Les libéraux au pouvoir

Le « Kennedy du Canada »

Jeune, beau, progressiste… Le monde découvre Justin Trudeau avec une ferveur qui n’est pas sans rappeler celle qui entourait son père à son arrivée au pouvoir, à la fin des années soixante. Tour d’horizon… d’un monde en pâmoison.

Ses cheveux

« Beau gosse », titre Le Nouvel Observateur, « super hot » pour le News australien, « un authentique romantique » à la tête de la « dynastie politique la plus sexy depuis les Kennedy » pour le Mirror de Londres, ou encore la « meilleure raison depuis des décennies de tenir à l’œil la politique canadienne », s’emballe un chroniqueur de mode du Los Angeles Times… Le nouveau premier ministre est d’abord remarqué pour son physique avantageux. Ses cheveux ont d’ailleurs pris une place importante dans la campagne, note le New York Times, et « ce n’est pas une blague », ne serait-ce que parce que M. Trudeau a fait preuve d’autodérision en se moquant de son image. « Les républicains devraient en prendre note », écrit le quotidien.

Son tatouage (sur son épaule gauche)

« Est-ce que le premier ministre canadien est le seul leader mondial avec un tatouage ? », demandait hier la BBC. Réponse : difficile à dire, car les chefs n’ont pas l’habitude d’exhiber beaucoup de peau… M. Trudeau s’était fait tatouer une Terre sur l’épaule à l’âge de 23 ans, avant de la confier pour son quarantième anniversaire à l’artiste Robert Davidson, de la nation autochtone Haïda, qui a enrobé le globe d’un aigle.

Ses poings

Les médias ont mentionné son combat contre l’ancien sénateur conservateur Patrick Brazeau en 2012, mais en ont surtout profité pour tapisser leurs pages de ses photos torse nu dévoilant ses biceps musclés. Ce qui a engendré un bon lot de commentaires « admiratifs » sur l’anatomie du chef libéral, allant de l’extase à la vulgarité… « Si c’était une femme, sans doute hésiterait-on à la qualifier de sexy », reconnaît Bernard Motulsky, de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM.

Ses idées

Soyons francs : ce n’est pas des idées de M. Trudeau que les médias étrangers parlent en premier… Son intention de revoir le cadre législatif de la marijuana et la décision de cesser les frappes contre le groupe État islamique sont les deux éléments le plus souvent mentionnés. Une grande inconnue : l’environnement. À deux mois de la conférence sur l’environnement à Paris, l’élection des libéraux est accueillie avec « soulagement », mentionne France 24. Sur Twitter, l’ancien vice-président Al Gore a dit espérer que l’élection « repositionnera le Canada en position de leadership » lors de la conférence.

Ses gènes

Partout, la même mention : « Justin Trudeau, fils de Pierre ». L’ancien premier ministre, « figure flamboyante de la politique canadienne des années 1970 à 1980 », rappelle Le Monde, a laissé sa marque à l’étranger. Les journaux britanniques ont ressorti une photo montrant l’ancienne première ministre Margaret Thatcher rencontrant un jeune Justin Trudeau lors d’une visite de son père au 10 Downing Street, en 1980. Ils n’ont pas manqué de rappeler que son père avait fréquenté la chanteuse Barbra Streisand et que sa mère, Margaret Sinclair, avait fait la fête avec les Rolling Stones… Mais par-dessus tout, la presse étrangère a usé d’un nom, celui des Kennedy, pour résumer le côté dynastique du clan Trudeau.

Sa femme et ses enfants

Fils, mari, père. Justin Trudeau est tout cela, rappellent les médias en donnant tous les détails de son histoire d’amour avec Sophie Grégoire ou l’importance qu’il accorde à ses trois enfants. « Il a mis en ligne sur Instagram une photo de la première fois qu’il a tenu la main d’Hadrien », s’extasie le journal britannique Evening Standard. « Comment dit-on “swoon” en français canadien ? » Swoon ? Être en pâmoison devant quelque chose ou quelqu’un, jusqu’à en perdre connaissance…

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