Vieux-Port

Les Éclusiers renaît

L’endroit a connu des hauts et des bas, et plusieurs mois successifs d’inoccupation depuis la fermeture du Café des Éclusiers en 2012. Mais dès demain, un nouveau projet de marché hybride mené par les propriétaires du Fabergé risque de faire renaître à long terme cet emplacement – et sa terrasse ! – idéalement situés sur les écluses du Vieux-Port.

Voilà quelques années qu’Echo Vergil et Devin DeSousa – le couple derrière Le Fabergé, un restaurant du Mile End prisé pour ses brunchs – cherchaient à la fois une nouvelle occasion d’affaires et une façon de pousser leur entreprise un peu plus loin. Elle s’est présentée avec un appel d’offres pour un nouvel occupant pour les lieux désormais vacants de l’ancien Café des Éclusiers – qui fut aussi, pendant quelque temps, Les Éclusiers par Apollo, ainsi qu’une cabane à sucre urbaine.

« Lorsqu’on a visité l’espace, on s’est tout de suite dit que ce serait cool d’avoir un marché ici ! » — Echo Vergil

Un marché ouvert de mai à novembre qui célèbre l’agriculture locale, avec comme ambition de créer une véritable communauté rassemblant producteurs, commerçants, entrepreneurs et clientèle en éliminant les intermédiaires. Une expérience de la ferme à l’assiette, quoi, reflet d’un nouveau mouvement alimentaire plus conscient de ses impacts environnementaux et sociaux.

On pourra ainsi trouver sur place les pâtisseries et pains frais de La Petite Boulangerie, les viandes, charcuteries et sandwiches provenant d’élevage durable de la Boucherie Lawrence, les fruits et légumes de chez Les Bio Locaux, du poisson et des fruits de mer d’Eileen, une petite entreprise qui mise sur la pêche durable, des fleurs et des plantes sauvages cultivées localement, pour ne nommer que ceux-là.

En fait, l’ambition des nouveaux propriétaires, c’est de proposer une offre alimentaire et gourmande complète aux visiteurs et touristes, mais aussi aux résidants du quartier, qui ne sont pas très choyés à cet égard aux alentours. « On pourra tout trouver pour se faire à souper au marché ! », assure Mme Vergil, produits d’épicerie et même de nettoyage compris.

CRÉER UN ÉCOSYSTÈME

Le couple aurait pu s’arrêter là. Mais après avoir visité nombre de marchés en Europe et aussi de ce côté-ci de l’océan, il était clair pour les jeunes propriétaires qu’il fallait ajouter une offre gourmande à celle du marché. Le concept de marché hybride était né : d’un côté, le marché fermier ; de l’autre, des restaurants, des comptoirs, un café et même un bar à cocktail !

Ainsi, le Fabergé servira sur place des brunchs le dimanche à partir de juin, alors que le deuxième étage du marché deviendra VIN RX, un casse-croûte dont le menu proposera notamment des charcuteries et du fromage, dont la majorité provient du Québec et de petits producteurs. La carte des vins fera aussi la belle part aux produits d’ici – près de la moitié de l’offre, qui sera complétée par des importations privées.

Ce n’est pas tout. Il y aura aussi Omnivore Épicerie-Traiteur où il sera possible de se procurer, en plus de denrées alimentaires, divers plats à emporter : salade, soupes, conserves, avec plusieurs options végétaliennes et sans gluten. Côté carnivore, le Diablos BBQ Smokehouse sera sur place sept jours sur sept avec son BBQ extérieur au charbon. Viandes grillées, bar et même un service de paniers de pique-nique sont au programme.

À boire ? Deux options. D’abord, le Marché accueillera un café bio, la toute nouvelle entreprise de microbrûlerie Volcanic Organic, qui fait partie de la vague « de la ferme à votre tasse », puisque les propriétaires ont leur propre ferme au Guatemala, où sont récoltés les grains de café, qui sont ensuite torréfiés et infusés à Montréal – car oui, l’entreprise proposera du café infusé à froid (« cold brew ») en plus de l’offre habituelle (cafés au lait, expressos, etc.).

De plus, l’entreprise spécialisée en cocktails Nectar Mixologie a annoncé la création du Nectar + Xintury, un bar qui servira des cocktails à base de spiritueux de fabrication artisanale, mais aussi des smoothies et des jus frais pressés.

Au-delà de ces offres alimentaires variées, le marché se veut un véritable « écosystème », espère Mme Virgil. Par exemple, les pains invendus seront transformés en croûtons pour VIN RX, alors que les fruits et légumes moins « beaux » ou plus mûrs des fermiers serviront de matière première au comptoir à jus. Une façon d’éviter le gaspillage alimentaire et de créer un véritable esprit collaboratif entre les diverses entreprises.

Le Marché des Éclusiers est situé au 400, rue de la Commune Ouest, tout près de la rue McGill, directement sur les quais du Vieux-Port.

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