ZOOM JOUR DU SOUVENIR

« C’est lourd,

mais ça ne

fatigue pas… »

Tous les 11 novembre, ils apparaissent dans une foule de cérémonies protocolaires. On sait qu’ils ont fait la guerre. Ce sont des survivants. Mais on sait moins à quels faits d’armes se rapportent les nombreuses médailles qu’ils portent fièrement sur leur veston. Vétéran de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, Arthur Dubé, 89 ans, nous explique ses décorations…

MÉDAILLE DE LA DÉFENSE 1939-1945

Remise aux soldats canadiens qui ont participé à la défense des territoires britanniques. Arrivé au front à 17 ans, M. Dubé a rejoint la 8e armée du maréchal Montgomery en Afrique du Nord, avant de traverser en Italie.

MÉDAILLE DE CORÉE

ET MÉDAILLE DE SERVICE VOLONTAIRE POUR

LA CORÉE 

Vous pensez qu’il en avait assez vu ? Eh bien, non. En 1950, Arthur Dubé s’engage de nouveau pour la guerre de Corée ! « J’avais un devoir à faire. Ils avaient besoin de moi ! », dit-il. Membre des Forces spéciales de l’armée canadienne, il participe à la bataille de la côte 355, un haut fait du Royal 22e. « J’ai fait 18 mois. J’ai pas aimé ça pantoute.… »

MÉDAILLE ÉTOILE

D’ITALIE

Remise aux soldats canadiens qui ont fait la campagne d’Italie (1943-1945). « J’ai fait Monte Cassino [Casa Berardi]. Ç’a été dur. On a été là 24 jours. On avait faim. On dormait d’un œil. J’ai été blessé à l’épaule gauche par un mortier allemand. Ça, quand ça part, tu reconnais le son. Tu entends ça, tu te couches… Ça a pris trois jours avant que je sois évacué. Il fallait attendre les renforts. J’ai passé deux semaines dans un hôpital d’Alger. Après, ma guerre était finie… »

MÉDAILLE ÉTOILE

DE 1939-1945

Remise aux soldats canadiens qui ont été au front au moins six mois pendant la Seconde Guerre mondiale. Membre du Royal 22Régiment, Arthur Dubé a participé à la campagne d’Italie, en novembre 1943. « Je n’ai pas eu peur. Si on a peur, on ne peut pas avancer. » Selon le protocole militaire, plus la médaille est près du cœur, plus elle a de la valeur.

MÉDAILLE CANADIENNE

DU VOLONTAIRE 

Reconnaissance pour s’être enrôlé de son plein gré lors de la Seconde Guerre mondiale. « Je me suis engagé en 1942. J’avais 16 ans. J’ai falsifié mon baptistaire avec du papier buvard… C’est comme ça. Quand t’es batailleur, t’es batailleur. Tu cours après ça… »

MÉDAILLES HONNEUR

ET MÉRITE 

Se portent toujours du côté droit. Soulignent la contribution à des associations et organisations diverses liées à la vie militaire, mais ne sont pas directement liées aux faits d’armes. « Ça ne vaut rien. Ce n’est pas obligatoire de les porter, mais on les porte quand même. C’est les médailles militaires, de l’autre côté, qui ont de la valeur. »

MÉDAILLE DES NATIONS UNIES APRÈS LA GUERRE DE CORÉE

« J’ai neuf médailles en tout. C’est lourd, mais ça ne fatigue pas. C’est l’honneur de les porter. On est fiers de les avoir. »

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