Chronique

L’occasion ratée d’Équipe Europe

TORONTO — Équipe Europe a raté sa chance. Ce match était celui qu’elle devait gagner pour espérer causer une surprise en finale de la Coupe du monde. Tout simplement parce que les joueurs du Canada ne disputeront pas une deuxième rencontre consécutive sur ce rythme moins dynamique qu’à leur habitude.

Ce qui s’est produit hier, dans l’ambiance soporifique du centre Air Canada, n’est au fond pas très étonnant. Malgré tout leur respect envers les Européens, la troupe de Mike Babcock est tombée dans un des pièges les plus communs du sport professionnel. Une équipe très forte, célébrée sur toutes les tribunes, baisse un peu la garde. Pour réaliser bien vite qu’à ce niveau, une telle attitude comporte toujours une part de risque.

De toutes les victoires du Canada depuis le début du tournoi, celle-ci est la moins convaincante. Et sans un arrêt clé de Carey Price en fin de deuxième période – il a stoppé une échappée d’Andrej Sekara pour préserver l’avance d’un but des siens –, le duel aurait peut-être pris une autre allure.

Price s’est ainsi imposé au moment opportun. Cela nous indique que le développement le plus important en vue de la prochaine saison du Canadien ne se produit pas au camp d’entraînement de l’équipe à Montréal. Mais plutôt ici, à Toronto. Le retour au sommet du numéro 31 est la nouvelle la plus réconfortante pour Marc Bergevin et Michel Therrien.

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« On n’a pas joué notre meilleur hockey, il faudra faire mieux dans le prochain match », a reconnu Brad Marchand, reflétant ainsi l’opinion générale dans le camp du Canada.

Le trio que le dynamique attaquant des Bruins compose avec Sidney Crosby et Patrice Bergeron a néanmoins réussi un but clé, celui qui a donné l’avance au Canada 3-1 en troisième. Encore une fois, en vrai leader, Crosby a réussi le jeu décisif avec son travail derrière le filet adverse.

« On a été un peu brouillons avec la rondelle. Mais une victoire est une victoire. Alors, ne soyons pas trop durs avec nous-mêmes. On a trouvé une façon de gagner. »

— Ryan Getzlaf

Getzlaf a bien raison. Et c’est sûrement ce qui expliquait la frustration d’Équipe Europe après la rencontre. « Avec toutes les chances qu’on a obtenues, on aurait dû mettre plus souvent Carey Price à l’épreuve », a souligné l’entraîneur Ralph Krueger. L’attaquant Anze Kopitar, le meilleur des siens dans ce revers, a ajouté : « On s’est tiré dans le pied à une couple de reprises. »

Krueger possède de grandes qualités de meneur d’hommes. Il devra les mettre à profit pour relancer sa troupe, profondément déçue de la tournure des évènements.

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Au-delà du résultat, il faut s’attarder au spectacle. On n’a pas ressenti l’émotion attendue d’une finale d’un grand tournoi international. Ni sur la glace ni dans les gradins.

La LNH se targue de diffuser les matchs de cette Coupe du monde dans des dizaines de pays. Mais il ne faut pas s’y tromper : ce n’est qu’au Canada que la rencontre d’hier a suscité de l’engouement. L’absence des États-Unis diminue l’intérêt déjà modeste au sud de la frontière. Et comme l’affrontement d’hier a commencé à 2 heures du matin dans la plupart des pays d’Europe, on devine facilement que les cotes d’écoute, en direct ou en différé, n’auront pas été élevées.

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