130 000 $

L’étude de l’ISQ révèle par ailleurs que 90 % des propriétaires québécois ont dû contracter une hypothèque pour acquérir leur résidence principale, alors que 10 % ont payé comptant. La mise de fonds atteint en moyenne 29 % du prix d’achat, ce qui se traduit par un solde hypothécaire initial moyen de 130 000 $. Étonnamment, 12 % des ménages ont déclaré avoir versé moins de 5 % comptant à l’achat, même s’il s’agit là du minimum requis pour avoir accès à un prêt assuré par la SCHL.

25 %

Selon des données colligées par Marc-André Gauthier, chercheur à l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), au moins une famille québécoise sur quatre détient un solde hypothécaire supérieur à celui contracté à l’achat de sa maison. « Cela suggère qu’une proportion importante de propriétaires québécois ont procédé au refinancement hypothécaire de leur résidence ou, dans de rares cas, que certains d’entre eux ont connu une dévaluation de leur propriété. » La majorité des propriétaires qui se trouvent dans cette situation sont jeunes, révèle l’enquête : 30 % ont moins de 35 ans, et 34 % sont âgés de 35 à 44 ans.

Très fréquent

Sylvie Rousson, courtière hypothécaire depuis une vingtaine d’années chez Multi-Prêts, confirme l’importance du phénomène. Elle estime qu’au moins 60 % de ses clients viennent la voir pour un refinancement. Un très faible pourcentage – moins de 2 % – choisit toutefois de refinancer sa maison parce qu’il est « pris à la gorge », précise-t-elle. Les propriétaires souhaitent souvent dégager une marge de manœuvre pour rénover leur résidence, ou tout simplement consolider quelques dettes en profitant des taux hypothécaires exceptionnellement bas, dit Mme Rousson. « On parle ici d’une saine planification de l’endettement. »

Hypothèques

Un Québécois sur quatre a refinancé sa maison

Que ce soit pour faire des rénovations, voyager ou consolider des dettes, de plus en plus de Québécois utilisent leur maison comme « guichet automatique ». Quelque 25 % des propriétaires de la province ont refinancé leur prêt hypothécaire et doivent aujourd’hui plus que le solde initial de leur prêt hypothécaire, révèle une étude inédite.

Écart locataire-propriétaire

Un autre volet de l’étude de l’ISQ, réalisé par le chercheur Stéphane Crespo, confirme l’écart de revenus marqué entre les ménages locataires et propriétaires. Le revenu moyen après impôt des ménages qui possèdent leur maison s’élevait à 69 600 $ en 2011, contre 37 700 $ pour les locataires. Les propriétaires du Québec consacrent environ 20 % de leurs revenus pour se loger, comparativement à 30 % pour ceux qui sont en logement.

INQUIÉTANT ?

Si cette proportion élevée peut paraître « préoccupante » au premier abord, l’ISQ apporte quelques nuances. Les familles qui ont refinancé leurs maisons affichent en moyenne un solde hypothécaire équivalent à la moitié de la valeur marchande de leur résidence, souligne l’étude. « Considéré sous cet angle, l’endettement hypothécaire paraît plus soutenable dans la mesure où il se situe largement sous la norme de refinancement fixée par la SCHL. » Rappelons que la Société canadienne d’hypothèques et de logement a abaissé récemment la somme maximale qui peut être refinancée. Celle-ci est passée de 95 % à 80 % de la valeur totale d’une propriété.

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