Des nouvelles des aventuriers

Suivre un fil connecteur de Natashquan à Montréal

Nom : Caroline Côté
Âge : 31 ans
Profession : Cinéaste d’aventure
Projet : Parcourir 2000 km entre Natashquan et Montréal en suivant les lignes électriques
Début de l’aventure : 4 avril

L’appel de l’aventure est puissant. Ils sont plusieurs à y répondre, à laisser le confort de côté pour se lancer dans des expéditions dans des régions isolées. Pause s’intéresse à leurs expériences.

Le projet

Un électron ne prend qu’une fraction de seconde pour parcourir les lignes électriques depuis Natashquan jusqu’à Montréal. Caroline Côté devrait mettre près de 80 jours pour parcourir le même trajet, en visitant au passage le complexe La Romaine et le complexe Manic-Outardes. Elle commence avec des skis, mais elle utilisera également en chemin un canot et un vélo, pour finir au pas de course. Elle ne sera jamais à plus de cinq kilomètres des lignes électriques.

L’idée

Caroline Côté a participé à plusieurs expéditions en tant que cinéaste, notamment en Antarctique, en Alaska et dans les Torngat, dans le nord du Québec.

« Je ne sais pas pourquoi, les gens m’appellent davantage pour les régions qui sont froides », observe-t-elle en riant.

Hydro-Québec lui a proposé l’idée de suivre le trajet d’un électron entre Natashquan et Montréal. « Ça m’a intriguée. Quand on touche l’interrupteur, on ne se rend pas compte de tout le chemin que parcourt l’électricité. »

Le projet lui permettait également d’explorer un territoire peu connu et de rencontrer des gens qui vivent loin des grands centres.

Hydro-Québec ne lui a pas demandé de chanter ses louanges. « C’est mon regard, je peux dire ce que je veux, c’est la liberté de ma caméra. »

La préparation

Hydro-Québec finance l’expédition, mais c’est quand même Caroline Côté qui est responsable de l’organisation et qui y travaille depuis août dernier.

« Il y a une grosse partie de logistique. J’ai fait appel à un ami et collègue de travail, Samuel Ostiguy, qui est un peu un architecte d’aventure. Il m’a aidée avec les cartes et les ravitaillements. » Il a fallu trouver le matériel, des experts. Elle a notamment fait appel à Nicolas Juillard pour la confection du traîneau.

La préparation mentale a également été importante. « Quand on va dans un environnement comme celui-là, où on risque de se demander chaque jour si on devrait continuer, il faut être vraiment certain de sa mission. »

Pour sa préparation physique, elle a notamment renforcé ses épaules en tirant son petit traîneau jaune dans les rues de son quartier, Saint-Henri.

Les défis

Après plus d’une semaine d’expédition, Caroline Côté a déjà fait face à de sérieux défis.

« Au début, je me disais que ça allait être assez simple, mais maintenant que je suis sur le terrain, je comprends l’ampleur de celui-ci. Je me demande parfois dans quoi je me suis embarquée. »

Les premiers jours ont été épuisants sur le plan physique et émotionnel, notamment en raison des conditions rigoureuses. « La nuit, avec tous les vêtements que je mets dans mon sac de couchage, dans ma petite tente, je n’en mène pas large. Je me fais remettre à ma place. »

Elle s’attend à ce que le trajet entre le Saguenay et La Tuque constitue un autre défi important. « C’est une partie très longue en forêt, à la fin de la période où c’est encore un peu enneigé. Ça va être la partie la plus longue sans voir personne, soit environ 13 jours. Au point de vue des communications et des ravitaillements, ça va être très restreint. »

Elle s’attend à s’attaquer à ce secteur vers la mi-mai.

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