« Vision immobilière »

Québec veut déplacer les fonctionnaires vers l’est du centre-ville

Québec — Des centaines, peut-être des milliers de fonctionnaires qui travaillent à Montréal seront graduellement déplacés du centre-ville vers l’est au cours des prochaines années, a annoncé le gouvernement Couillard, hier.

Ce plan fait partie d’une stratégie plus large, dévoilée par le président du Conseil du trésor Pierre Arcand, afin de doter le gouvernement québécois d’une « vision immobilière ».

Environ 25 ministères et organismes gouvernementaux ont des antennes au centre-ville de Montréal. Environ 9000 fonctionnaires y travaillent.

Or, les coûts de location de ces bureaux ont augmenté au fil des ans, a expliqué le ministre Arcand.

« Compte tenu des augmentations importantes au cours des dernières années des coûts au centre-ville de Montréal, il est clair que le gouvernement va se poser des questions », a-t-il résumé.

La Société québécoise des infrastructures (SQI), le bras immobilier du gouvernement, sera chargée de mener l’opération. Au fur et à mesure que les baux de location des différents ministères viennent à échéance, la société d’État examinera la possibilité de les reloger dans des quartiers où les coûts sont plus bas.

M. Arcand dit avoir consulté la mairesse de Montréal, Valérie Plante, afin de faciliter la transition. Pour des raisons stratégiques, le ministre n’a pas voulu s’avancer sur le fin détail des sites ciblés, ni sur le montant des économies espérées par le gouvernement.

« On a des discussions avec plusieurs personnes actuellement, a-t-il indiqué. Vous comprendrez que je n’ouvrirai pas le jeu complètement aujourd’hui. »

Le document officiel de la SQI donne toutefois des indices quant au secteur ciblé par Québec. On y souligne qu’en bordure du fleuve, plusieurs sites de grande superficie sont appelés à changer de vocation. On cite en exemple la maison de Radio-Canada, des terrains sous-utilisés du port de Montréal et d’autres terrains vacants au pied du pont Jacques-Cartier.

Le déplacement des fonctionnaires vers l’est permettra de faire d’une pierre deux coups, peut-on lire dans le document : réduire les loyers et contribuer au développement urbain.

La SQI plus surveillée

La stratégie dévoilée par M. Arcand prévoit par ailleurs que les activités de la SQI seront supervisées de plus près par les élus. Jusqu’ici, toutes les acquisitions et ventes immobilières de la société d’État étaient approuvées par son président et par son conseil d’administration. Dorénavant, les transactions de plus de 10 millions de dollars nécessiteront le feu vert du ministère du Conseil du trésor. Celles qui dépassent 50 millions devront obtenir l’aval du Conseil des ministres.

Cette annonce survient quelques mois après un rapport dévastateur de la vérificatrice générale sur des transactions immobilières survenues sous le gouvernement Charest.

Québec projette également d’augmenter le nombre de locaux de bureaux dont il est le propriétaire. De 28 % actuellement, M. Arcand souhaite que la proportion passe à 35 % d’ici cinq ans.

Affaire Amaya

Les actions de David Baazov auraient pu valoir 1 milliard

Si les choses s’étaient déroulées comme prévu pour le Montréalais David Baazov, les actions de l’ex-PDG d’Amaya (aujourd’hui Groupe Stars) vaudraient plus de 1 milliard de dollars ce matin, le titre ayant bondi de 15 % hier. Ironie suprême, ce bond est survenu le jour même où son procès pour délit d’initié s’ouvrait officiellement hier au palais de justice de Montréal.

L’action du Groupe Stars a gagné hier 15 % pour atteindre 43,02 $ à Toronto dans la foulée de l’annonce (effectuée samedi dernier) de l’acquisition de la britannique Sky Bet au prix de 4,7 milliards US.

Les quelque 5,6 millions d’actions du Groupe Stars que David Baazov détient toujours lui ont rapporté un gain sur papier de 32 millions hier et valent maintenant 241 millions. Dans la foulée des accusations de délit d’initié portées contre lui en mars 2016, il avait vendu 19 millions d’actions de l’entreprise en mars de l’an passé alors que l’action valait une vingtaine de dollars.

Le bloc d’actions vendues lui a rapporté près d’un demi-milliard l’année dernière, mais s’il possédait encore ces actions, la valeur de sa participation dépasserait le milliard de dollars depuis hier.

ouverture du procès

David Baazov était par ailleurs absent hier en cour pour le jour 1 de son procès qui le confronte à des accusations, notamment, de manipulation de marché, tuyautage et complot relativement à l’acquisition de PokerStars au prix de 5 milliards US en juin 2014.

Son avocate a expliqué qu’il ne pouvait être présent en raison d’un rendez-vous à l’extérieur de la ville, mais qu’il devrait être présent en cour aujourd’hui.

