LE FILM NOIR

Tensions et profilage

Fiction

Un policier blanc tout juste sorti de l’École de police donne une contravention à Kadhafi, un jeune arabe qui vient de cracher sur le trottoir. Insulté, le jeune homme répond : « C’est du profilage racial. Je suis musulman, alors tu penses que je suis dans Al-Qaïda ». Dans une autre scène, le même policier débarque en trombe avec sa voiture de patrouille, gyrophares allumés, sur un terrain de basket où les jeunes ne font que… jouer au basket. Or, il est passé 23 h alors les ados contreviennent à un règlement municipal. Les esprits s’échauffent.

RÉALITÉ

Ici, le film atteint sa cible, disent les travailleurs de rue. « Dans le quartier, si tu es connu de la police, à la moindre infraction mineure, tu te fais coller une contravention. Les jeunes se sentent provoqués et ils répliquent », indique Mme Maharaj. Son collègue, M. Berlus, donne l’exemple d’un de ses jeunes qui a reçu une contravention pour avoir fait du skateboard sur le trottoir. Le lendemain, il en a reçu une seconde parce qu’il faisait du skateboard dans la rue. « Où veux-tu qu’il le fasse, son skate ? », demande le travailleur de rue. Les tensions sont vives au point où le Café-jeunesse a commencé à offrir des ateliers aux jeunes où ils apprennent à interagir avec la police. Il leur a distribué des cartes à glisser dans leur portefeuille, qui précisent quoi faire « en cas d’interpellation ».

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