Séries LNH

Gagner sans Stamkos

TAMPA — À bien des égards, le Lightning de Tampa Bay a démontré, cette saison, que ses succès ne reposent plus sur un seul joueur. Le classement des compteurs, qui montrait une égalité à 72 points entre Steven Stamkos et Tyler Johnson, en constitue une preuve.

L’autre partie de la preuve, on l’a vue dans la série de premier tour entre le Lightning et les Red Wings de Detroit. Les hommes de Jon Cooper ont en effet éliminé les Wings malgré le fait que Stamkos a été incapable de marquer le moindre but. Qui aurait prédit un tel scénario ?

La Presse a déterminé, au terme d’un long et fastidieux calcul, que le Lightning est seulement la troisième équipe depuis le lock-out de 2005 à remporter une série quand son marqueur de 40 buts est tenu en échec.

On notera que ces deux équipes ont atteint la grande finale et que les Ducks ont gagné la Coupe Stanley cette année-là. En remontant de quelques années, on pourrait même ajouter le nom de Milan Hejduk, auteur de 41 buts en 2000-2001 au Colorado. Son incapacité à marquer en finale n’a pas empêché l’Avalanche de battre les Devils du New Jersey en sept matchs.

À l’inverse, des formations comme les Capitals de Washington en 2010, le Wild du Minnesota en 2008 ou les Thrashers d’Atlanta en 2007 ont été incapables de se remettre des léthargies respectives d’Alexander Semin, Marian Gaborik et Marian Hossa.

Il y a donc lieu de croire que c’est là la marque des équipes complètes, qui disposent de plusieurs éléments pour donner le tournis aux adversaires quand un des gros canons n’y parvient pas.

SON TOUR VIENDRA

C’est du moins l’opinion de Jon Cooper.

« Le fait que Stammer n’a pas marqué et qu’on a gagné est de bon augure, a ajouté Cooper, entraîneur-chef du Lightning. Ça en dit long sur notre profondeur. Personne ne peut parler d’une équipe transportée par un joueur. Ç’a parfois été Tyler Johnson. [Mercredi], c’était Ben Bishop et Anton Stralman. Chaque soir, un joueur différent brille. »

Quand vous parlez aux joueurs du Lightning, personne ne fait grand cas de la léthargie de Stamkos, qui a aussi amassé trois aides. Et qui avait un certain Pavel Datsyuk dans les pattes, surtout quand Detroit bénéficiait du dernier changement.

Joue-t-il en dépit d’une blessure ? Il le nie chaque fois que la question lui est posée, mais aux dernières nouvelles, les entrevues ne se font pas sous serment. Il est plutôt rare qu’un joueur admette pendant les séries éliminatoires qu’il est blessé. Il avait aussi connu une séquence de sept matchs sans marquer en fin de calendrier, si bien qu’à ses 17 dernières sorties, il n’a compté que trois buts.

En revanche, le trio des « triplés », composé de Tyler Johnson, Ondrej Palat et Nikita Kucherov, a animé l’attaque du Lightning avec une contribution totale de 14 points contre les Wings.

Est-ce à dire que la fiche de zéro but de Stamkos est une très mauvaise nouvelle pour le Canadien ?

« Oui, clairement ! Mais l’identité des marqueurs importe peu, a précisé le vétéran défenseur Anton Stralman. [Dans le septième match], Braydon Coburn a marqué le but gagnant. Stammer est bon, tout le monde sait ce dont il est capable. On espère qu’il en marque un, et tout peut se produire par après. »

« Croyez-moi, le jour où Stammer va briller approche », a prédit Cooper.

Dans l’autre camp, on pourrait aussi avancer que le Tricolore a gagné malgré des performances effacées de Max Pacioretty, qui a été limité à deux buts, dont un dans un filet désert. Les entraîneurs ont beau aimer les équipes complètes, ni l’un ni l’autre ne dira non au réveil de son franc-tireur.

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