Deux autres individus et trois sociétés font aussi face à des accusations de délit d’initié aux côtés de David Baazov dans cette affaire.

Dans sa déclaration d’ouverture, hier, la procureure de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a souligné que des témoins viendront confirmer que dès décembre 2013, des discussions « sérieuses » se déroulaient et qu’une entente de principe a eu lieu suivant ces discussions.

« Dès lors, l’information à l’effet qu’une transaction potentielle d’envergure était envisagée constituait de l’information inconnue du public et susceptible d’affecter la décision d’un investisseur raisonnable. »

— Me Isabelle Bouvier, procureure de l’AMF

50 témoins au menu

L’AMF compte faire entendre une cinquantaine de témoins au cours des prochaines semaines. Le premier témoin interrogé hier est un enquêteur qui a participé à des perquisitions, notamment celles du 10 décembre 2014 au siège social d’Amaya à Pointe-Claire (depuis déplacé à Toronto) et du 16 septembre 2015 à la résidence de David Baazov à Dollard-des-Ormeaux.

Les accusés sont exposés à des amendes de 5000 $ à 5 millions de dollars par chef et à une peine d’emprisonnement qui peut atteindre cinq ans moins un jour.

Le procès, qui a déjà résisté à deux requêtes en arrêt des procédures, pourrait s’étirer au moins jusqu’à la fin de l’été.

Bureau de la concurrence du Canada

Une condition au mariage entre Metro et Jean Coutu

Le Bureau de la concurrence du Canada a donné son feu vert au mariage de 4,5 milliards entre Metro et Groupe Jean Coutu, hier, à condition que l’épicier se déleste de dix pharmacies dans huit municipalités québécoises. Dans sa décision de 32 pages, l’agence fédérale estime que la transaction aurait pour effet « d’empêcher ou de diminuer sensiblement la concurrence » à Amos, Berthierville, Baie-Saint-Paul, Carleton-sur-Mer, Coaticook, Disraeli, La Baie et La Sarre. Neuf des pharmacies sont coiffées de l’enseigne Brunet et une autre du logo de Jean Coutu. — La Presse canadienne

Procès pour évasion fiscale

Loblaw affronte l’Agence du revenu du Canada

Le procès opposant les Compagnies Loblaw et l’Agence du revenu du Canada (ARC) s’est ouvert hier, l’agence fédérale accusant la société d’avoir utilisé sa division bancaire barbadienne pour faire de l’évasion fiscale. L’avocate Elizabeth Chasson, du ministère de la Justice, a affirmé que Loblaw Financial Holdings avait pris une série de mesures pour que Glenhuron ressemble à une banque étrangère de la Barbade afin de contourner les règles fiscales et éviter de payer de l’impôt.  Elle a indiqué à la cour que l’entité établie à la Barbade n’était pas admissible aux exemptions, notamment parce qu’elle investissait essentiellement les fonds de la chaîne d’épiceries et qu’elle n’effectuait pas de transactions d’affaires avec ses pairs. Pour sa part, l’avocat de Loblaw, Al Meghji, a fait valoir dans sa déclaration d’ouverture que Glenhuron respectait les critères de banque étrangère en vertu de la réglementation et que les allégations de l’ARC étaient sans fondement. Le litige pourrait coûter au géant de l’épicerie jusqu’à 406 millions selon les chiffres contenus dans son plus récent rapport financier trimestriel. — La Presse canadienne

Lock-out à l’Aluminerie de Bécancour 

Lucien Bouchard nommé médiateur spécial

Lucien Bouchard agira à titre de médiateur spécial dans le dossier du lock-out à l’Aluminerie de Bécancour. L’information a été confirmée par la ministre du Travail, Dominique Vien. Quelque 1030 travailleurs d’ABI, membres de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, ont été mis en lock-out, le 11 janvier dernier au lendemain de leur rejet des offres patronales. Un médiateur expérimenté avait déjà été affecté au dossier, Me Jean Nolin. Mais devant la durée du conflit et le fait que les négociations sont au point mort, Québec a décidé d’agir. « Le gouvernement du Québec est grandement préoccupé par ce conflit de travail, tant pour le sort des familles concernées que pour les conséquences sur l’économie de la région », a commenté la ministre Vien. La nomination de Me Bouchard a été fort bien reçue par le président du syndicat, Clément Masse, qui s’est dit prêt à négocier 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

— La Presse canadienne

Rectificatif

Bombardier

Contrairement à ce qui était indiqué dans notre rubrique « À suivre cette semaine », publiée dans notre numéro d’hier, les prochains résultats de Bombardier seront publiés le 3 mai, et non le 26 avril. Nos excuses.

Rectificatif

Accenture

Une erreur s’est glissée dans le Fil techno de samedi dernier concernant le titre de Patrick Raimondi. Celui-ci est directeur général, Services financiers chez Accenture Canada et non directeur commerce de détail comme l’indiquaient les documents remis à La Presse.

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