Science

À petites doses

Quelques milligrammes de toute l'actualité scientifique de la semaine

Classement

Le Canada, cancre de l’innovation

Le Canada se retrouve au 18e rang des économies les plus innovantes de la planète, loin derrière la Suisse, les Pays-Bas et la Suède, qui occupent les premières places. Le Global Innovation Index englobe 80 indicateurs, dont les publications scientifiques, les dépenses en R-D et les brevets déposés. La Chine progresse de façon spectaculaire dans ce classement publié depuis 11 ans. Elle atteint la 17e place cette année, tout juste devant le Canada qui, lui, occupe le même rang que l’an dernier. Les États-Unis ont perdu des plumes pour occuper le sixième rang. Le Global Innovation Index est notamment établi par l’Université Cornell, l’Institut européen d’administration des affaires et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.

— Philippe Mercure, La Presse

En vidéo

Un iceberg de 10 tonnes se détache d’un glacier

Le 22 juin dernier, un iceberg de 6,4 km de longueur s’est détaché d’un glacier au Groenland alors même que des chercheurs filmaient l’endroit. Les scientifiques estiment qu’une telle vidéo s’avérera précieuse pour comprendre les mécanismes du vêlage, ce phénomène de fragmentation des banquises qui contribue à l’augmentation du niveau des océans. « La hausse du niveau des mers est à la fois indéniable et lourde de conséquences, dit David Holland, chercheur à l’Université de New York, dans un communiqué publié par son université. Filmer son déroulement nous permet d’être aux premières loges et d’assister à son époustouflante importance. »

— Philippe Mercure, La Presse

En chiffre

10 000

C’est le nombre de résidants de Montréal, de Laval, de Brossard et de Saint-Lambert qui seront recrutés pour une mégarecherche visant à comprendre les liens entre l’aménagement des villes et la santé des populations. Cette étude, qui suivra les participants pendant cinq ans, est lancée par le Centre de recherche du CHUM. Objectifs : connaître l’impact des projets d’aménagement sur la mobilité, l’activité physique, les relations sociales et le bien-être.

— Philippe Mercure, La Presse

Exploration spatiale

Un système pour aider les astronautes à se soigner

Oubliez la ligne Info-Santé accessible en quelques secondes. À cause de la distance, un astronaute qui souffrirait d’un problème de santé lors d’une mission vers Mars pourrait mettre jusqu’à 22 minutes pour communiquer avec la Terre par signal radio – et il devrait attendre le même temps avant de recevoir une réponse. En cas d’urgence médicale, c’est très long. Pour aider les astronautes à se soigner à bord de façon autonome, l’Université Laval et la multinationale Thales ont décidé d’unir leurs efforts pour concevoir un système d’aide à la décision. Crise cardiaque, choc septique, embolie pulmonaire, calcul rénal, déficit de vision causé par une surpression dans le crâne : les chercheurs ont d’abord évalué les conditions les plus susceptibles de toucher les astronautes. Ils concevront ensuite des outils permettant de répondre le plus efficacement possible aux urgences en tenant compte des connaissances des astronautes, des équipements disponibles et des risques de contagion à bord.

— Philippe Mercure, La Presse

Monde animal

Les premiers chiens américains victimes du cancer

Qu’est-il arrivé aux chiens d’Amérique ? C’est l’intrigante question soulevée par une analyse génétique qui montre que les chiens qui courent et jappent aujourd’hui sur le continent américain descendent des chiens européens. Les scientifiques ont pourtant trouvé un peu partout en Amérique des restes de chiens qui datent de jusqu’à 10 000 ans et qui sont apparentés aux chiens de Sibérie. Cela montre que le meilleur ami de l’homme a gagné l’Amérique bien avant les Européens, probablement en traversant le détroit de Béring comme les premiers humains (et peut-être même avec eux). Ces premiers chiens ont habité l’Amérique pendant des millénaires avant de subitement disparaître. Pourquoi ? Les scientifiques croient avoir trouvé le coupable : le cancer. Des traces de ces tumeurs, à peu près les seuls vestiges génétiques des premiers chiens américains, sont toujours détectables dans les populations actuelles.

— Philippe Mercure, La Presse

Santé

Le sexe du fœtus influence le sang de la mère

On savait déjà que le sexe d’un fœtus influence les risques de complications pendant la grossesse. Pourquoi ? Des chercheurs de l’Université Cambridge viennent de percer une partie du mystère. Ils ont découvert que le sexe du bébé change le taux de petites molécules appelées métabolites tant dans le placenta que dans le sang de la mère. C’est par exemple le cas de la spermine, un composé qu’on trouve dans le sperme, mais aussi ailleurs, et qui est impliqué dans le métabolisme cellulaire. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le niveau de spermine est plus élevé dans le sang des femmes qui sont enceintes d’une fille, ce qui augmente le risque de pré-éclampsie (forme d’hypertension qui peut s’avérer grave si elle n’est pas traitée). Un niveau trop bas de spermine pourrait au contraire augmenter le risque de retards de croissance chez le fœtus, un problème qui touche davantage les garçons.

— Philippe Mercure, La Presse

Joyeux anniversaire, Madame Milner !

C’est aujourd’hui que Brenda Milner, l’une des plus grandes scientifiques que le Québec ait connues, fête son centième anniversaire. Née à Manchester, en Angleterre, le 15 juillet 1918, Brenda Milner a immigré à Montréal pendant la Seconde Guerre mondiale et y a mené une carrière florissante. En étudiant des patients dont le célèbre Henry Molaison, qui ne parvenait pas à créer de nouveaux souvenirs, Mme Milner a démontré l’existence de plusieurs formes de mémoire distinctes et élucidé le rôle de l’hippocampe dans la formation des souvenirs. Amoureuse de Montréal, du bon vin et de la langue française, dotée d’une curiosité sans bornes, Mme Milner refuse de prendre sa retraite et est toujours active aux institut et hôpital neurologiques de Montréal, à l’Université McGill. « Je m’intéresse toujours aux questions scientifiques. Et puis, mes collègues et mes étudiants, ce sont mes amis. Où est-ce que je trouverais des amis si je restais chez moi ? », avait-elle confié à La Presse l’hiver dernier.

— Philippe Mercure, La Presse

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