Le Canadien

Bergevin ne partage pas l’impatience de Subban

P.K. Subban tape peut-être du pied, voyant les années passer et les occasions de gagner partir en fumée, mais son impatience n’est partagée ni par ses pairs ni par son patron.

Après l’élimination du Canadien, un Subban encore sous le coup de l’émotion avait laissé sentir son impatience. « Je vais avoir 26 ans. Les années commencent à passer. On ne peut pas attendre. Il nous faut pouvoir être des prétendants au championnat dès maintenant », avait-il affirmé.

Subban et Max Pacioretty ont 26 ans. Price en aura 28 cet été. Bref, les trois grands meneurs de cette équipe arrivent dans la force de l’âge. Mais d’un autre côté, Andrei Markov a commencé à montrer des signes d’essoufflement en séries éliminatoires, tandis que Tomas Plekanec, un autre élément important, écoulera l’an prochain la dernière année de son contrat.

Mais pour Marc Bergevin, la fenêtre sera ouverte encore longtemps.

« J’ai regardé ce matin, Price a 27 ans, Henrik Lundqvist a 33 ans… et on voit comment il performe en séries. »

— Marc Bergevin, DG du Canadien

« Je ne vois pas pourquoi Carey ne serait pas à son mieux dans cinq ou six ans. P.K. a eu 26 ans il y a deux jours, Pacioretty a 27 ans, ce sont encore de jeunes joueurs. Notre noyau est encore jeune », a-t-il ajouté.

« Ça ne sera pas différent dans cinq ans ou l’an prochain. Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher seront plus vieux dans cinq ans, disait Pacioretty jeudi. Personne dans cette équipe n’est plus important qu’un autre. C’est un sport d’équipe. Que tu aies 39 ans ou 19 ans, tu es un morceau du casse-tête comme un autre. Peut-être que Carey est plus important ! Mais chaque année, on veut gagner. »

QUE FAIRE DU LIGHTNING ?

À plus d’une reprise, jeudi, Dale Weise a insisté sur l’importance d’obtenir de bonnes confrontations en séries pour aller loin. « On est près de lutter pour la Coupe. Il faut juste que tout tombe en place au bon moment, qu’on ait de bonnes confrontations et un peu de chance », expliquait le grand ailier droit.

En regardant les chiffres, son argument n’est pas fou non plus.

Si on exclut les cinq confrontations en saison entre le Canadien et Lightning de Tampa Bay, le Tricolore a amassé 109 points en 77 matchs. Le Lightning : 98 points en 77 matchs. Bref, en jouant contre les 28 mêmes équipes, Montréal a engrangé 11 points de plus que Tampa Bay ; un écart important.

Entre les deux équipes, toutefois, les Floridiens l’ont emporté 9 fois sur 11, en tenant compte des séries.

Avec le nouveau format éliminatoire, le Lightning pourrait faire partie du paysage pendant quelques années, justement pendant les années au cours desquelles les meilleurs éléments du Canadien seront à leur zénith. « Maintenant, tu dois sortir de ta division, rappelle Weise. Avant, on disait que tu devais battre Boston et maintenant, c’est Tampa qui établit la norme. Mais je crois honnêtement qu’on forme une meilleure équipe qu’eux. »

UNE AUTRE JEUNE ÉQUIPE

Le noyau de cette équipe n’est pas sur le point de vieillir. Steven Stamkos, Tyler Johnson, Alex Killorn, Ondrej Palat, Nikita Kucherov et Victor Hedman ont tous 25 ans ou moins. C’est sans oublier un certain Jonathan Drouin, un assez bon joueur de hockey selon la rumeur.

Les « vétérans » du groupe, Ryan Callahan, Brian Boyle, Valtteri Filppula et Braydon Coburn, sont tout juste au début de la trentaine. Anton Stralman a 28 ans, Ben Bishop aussi.

Bref, le Lightning sera bon longtemps, et sa structure salariale lui permet de garder ses éléments en place pour au moins deux autres saisons.

« Dans l’ensemble, je ne pense pas qu’il y a une grosse différence entre le Lightning et nous, Chapeau, ils méritaient la victoire. On va sûrement les revoir à l’avenir, mais je pense qu’on matche bien contre eux. »

— Marc Bergevin, après avoir rappelé que le Canadien aurait très bien pu gagner les premiers matchs de la série

Évidemment, rien n’empêche le Lightning d’être frappé par une série de blessures. Rien n’exclut que Bishop perde mystérieusement son aura, comme c’est arrivé à des gardiens de la trempe de Cam Ward ou Ryan Miller ces dernières années.

Mais à moyen terme, tout indique que la route vers la Coupe Stanley passera par Tampa Bay dans la division Atlantique. Ce qui ne veut pas dire que Bergevin doit bâtir son équipe en fonction d’un duel éliminatoire avec le Lightning.

« C’est bizarre. Tu peux bâtir ton équipe à l’image des champions, avoir une équipe offensive, mais si tu t’en sors, tu arrives contre Anaheim en finale et c’est une grosse équipe robuste, rappelle Weise. Donc, c’est dur de dire que tu vas bâtir ton équipe en fonction d’un adversaire précis. »

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