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Réplique

Bombardier va dans la bonne direction

En réponse à l’analyse de Pierre-Yves McSween, « La fin d’un mariage de raison »

On ne peut reprocher à Pierre-Yves McSween son manque d’intérêt pour Bombardier. L’entreprise fait régulièrement l’objet de ses chroniques, comme ce fut encore le cas le 8 janvier dernier dans La Presse+. On doit toutefois souligner sa lecture partielle, ses nombreuses suppositions, et surtout, son refus de reconnaître les progrès accomplis par l’entreprise depuis 2015.

Dans son analyse, M. McSween revient sur la transaction ayant permis à la Caisse de dépôt et placement du Québec d’acquérir 30 % des actions de Bombardier Transport, qui regroupe nos activités de transport sur rail, pour une somme de 1,5 milliard US. Faisant fi des bénéfices générés par ce partenariat depuis sa conclusion en 2016, il le décrit comme un « mariage de raison ». Il brosse aussi un portrait noir des finances de Bombardier, insistant sur son endettement tout en ignorant la progression de ses résultats. Face à une lecture aussi tendancieuse des événements et de la situation actuelle de l’entreprise, il nous paraissait important d’offrir aux lecteurs une perspective différente.

Commençons par l’endettement. Souligner, comme le fait Pierre-Yves McSween, que Bombardier avait plus de passifs que d’actifs au 30 septembre 2017 constitue une évaluation incomplète de l’entreprise. Dans les dernières années, Bombardier a investi plusieurs milliards de dollars dans le développement de nouveaux avions :  la CSeries et le Global 7000. Or, le premier est entré en service il y a à peine un an et demi, sa production s’accélère graduellement et, grâce au partenariat avec Airbus, la valeur actuelle du programme devrait plus que doubler. Quant au second, il devrait entrer en service comme prévu au second semestre de 2018 et bénéficie déjà d’un carnet de commandes rempli jusqu’en 2021. L’atténuation des risques associés à ces deux programmes et leur énorme potentiel de croissance expliquent en partie le regain de confiance dans le titre de Bombardier.

Ce regain s’est traduit par une création de valeur de plus de 4 milliards CAN en deux ans, et ce au profit de tous les actionnaires de l’entreprise, petits et grands.

Une autre stratégie ayant contribué à cette création de valeur est le renforcement des liquidités de l’entreprise. La transaction avec la Caisse visait justement l’atteinte de cet objectif, tout en permettant à Bombardier de s’adjoindre un partenaire solide pour poursuivre la croissance de son secteur Transport.

Cet investissement sous forme de placement privé s’est réalisé au terme d’un processus compétitif à l’international. En outre, il est clair que la structure de cet investissement comporte des avantages pour les deux parties. D’un côté, elle offre à la Caisse des rendements très intéressants, qui ne sont pas limités aux minimums auxquels M. McSween fait référence. De l’autre côté, elle permet à Bombardier de compléter son plan de redressement avant d’avoir l’opportunité de racheter la participation de la Caisse au cours des prochaines années.

Et aujourd’hui, où en sommes-nous ? Bombardier Transport demeure un chef de file mondial de l’industrie du transport sur rail et son carnet de commandes s’élève à 33 milliards US. Ses revenus et ses marges sont en croissance, et cette progression devrait s’accélérer d’ici 2020. Quant à Bombardier, les éléments sont en place pour exécuter son plan de redressement lancé en 2015 par Alain Bellemare. L’entreprise prévoit générer des flux de trésorerie disponibles neutres cette année, et la performance améliorée de ses secteurs Avions d’affaires et Transport cible des entrées de fonds nettes pouvant atteindre jusqu’à 1 milliard US pour l’année 2020.

M. McSween, qui est comptable, devrait être en mesure de témoigner objectivement de la trajectoire positive de Bombardier ces deux dernières années et présenter un point de vue plus équilibré sur l’avenir de l’entreprise.

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