Personnalité de la semaine

L’équipe de hockey-balle haïtienne

Après avoir surmonté bien des embûches, l’équipe haïtienne de hockey-balle, formée de membres de la communauté haïtienne de Montréal, a remporté une médaille d’or au Championnat du monde, en Suisse. Pour cet exploit, ils sont nos personnalités de la semaine.

Moins d’un an après le début de son existence, l’équipe a remporté cette victoire dans le Groupe B du championnat, battant les îles Caïmans en finale. Ce n’est qu’à la fin janvier que le club, fondé par quatre Haïtiens montréalais, a commencé à s’entraîner. Georges Laraque, ancien joueur de la LNH, en est l’entraîneur associé.

Les fondateurs de l’Association hockey-balle Haïti ont pris contact avec le consulat d’Haïti au Canada pour demander l’autorisation de représenter le pays au championnat. Pour être admissible, l’équipe devait être formée de joueurs nés en Haïti, ou dont au moins l’un des parents était originaire du pays. Ces 25 joueurs, âgés de 18 à 43 ans, sont des citoyens ordinaires, qui occupent divers emplois et jouent au hockey pendant leurs temps libres.

« Plusieurs d’entre eux jouaient déjà dans des ligues locales, mais au début, les gens étaient plus ou moins en forme. Mais Georges nous a gardés au pas et nous sommes partis là-bas en visant un haut niveau compétitif. »

— Ainslie Bien-Aimé, ailier gauche du premier trio et capitaine

Autre défi : trouver des fonds pour le voyage. Car si la plupart des pays soutiennent financièrement leur équipe, ce n’était pas possible, du moins cette fois, dans le cas d’Haïti. Comme il était aussi difficile de dénicher des commanditaires, les joueurs ont dû payer de leur poche une partie des frais.

« Le Championnat du monde de hockey-balle n’est pas connu ici et il fallait démontrer que c’était du sérieux, dit Georges Laraque. Maintenant qu’on a gagné et que ça a attiré l’attention, ce sera sûrement plus facile de trouver des commandites la prochaine fois. Dans deux ans, on retourne au championnat ! »

Et s’ils ont gagné cette médaille d’or dans le Groupe B, qui inclut des pays comme l’Italie, la France, Hong-Kong ou l’Arménie, la prochaine fois, ils feront partie du Groupe A. Ils devront donc se frotter à des adversaires plus coriaces comme les États-Unis, le Canada ou la République tchèque.

« Avec si peu de moyens, cette victoire tient un peu du miracle, dit Georges Laraque. Et que l’on parle du Groupe A ou du Groupe B, c’est évident que c’est très difficile, car tous les pays qui sont là sont des plus gros pays de hockey qu’Haïti. »

FIERTÉ

Pour toute l’organisation, la fierté est incommensurable. Et les impacts seront importants sur la communauté haïtienne, croit Georges Laraque.

« Pour moi, ça démontre que les Québécois d’origine haïtienne sont fiers de leurs origines, dit-il. D’entendre notre hymne national, et que les gens nous voient avec le drapeau d’Haïti, c’est exceptionnel. Maintenant, les jeunes Haïtiens vont s’intéresser au hockey-balle en espérant peut-être faire partie de l’équipe un jour. »

« Souvent, on entend des choses tristes ou négatives sur Haïti, dit Ainslie Bien-Aimé. Là, c’est une façon de faire rayonner le pays de façon positive et qui donne de l’espoir. De voir à quel point nos parents étaient fiers de nous, ça n’a pas de prix. »

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