La boîte à outils

Quel bois choisir pour sa terrasse ?

Bien qu’il suscite quelques débats, le bois demeure un choix écologique et traditionnel pour fabriquer une terrasse. D’apparence chaleureuse, cette matière est accessible, facile à utiliser et s’harmonise avec tous les modèles d’habitation. Mais quel bois devrait-on privilégier ?

LES GRANDES LIGNES

Pour vous guider, considérez votre budget (prix au pied linéaire du bois), l’aspect du bois, sa stabilité, sa durabilité et, enfin, sa facilité (ou pas) d’entretien. Le bois employable à l’extérieur devrait supporter un taux d’humidité supérieur à 20 %.

Afin que l’air circule et n’emprisonne pas l’humidité, évitez de construire votre terrasse collée au sol. Sinon, protégez le bois en installant une membrane et du gravier. Privilégiez des planches assez épaisses. Les planches se dilatent en largueur ; prévoyez donc suffisamment d’espace entre chaque planche, mais pas trop, pour éviter le passage de petits objets ou l’emprisonnement des déchets.

Privilégiez autant que possible l’achat d’un bois local. Vérifiez les certifications environnementales, économiques et sociales comme celles du Forest Stewardship Council (FSC) ou de la Sustainable Forestry Initiative (SFI), qui favorisent une pratique de développement et de coupe contrôlée.

LE MÉLÈZE

Le plus dur des bois mous, le mélèze laricin pousse lentement. Cette caractéristique lui confère une fibre serrée qui le rend résistant au pourrissement. Il a une forte cote pour une exploitation extérieure, et selon les amateurs de cette essence, ce bois aurait tendance à durcir avec le temps. Le mélèze a une bonne stabilité dimensionnelle et résiste bien au froid. Esthétique, il se présente sous différentes teintes allant du brun jaunâtre à l’orangé et même au blanc (du bois de cœur à l’écorce) produisant un étonnant motif rayé. Au toucher, il est un peu gras. Son séchage est simple, mais un peu long. Évitez de l’installer près du sol. Il est préférable de percer un trou de guidage avant de le clouer ou de le visser. Ce bois ne nécessite pas d’entretien et devient gris argenté avec le temps. Vous devriez tout de même l’huiler afin de le nourrir et d’éloigner les insectes.

CÈDRE ROUGE DE L’OUEST (THUJA PLICATA) OU BLANC DE L’EST (THUJA OCCIDENTALIS)

Le bois de cèdre ou thuya a une odeur distinctive. Son huile essentielle agit comme une barrière contre la moisissure. Le cèdre rouge croît en région pluvieuse, ce qui offrirait une protection accrue contre l’humidité. Le cèdre blanc de l’Est serait moins cher, mais ses nœuds seraient instables et plus propices au fendillement. Le cèdre rouge est renouvelable et provient généralement d’exploitations réglementées de l’Ouest canadien. Ces essences de bois mous résistent bien aux grandes variations de climat. Les deux essences demandent de l’entretien pour qu’il conserve leur teinte. Le bois peut légèrement rétrécir au soleil et serait sujet au suintement de résine. Certains produits de finition n’adhéreraient pas bien à ce bois déjà gras. Le meilleur moyen de le protéger demeure une huile bouillie spéciale pour l’extérieur à appliquer au printemps et au début de l’automne. Au sciage, la poussière que dégage le cèdre est très fine. Le port d’un masque est donc fortement recommandé.

BOIS EXOTIQUE

Les essences exotiques possèdent généralement de bonnes caractéristiques mécaniques, sont solides et ont une apparence unique. L’ipé provient généralement d’Amérique du Sud. Il est dense, durable et très résistant aux termites et autres insectes, aux champignons et à la moisissure. Sa couleur vive est distincte. Il peut être huilé pour conserver son aspect, sinon il devient gris. Sa grande dureté exige des outils performants et des lames bien affûtées. Il est aussi légèrement coûteux, mais possède une longue durée de vie. Quant au teck, ce bois semi-précieux (très cher) est imputrescible et demeure une essence respectée par les connaisseurs de bois. Sa couleur particulière (ocre ou dorée) et ses propriétés font de cette essence un bois exceptionnel. Les deux essences sont idéales autour d’un spa ou d’une piscine. Il y a aussi d’autres essences exotiques à fort potentiel.

BOIS TRAITÉ

Peu coûteux, le bois traité est idéal pour la fabrication de la structure de la terrasse (solives et poutres) puisqu’il est très résistant en raison de son traitement sous pression avec un agent de conservation chimique. Généralement d’une teinte légèrement verte, on le retrouve maintenant aussi en brun. Un produit de finition peut être appliqué pour le protéger, sauf la première année, car ce bois doit d’abord vieillir un peu sans traitement. Aucun sablage n’est nécessaire. Ce bois reste néanmoins propice au fendillement et demeure cassant lors de la manipulation. Utilisez des outils bien affûtés. Bien que les traitements soient aujourd’hui bien réglementés, vérifiez que le bois est certifié produit vert (Greenguard ou SCS).

LE BOIS COMPOSITE

Le bois composite est généralement composé de bois (déchets de scierie), de matière polymère (polypropylène, polyéthylène, plutôt réputé écologique), de plastiques issus du recyclage et d’adjuvants. Le produit a évolué et différentes entreprises l’ont popularisé. Les planches pour terrasse en composite ne se fendillent pas, résistent bien à l’humidité, à la pourriture et aux insectes. Ce produit est plus lourd que le bois. Son installation requiert une attention particulière et exige souvent d’utiliser une quincaillerie de fixation spécifique. On suggère d’éviter les planches alvéolaires, plus abordables, mais plus vulnérables, surtout si de l’humidité s’installe. Il semble que la couleur de certains produits s’estompe sous l’effet des rayons UV au bout de quelques années. Il demande un entretien minimum (nettoyage), mais beaucoup moins que le bois naturel.

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