Futur stade au centre-ville

Un scénario sans toit privilégié

Le Groupe de Montréal, qui travaille au retour des Expos, planche sur un scénario de stade sans toit de 30 000 places environ.

Le stade offrira une programmation quatre saisons comprenant « des activités sportives et communautaires extérieures durant l’hiver », indique un document du groupe mené par Stephen Bronfman, diffusé sur le site de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

L’avenir du secteur Bridge-Bonaventure, où est situé le terrain du bassin Peel, fait en effet l’objet d’une consultation publique dirigée par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) qui s’étirera jusqu’en octobre.

Mardi, M. Bronfman a confirmé la conclusion d’une entente avec le promoteur Devimco pour lotir le terrain convoité au bassin Peel, appartenant en grande partie à la Société immobilière du Canada.

Dans les entrevues données aux médias à l’occasion d’une fête célébrant les 50 ans de « Nos Z’Amours », MM. Bronfman père et fils ont clairement affiché leur préférence pour des matchs de balle qu’on regarde en plein air, comme au parc Jarry à l’époque du « maire de Jonesville » et du « Grand Orange ».

Une première version du document a été déposée jeudi sur le site de l’OCPM. Cette première version n’était ni datée ni signée. À la demande de l’OCPM, le Groupe a apposé sa signature sur la seconde version, mise en ligne hier matin.

Au téléphone, le porte-parole du Groupe de Baseball Montréal, Daniel Granger, a dit que leurs propres consultations, dont les résultats ont été divulgués en décembre dernier, confirmaient la préférence des amateurs pour un stade ouvert.

Même dépourvu de toit, un stade peut garder les spectateurs à l’abri des intempéries au moyen d’une voûte couvrant les gradins et en chauffant la surface de jeu et les coursives. Un exemple est le récent stade des Twins du Minnesota, un État aux hivers rigoureux. Un stade ouvert a l’avantage de coûter moins cher qu’un stade couvert.

Quand connaîtra-t-on l’emplacement de la gare du REM ?

Dans sa communication à l’OCPM, le Groupe de Montréal juge essentiel d’avoir une station du Réseau express métropolitain (REM) à proximité du futur stade.

Lors d’un bref entretien avec La Presse le mois dernier sur l’emplacement de la gare du REM comme « facteur essentiel pour la réalisation du projet », la mairesse Valérie Plante s’était montrée plutôt tranchante. Si le promoteur a des « désirs », ce n’est toutefois pas de son ressort de décider des orientations en matière d’urbanisme et de transport collectif. 

« Si M. Goulet [de Devimco] veut avoir une gare à un tel endroit, c’est une bonne idée, du moins, je ne suis pas contre. Mais ce n’est pas un promoteur qui va venir dicter les besoins d’aménagement dans ce quartier-là. »

— Valérie Plante, mairesse de Montréal

Cette dernière a rappelé que la Ville travaille étroitement avec CDPQ Infra, la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec responsable du projet du REM. « Quoi qu’en dise un promoteur, c’est la Ville avec la CDPQ Infra qui va décider où sont installées les infrastructures et comment elles seront payées », a-t-elle prévenu.

Devimco a offert à CDPQ Infra de payer une partie des coûts d’implantation d’une station du REM à proximité de l’emplacement du stade de baseball projeté et du quartier résidentiel que le promoteur ambitionne de faire naître à proximité. La construction immobilière autour de chacune des gares du REM permettra à CDPQ Infra d’empocher des redevances de 10 $ pour chaque pied carré construit.

Un projet à usages multiples

Selon ce que propose le Groupe de Montréal, le quartier accueillera, en plus du stade, « un développement immobilier complet à usages multiples ».

Le document précise que le projet de stade de baseball « permettra de développer un environnement accueillant qui sera vibrant durant toute l’année, grâce à la présence de commerces, d’espaces de bureaux, d’ateliers, et d’espaces dédiés à la santé (clinique, centre d’entraînement) ou au tourisme (hôtel, restaurants) », y lit-on. On y présentera une programmation complète de matchs, de spectacles et d’activités communautaires toute l’année.

« On va laisser le promoteur faire ses représentations, et nous, quand on aura quelque chose de sérieux sur la table, on regardera ça », a indiqué Valérie Plante qui a rappelé que « l’aménagement du territoire sur l’île demeure la prérogative de la Ville de Montréal ». « Et on va toujours utiliser cette prérogative en considérant l’entièreté des besoins, pas seulement pour un stade ou autre chose. Il faut que ce soit pour toute la communauté », a-t-elle affirmé.

Mme Plante a également rappelé que la vente du terrain appartenant à la Société immobilière du Canada (SIC), qui est l’un des éléments clés pour que le projet se déploie, était « très hypothétique ». La SIC n’a pas donné suite à l’appel de La Presse hier, mais le mois dernier, on soulignait que la SIC « continue ses discussions avec plusieurs intervenants en ce qui concerne le développement de ce terrain de manière ouverte et transparente. En temps et lieu, ce site sera développé selon les priorités préétablies avec la Ville de Montréal et les autres intervenants du secteur ».

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