OPINION

Arrêtons les devoirs au primaire !

L’automne sonne le retour en classe pour des milliers de jeunes québécois. C’est le moment pour les écoliers de revoir leurs amis, de rencontrer celui ou celle qui leur enseignera cette année et d’apprendre de nouvelles choses !

Mais comment les apprendre, ces nouvelles choses ? Le modèle actuel de l’école québécoise vise à développer chez nos enfants différentes compétences afin d’en faire des citoyens instruits et éduqués. Qu’on soit en accord ou non avec le renouveau pédagogique, il n’en demeure pas moins un fait important : on a beau avoir la meilleure des réformes scolaires, on n’ira jamais bien loin sans des enseignants compétents pour la mener.

Mais encore doit-on disposer d’un budget adéquat pour les former ! En effet, en réduisant les subventions dans le secteur de l’éducation, nous avons également sabré le budget de formation continue du personnel enseignant. Un non-sens si l’on s’attend d’un professionnel rigoureux qu’il fasse une mise à jour constante de ses connaissances pédagogiques ! De quelle manière alors pourrons-nous garantir aux élèves des pratiques d’enseignement adéquates ?

À cet effet, une pratique demeure en place dans certaines classes du primaire et mérite d’être abolie dès maintenant : les devoirs ! En effet, la recherche scientifique des dernières années ne démontre pas de corrélation entre la quantité de devoirs à la maison et l’accomplissement sur le plan scolaire (Cooper, H., 2006, Does Homework Improve Academic Achievement ? Review of Educational Research). Bien au contraire, augmenter la quantité de devoirs à effectuer à la maison réduirait même la performance scolaire.

Dans cette optique, la Finlande et d’autres pays se classant parmi les meilleurs dans le domaine de l’éducation ont aboli il y a quelques années les devoirs au primaire. En effet, ils en sont venus à l’évidence qu’il était contre-productif de créer une surcharge cognitive chez les élèves.

La journée d’école est bien suffisante pour permettre aux apprentissages d’être ancrés dans le cerveau des enfants. Demander à ces derniers et à leurs parents d’effectuer du temps supplémentaire en devoirs n’y changera rien… sauf peut-être faire détester encore plus l’école à certains enfants et contribuer à détériorer la relation parents-enfants à l’heure des devoirs.

Je lisais récemment l’histoire de cette enseignante américaine qui a donné congé de devoirs à ses élèves durant toute l’année scolaire. Elle demandait en contrepartie aux parents de passer du temps de qualité avec leurs enfants, en discutant avec eux, en les encourageant à bouger et à développer de saines habitudes de sommeil. Quelle bonne idée !

Je fais le souhait que cette initiative pourra inspirer d’autres enseignants à faire de même, car si on porte à cœur la réussite de nos jeunes, il faut leur en donner les moyens.

Bonne rentrée à toutes et à tous !

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