Familles non traditionnelles et succession :
Attention aux turbulences

Ce n’est pas un sujet qu’on aborde spontanément. Pourtant, votre succession devrait faire partie des questions à régler en priorité. En ne planifiant pas ce qui arrivera à votre décès, vous laissez le Code civil décider pour vous. Vous risquez aussi de voir le fisc prendre une part importante de votre patrimoine. Et de mauvaises surprises pourraient attendre vos héritiers. Votre situation est le moindrement non traditionnelle ? Voilà une raison de plus de vous en occuper.

Famille non traditionnelle : y penser avant pour éviter les problèmes après

La question de la succession est particulièrement délicate dans le cas des familles monoparentales, familles recomposées ou en union libre, nombreuses au Québec. Selon l’Institut de la statistique du Québec, 39 % des personnes en couple vivent en union libre, comparativement à 21 % dans l’ensemble du Canada. De plus, près de deux bébés sur trois sont nés hors mariage en 2016 au Québec. Cela crée des situations qui exigent plus de planification.

« Le Code civil ne reconnaît pas les conjoints de fait, dit Angela Iermieri, planificatrice financière au Mouvement Desjardins. Sans testament, c’est le Code civil qui s’applique et le conjoint de fait n’hérite pas. Protéger tous les membres de la famille est donc une priorité. »

Prenez le contrôle de votre succession

Devant les différents modèles actuels de familles, il n’y a qu’une solution valable pour éviter les casse-têtes après le décès : planifier autant le volet financier que le volet légal de votre succession, afin de préciser ce que vous désirez pour vos héritiers.

Cela signifie d’obtenir un testament notarié, mais aussi de vous informer sur les stratégies qui permettent de bonifier votre patrimoine, de diminuer l’impact fiscal au décès et de simplifier la gestion de vos finances.

Imaginez la situation suivante. Vous décédez et votre conjoint hérite de la plus grande part de vos biens. Au décès de celui-ci, comment vous assurerez-vous que les actifs restants soient versés à vos enfants plutôt qu’aux siens, ou même à son nouveau conjoint ?

Qui peut vous aider à planifier votre succession ?

Pour une planification successorale qui tient la route, il est recommandé de consulter un notaire et un conseiller du domaine financier. Voici ce que chacun vous apportera :

• Avec le notaire, vous obtiendrez un testament notarié, ce qui permettra une résolution rapide de la succession, même dans le cas de situations plus complexes, comme celles des familles recomposées.

• Quant au conseiller de l’institution financière, il vous offrira une vue d’ensemble de votre patrimoine. « Le conseiller vous aide à réfléchir aux aspects financiers de la succession. Accompagné d’autres professionnels, il révisera avec vous vos besoins de protection et les divers aspects fiscaux de la succession, idéalement avant de vous rendre chez le notaire, explique Mme Iermieri. De cette façon, vous aurez une meilleure idée des enjeux financiers entourant l’héritage que vous laisserez à vos héritiers. »

Trois stratégies pour mieux planifier votre succession

• Prévoyez l’impôt à payer lors du transfert de votre patrimoine

La fiscalité demeure l’un des principaux dangers qui guettent votre héritage si vous négligez votre planification successorale. Pour réduire la facture fiscale à payer, le conseiller vous invitera à faire l’inventaire de vos biens et dressera votre bilan successoral. Il vous proposera ensuite la mise en place de stratégies pour réduire l’impôt à payer au moment du transfert de patrimoine.

• Utilisez l’assurance à votre avantage

Évaluer vos besoins d’assurance fait partie de toute bonne planification successorale. Un professionnel vous aidera à intégrer l’assurance à votre stratégie financière globale. Et si votre situation change, vos protections d’assurance devront être ajustées. Si, par exemple, vous avez un nouvel enfant ou un nouveau conjoint.

• Planifiez votre succession à tout âge... et révisez-la souvent !

« La question du transfert de patrimoine est souvent associée à des gens très âgés, souligne la planificatrice financière de Desjardins. Mais la succession, ça se prépare à tout âge. »

Il faut commencer tôt à prévoir le transfert de votre patrimoine, mais il faut aussi y revenir régulièrement, surtout si votre situation familiale change. Par exemple, si vous étiez une famille monoparentale et formez désormais une famille recomposée avec un nouveau conjoint et ses enfants. Ou si vous achetez une maison ou un chalet. Dans toutes les situations, simples ou complexes, la planification successorale et le testament demeurent cruciaux pour vous assurer que tout est prévu selon vos besoins, en respectant vos volontés.

Parlez-en à votre conseiller !

Note : Les informations contenues dans cet article sont valides pour les résidents du Québec seulement. Des variantes peuvent s’appliquer en Ontario.

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