EXCELLENCE Finalistes Sciences

Chercheurs en or

Leurs découvertes et leurs actions ont changé des vies et transformé la société. Bien qu’ils travaillent souvent dans l’ombre, leur travail acharné mérite d’être mis en lumière. 

Guylaine Archambault

Semaine du 13 janvier

Guylaine Archambault dirige le musée Armand-Frappier, qui a amené à Laval une exposition remarquée, Nous et les autres. Des préjugés au racisme, créée par le Musée de l’Homme à Paris. L’exposition pose un regard scientifique sur la discrimination pour en décortiquer les sources et les impacts, et démystifier la différence. Originaire de Saint-Denis-sur-Richelieu, la jeune scientifique, qui avait au départ un bac en immunologie et en microbiologie de McGill, et a ensuite obtenu un MBA, a progressé avec l’établissement et a amené l’organisme d’abord consacré à l’œuvre du Dr Armand Frappier à élargir son mandat. Actuellement, elle pilote un projet de 10 millions pour déménager et agrandir le musée, qui sera tout près du Cosmodôme et toujours prêt à recevoir des expositions didactiques pour intéresser les jeunes à la science.

Daryl Haggard

Semaine du 21 avril

Daryl Haggard n’a pas passé son enfance à regarder les étoiles, même si elle est aujourd’hui une des grandes astronomes au Canada. C’est plutôt la lecture des textes d’astrophysique d’Isaac Newton, alors qu’elle étudiait la philosophie à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, où elle a grandi, qui l’a convaincue d’aller étudier dans ce domaine. Professeure au département de physique de l’Université McGill, chercheuse spécialiste des rayons X, elle a participé au projet Event Horizon, cette colossale initiative internationale qui a permis de publier, en 2019, la première photo d’un trou noir, prise par une série de télescopes installés dans différentes régions de la planète. Une photo qui prouvait concrètement, pour la première fois, la justesse des théories d’Albert Einstein.

Gregor Andelfinger

Semaine du 5 mai 

Cardiologue pédiatrique à Sainte-Justine, médecin chercheur d’origine allemande, Gregor Andelfinger a réussi, grâce au travail d’équipe avec la généticienne Marie-Ange Delrue et des collègues en Allemagne, une percée scientifique : les médecins ont pu traiter deux bébés, un au Québec et un en Allemagne, atteints d’une forme grave du syndrome de Noonan, qui ne leur laissait, autrement, aucune chance. Grâce à ce traitement destiné à l’origine au cancer, ils ont en effet réussi à bloquer l’épaississement de la paroi du cœur qui allait coûter la vie aux bébés avant leur deuxième anniversaire. En 2019, non seulement la petite Québécoise qui a subi ce traitement inespéré se portait à merveille, mais la maladie était clairement en régression, une première. 

Frédéric Pelletier

Semaine du 19 mai 

Frédéric Pelletier aurait voulu être astronaute. Cet ingénieur fasciné par l’idée de découvrir de nouvelles frontières est plutôt devenu pilote d’engins spatiaux à distance. Employé de la NASA pendant 10 ans, il a piloté notamment la sonde New Horizons, qui est allée près de l’astéroïde Ultima Thule, l’objet le plus lointain, au-delà de Neptune, jamais photographié par un dispositif terrestre. Originaire de Québec, il travaille maintenant pour North Star, une nouvelle entreprise montréalaise, où il entend notamment cartographier l’espace en 3D et en temps réel pour éviter des catastrophes autour de notre planète, où flottent de plus en plus de débris de pollution humaine. 

Paul Poirier

Semaine du 4 août

Paul Poirier est un cardiologue qui a le cœur sur la main. Œuvrant à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, le Dr Poirier a mené une campagne de longue haleine pour convaincre ses collègues du milieu de la santé, principalement cardiologues et chirurgiens cardiaques, de contribuer à l’installation de défibrillateurs dans l’ensemble des écoles secondaires publiques du Québec. Prochaine étape : faire installer des défibrillateurs dans les écoles primaires publiques !

— Raphaël Pirro, La Presse

Guy Sauvageau

Semaine du 24 novembre

En 2014, le médecin chercheur Guy Sauvageau, de l’Université de Montréal, a découvert une molécule permettant de multiplier l’efficacité de traitements contre le cancer à partir de cellules souches prélevées dans des cordons ombilicaux. Cinq ans plus tard, avec son équipe, il a constaté que non seulement cette nouvelle approche était efficace, mais qu’elle dépassait les attentes. Sensibilisé à la question du cancer et à la nécessité d’investir en recherche par Terry Fox quand il était adolescent, le chercheur constamment à vélo – l’avenir de la planète est une autre obsession – a décidé dès lors de participer à l’effort national pour vaincre la maladie. Et ses recherches font effectivement avancer la médecine en ce sens. 

Olivier Bernard

Semaine du 8 décembre

Olivier Bernard a toujours aimé les sciences. C’est pourquoi il a étudié en pharmacie, puis en biologie moléculaire. Mais il n’a jamais été pharmacien au coin de la rue. Il s’est plutôt donné une mission éducative, de vulgarisation, pour aider le public à se poser des questions et à faire la différence entre la science et la pseudoscience. Pour cela, il a créé un site web et un personnage : le Pharmachien. Ce choix ne lui a pas toujours rendu la vie facile. En 2019, il a été la cible d’une vaste campagne de cyberintimidation parce qu’il a dénoncé une pétition demandant que la RAMQ couvre les injections de vitamine C dans le traitement contre le cancer, une approche qui n’est pas soutenue en médecine. Mais il n’a jamais plié, et cela lui a valu le prix John-Maddox, remis à Londres par la revue Nature et l’organisme Sense about Science à ceux qui défendent la science.

Sylvain Martel

Semaine du 15 décembre

La recherche québécoise en nanorobotique a franchi une nouvelle frontière en 2019 quand une équipe de Polytechnique, pilotée par Sylvain Martel, a trouvé comment faire circuler des appareils médicaux minuscules dans le corps, grâce au magnétisme : cathéters, fibre optique, outils chirurgicaux… Né il y a 60 ans à Québec, diplômé en génie électrique de l’UQTR puis de McGill, c’est en postdoc à MIT que l’ingénieur a compris qu’en technologie, il faut croire que « tout est possible ». Aujourd’hui directeur du Laboratoire de nanorobotique de Polytechnique Montréal, le chercheur a aussi travaillé sur le transport des médicaments contre le cancer. Son monde est interdisciplinaire. Et il continue de l’enrichir. « Je pense qu’on devient meilleur pour apprendre, à force d’apprendre. »

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