Montréal

Les piétons auront bientôt plus de temps pour traverser les intersections

La mairesse de Montréal Valérie Plante annoncera lundi matin que les piétons auront bientôt plus de temps pour traverser les intersections avec feux de circulation de la métropole.

La Ville compte plus de 2000 intersections de ce type sur son territoire. Entre 50 et 60 millions de dollars seront consacrés à cette mesure, en ajoutant notamment des feux pour piétons avec décompte numérique. La synchronisation et la programmation de ceux déjà en service seront revues. Aux abords d’endroits particulièrement à risque, comme les garderies, les écoles et les hôpitaux, le temps alloué pour traverser la rue devrait aussi être revu à la hausse.

L’annonce intervient dans le cadre du plan d’action Vision zéro 2019-2021 annoncé en mars dernier par Valérie Plante et le responsable de l’urbanisme et du transport au comité exécutif, Éric Alan Caldwell. Cette initiative vise à éradiquer les morts et les blessés graves chez les piétons.

Rappelons que depuis le début de l’année 2019, 19 personnes ont perdu la vie dans les rues de la métropole, dont deux en trois jours la semaine dernière. La Presse a d’ailleurs publié un reportage dans lequel 116 infractions avaient été recensées en une seule journée de la part d’automobilistes à un passage protégé pour piétons de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. 

Objectifs

Dans son plan d’action, la mairesse avait déjà annoncé qu’elle comptait travailler sur trois thématiques, dont celle de la traversée des rues. L’ajout de feux pour piétons avec décompte numérique y avait été évoqué. 

En plus de la mise en place d’un « Programme de sécurisation aux abords des écoles », l’administration municipale souhaite aborder la question des véhicules lourds ainsi que la gestion de la vitesse. 

Selon les données de la Ville, une personne est tuée ou gravement blessée dans ses rues toutes les 41 heures. Plus de 3 collisions sur 4 surviennent aux intersections et 14 piétons, en moyenne, perdent la vie chaque année. 

Politique québécoise

QS devient le premier parti à se doter d’une instance autochtone

Pour clôturer leur congrès, les militants de Québec solidaire (QS) ont voté à l’unanimité, dimanche, pour la création d’une instance autochtone afin de faire entendre les voix des Premières Nations et des Inuits. Il s’agit d’une première pour un parti politique au Québec.

« On a une belle opportunité de travailler ensemble, s’est réjoui Gérard Brian, membre de la nation innue et militant pour Québec solidaire depuis de nombreuses années. C’est un travail de longue haleine. Il y a une reconnaissance vraiment inouïe. »

« Aujourd’hui, je suis fière de mon parti, a affirmé la co-porte-parole Manon Massé. On vient de prendre une décision collective qui est historique : à Québec solidaire, les autochtones ont désormais une voix encore plus forte. »

Le but de cette nouvelle instance est de « fournir une voix pour les personnes autochtones au sein de QS, et du leadership pour le travail de développer des relations de nation à nation entre QS et les communautés et peuples autochtones », selon le document proposé pour adoption.

Les détails concernant cette nouvelle instance n’ont pas encore été déterminés. QS laisse à ses membres autochtones le soin d’élaborer un plan pour la suite.

Si le Québec devenait souverain, QS serait ouvert à négocier avec les Premières Nations et les Inuits en se conformant à la Déclaration des Nations unies sur le droit des peuples autochtones.

Gabriel Nadeau-Dubois a toutefois indiqué que de telles négociations ne mèneraient pas au morcellement du territoire québécois. « L’exercice du droit fondamental à l’autodétermination des peuples autochtones n’implique pas la partition du territoire », a déclaré le co-porte-parole.

Confiance en leurs co-porte-parole

Rassemblés à Longueuil pour leur congrès, les 600 militants de Québec solidaire ont donné à nouveau leur confiance à Gabriel Nadeau-Dubois et à Manon Massé aux postes de co-porte-parole lors d’un vote, dimanche.

Leur mandat sera donc prolongé jusqu’en 2021.

Manon Massé était la seule à se présenter pour le poste de porte-parole féminine. Quant à Gabriel Nadeau-Dubois, il se présentait contre le Beauceron Étienne Gélinas.

