Portfolio PME innovation

Les nombreux visages de l’innovation

L’innovation peut prendre différents visages. Elle peut, certes, être technologique. Mais elle peut aussi prendre forme lorsqu’on ajoute une gamme de produits à son catalogue, qu’on se lance dans une production jusqu’ici inexploitée, qu’on améliore un produit en métal et en plastique ou qu’on prend en charge la formation de ses employés. Voici quelques exemples.

FRACO ASCENSEURS ET MONTE-CHARGES À LA RESCOUSSE

Pour contrer les effets de la récession mondiale, où elles ont vu leurs revenus et le nombre de leurs employés chuter de moitié, les sœurs Julie et Emmanuelle Rainville ont choisi l’innovation.

Résultat : la PME Fraco, qu’elles dirigent avec leur père Armand, vient enfin de renouer avec la croissance. 

Leur recette ? À leur catalogue de plateformes de travail, elles ont ajouté des ascenseurs de chantier et des monte-charges. « Avec ces produits, nous avons développé une expertise dans le sur-mesure durant la crise, explique Julie Rainville. Nous avons aussi créé des alliances avec des entreprises étrangères, ce qui nous a ouvert de nouveaux marchés dans différents secteurs, que ce soit en Alaska, au Chili, à Tchernobyl ou pour le nouveau CHUM à Montréal. »

FERME NOISEUX DU BON BŒUF

Parce qu’il voulait offrir un produit différent aux papilles québécoises, Guy Noiseux a fait le pari, il y a cinq ans, d’élever des bêtes de race Wagyu, une variété bovine haut de gamme dont la viande est prisée dans la cuisine japonaise.

Avant 2010, dit-il, l’élevage du Wagyu était pour ainsi dire inexistant au Québec. « J’ai longtemps élevé du bœuf Angus et c’était très profitable, explique M. Noiseux. Malgré tout, j’ai pris le risque de me lancer dans le Wagyu. » 

Aujourd’hui, dans sa ferme de Marieville, l’homme d’affaires compte 135 têtes. « Je fonctionne à plein régime, se félicite-t-il. On cherche maintenant d’autres éleveurs pour se joindre à notre association Wagyu Québec. »

TUBA SE SUBSTITUER À L’ÉCOLE

Aucune école ne pouvant former ses employés, Guy Côté, président de Tuba, a créé son propre programme de formation (comprenant textes, photos et vidéos) à l’aide d’une tablette électronique.

Désormais, le savoir-faire de la PME de Saint-Pie est accessible à tous et, surtout, il ne se perd pas. Tuba est spécialisée dans le cintrage de métal. « Nous sommes des sous-traitants et nous sommes un fournisseur élite auprès de clients comme Komatsu, dit Guy Côté. Une main-d’œuvre extrêmement qualifiée et des équipements à la fine pointe sont nos deux principales richesses et nous devons nous en occuper. » 

Le programme de formation de Tuba a été conçu en collaboration avec le CEFRIO (Centre francophone d’informatisation des organisations) et la commission scolaire de Saint-Hyacinthe.

ALLINOV VIVE LE SUR-MESURE

Les contrats sur mesure ont grandement aidé Allinov à passer au travers de la dernière récession. Autrefois spécialisée principalement dans le domaine du béton, cette PME de Marieville a eu le génie d’élargir ses services au secteur des carrières. « Nous devons constamment innover et trouver des solutions pour le client, c’est devenu notre force », explique Patrice Gosselin, coactionnaire. 

L’entreprise de 35 employés fabrique notamment des convoyeurs, des structures et autres chutes pour des installations permanentes ou mobiles. Elle agit comme intégrateur avec certains produits des géants Hewitt et Caterpillar. 

Après le Québec, l’Ontario et l’Ouest canadien, Allinov lorgne actuellement du côté américain, où elle espère signer des ententes à court terme.

CASAVANT FRÈRES ORGUES TECHNOS

Casavant Frères a beau fabriquer ses tuyaux d’orgue à la main depuis 136 ans, elle est tout à fait de son temps pour demeurer concurrentielle. La PME comptant 80 employés intègre de plus en plus les nouvelles technologies dans ses orgues à tuyaux. 

Désormais, un organiste peut moduler les sons qu’il produit, programmer ses tenues ou carrément gérer son orgue à l’aide d’une tablette électronique. Et ce, sans dénaturer l’instrument. 

L’orgue Casavant inauguré en 2014 à la Maison symphonique de Montréal en est un exemple probant. « C’est l’instrument le plus achevé qu’on a réalisé à ce jour », explique Jacquelin Rochette, directeur artistique. Depuis 1879, Casavant Frères a fabriqué 3904 orgues à tuyaux, dont l’un prendra bientôt la route de la Corée du Sud.

AUTOMATION ÉCLAIR LE CHANTRE DES ROBOTS

Normand Johnson, président de Précision Service, a tellement aimé implanter des robots dans son atelier d’usinage de Granby qu’il vient de créer Automation Éclair, une filiale spécialisée dans la vente de cellules robotisées.

« Il y a un retard incroyable dans l’automatisation de nos entreprises manufacturières, dit-il. Il ne faut pas attendre une embellie de l’économie ; c’est maintenant qu’il faut investir. » 

Les cellules robotisées d’Automation Éclair ont l’avantage d’être à la fois abordables et facilement adaptables, fait valoir l’entrepreneur. 

« Il existe des milliers d’ateliers d’usinage au Canada. Il y a un potentiel de développement incroyable », croit Normand Johnson, dont l’atelier d’usinage a connu une croissance de 35 % en 2015.

BROME BIRD CARE VEDETTE SUR AMAZON

En mettant au point des mangeoires d’oiseaux à l’épreuve des écureuils, Paul Côté ne se doutait pas qu’il connaîtrait un rayonnement international. Ses produits de marque Squirrel Buster sont actuellement les mangeoires les plus vendues sur le site Amazon, affirme-t-il. 

Son marché de prédilection : les États-Unis, où il s’est vendu pour 3 milliards de dollars de graines d’oiseaux en 2014, dit M. Côté. 

La PME de Knowlton, dont la croissance avoisine les 15 %, vend près de 250 000 mangeoires annuellement. Également présente au Canada et en Europe occidentale, Brome Bird Care fait fabriquer ses produits en Chine. 

Pas mal pour une mangeoire dont le premier modèle a été fabriqué avec une écumoire de piscine.

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