de silence, d’autres, de musique. « Chose certaine, devant la télévision ou devant Facebook, ce n’est pas efficace ! Il ne faut pas être distrait ou sollicité », estime Geneviève Marcotte.

Il faut aussi s’y prendre à l’avance et bien planifier l’étude. « Je sais que c’est contre-intuitif pour les adolescents. Je me rends compte que c’est quelque chose qu’ils n’ont pas appris à faire. Au secondaire, c’est le choc ! Il faut avoir des stratégies d’études pour bien apprendre et elles peuvent être différentes d’un élève à l’autre, il ne faut pas s’inquiéter », observe Geneviève Marcotte. Il y a les élèves qui remettent toujours à plus tard, mais il y a aussi ceux qui sont très anxieux et qui vont s’imposer de longues heures d’études et peu de plaisir. « On peut mettre en place un système d’autorécompense. On étudie, puis on s’accorde un peu de repos, on sort dehors ou on va sur Facebook ! », dit-elle.

Quand on s’y prend à la dernière minute, l’anxiété sera amplifiée. « Quand on est anxieux, le cerveau n’est pas dans son fonctionnement maximal. La mémoire peut être atteinte et les capacités cognitives ne sont pas au mieux. Les élèves vont se dire : “Je n’y arriverai pas, c’est trop difficile” et ça devient contre-productif », explique la psychologue.

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