Ce sera l’avant-dernier mandat de deux ans pour ces postes. À partir de 2023, les co-porte-parole seront nommés pour une période de quatre ans. 

« J’ai hâte qu’on mette fin à la pauvreté au Québec, a dit Manon Massé devant ses partisans à Longueuil, qu’on récupère les milliards qui s’envolent dans les paradis fiscaux, qu’on finance notre culture comme du monde. »

Gabriel Nadeau-Dubois a profité de son discours pour critiquer le gouvernement de François Legault. Il accuse la Coalition avenir Québec de rejeter « la science ».

« On n’arrive pas à trouver un seul expert qui appuie le troisième lien ? Pas grave, on va sortir la peinture verte et appeler ça un projet de lutte aux changements climatiques », a affirmé avec ironie M. Nadeau-Dubois.

Indépendance et changements climatiques

Manon Massé a souligné dimanche l’importance pour le Québec de faire l’indépendance afin de devenir un leader environnemental et se séparer d’un Canada « pétrolier ».

La souveraineté et l’environnement ont été au cœur des discussions tout au long du congrès de Québec solidaire. Le parti souhaite obtenir la souveraineté lors d’un premier mandat au pouvoir.

« La Constitution canadienne nous tient dans un État pétrolier, a dit Manon Massé en point de presse dimanche. Dans cette perspective-là, créer un Québec-État est une façon de couper avec cette réalité-là. » Aucun nouveau projet pétrolier ne verrait le jour dans la province si QS réalisait l’indépendance.

Mme Massé croit que le gouvernement doit faire plus d’efforts pour réduire les émissions de CO2 de la province. « Je croirai [que] M. Legault [est] vraiment sincère pour lutter contre les changements climatiques lorsqu’il dira non à tous les projets d’exploitation et d’exploration gazière et pétrolière sur le territoire, a dit Mme Massé. Je n’entends pas ça depuis un an. »

Pour la dernière journée du congrès qui avait pour thème « Prendre le pouvoir, transformer le Québec », les membres de QS ont voté afin d’élire des représentants à l’interne.

Ils se sont aussi prononcés sur la façon d’arrimer leurs idées avec celles d’Option nationale. Ce parti a fusionné avec Québec solidaire à l’issue d’un vote en décembre 2017.

La députée Catherine Dorion brillait par son absence lors du congrès, qui s’est ouvert vendredi soir et a duré trois jours. Le parti a indiqué qu’elle restait à Québec pour appuyer le candidat Olivier Bolduc dans la circonscription voisine de la sienne, Jean-Talon, où des élections partielles auront lieu le 2 décembre. M. Bolduc, quant à lui, était présent au congrès.

— Avec Janie Gosselin, La Presse

Crédit d’impôt pour solidarité

292 $ versés directement aux prestataires de l’aide sociale

Québec versera directement le crédit d’impôt pour solidarité aux personnes bénéficiant d’un programme d’assistance sociale.

Environ 40 000 personnes recevront 292 $ d’ici juin 2020, a confirmé dimanche matin le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. Cette mesure représente une somme totale d’environ 12 millions de dollars par an.

Ce changement permettra aux personnes bénéficiant d’un programme d’assistance sociale qui ne sont pas en mesure de remplir leur déclaration de revenus de recevoir le montant de base de la composante relative à la TVQ du crédit d’impôt.

Même si les assistés sociaux ont déjà droit à ces sommes, plusieurs d’entre eux ne les obtiennent pas puisqu’une déclaration de revenus est nécessaire. C’est le cas, par exemple, des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et des sans-abri.

Vulnérables

Dans son rapport datant de novembre 2018, la protectrice du citoyen, Marie Rinfret, avait souligné qu’une partie des personnes parmi les plus vulnérables de la société ne recevaient pas le crédit d’impôt pour solidarité.

Revenu Québec soutient déjà plusieurs organismes communautaires et bénévoles qui aident les assistés sociaux et les personnes à faible revenu à remplir leur déclaration de revenus. En 2018, 165 000 personnes avaient ainsi obtenu de l’aide.

Le ministre a précisé que son ministère et Revenu Québec poursuivront les efforts visant à encourager les personnes bénéficiant d’un programme d’assistance sociale à produire une déclaration de revenus. De cette manière, elles pourraient avoir droit à d’autres crédits d’impôt.

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