Appareils de loterie vidéo
Une « problématique explosive », dit le maire de Saint-Jérôme
La Presse
Les Laurentides sont aux prises avec une « problématique explosive » à cause de la présence en grand nombre d’appareils de loterie vidéo (ALV) sur leur territoire, estime le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher.
« On est en train de créer un monstre sans s’en apercevoir, a déclaré M. Maher en entrevue. Je lance un cri d’alarme. On s’en va droit dans un mur. »
Dans une lettre ouverte envoyée à , M. Maher, qui s’est dit « fortement ébranlé » par notre dossier publié depuis deux semaines sur les ALV, s’inquiète de voir le nombre important d’appareils dans les villes de sa région.
En effet, les municipalités de Sainte-Adèle, de Saint-Sauveur et de Mont-Laurier dépassent toutes – et parfois largement – la norme de 2 appareils pour 1000 habitants, établie par Loto-Québec. À Saint-Jérôme, on ne trouve pas moins de 150 ALV.
« J’ai été en tant que citoyen touché de savoir que des gens ont tout perdu à cause du jeu, en tant que maire d’une ville centre dont une partie de la population est vulnérable à ce rêve que nous propose Loto-Québec et en tant que maire d’une capitale d’une région qui semble être aux prises avec une problématique explosive », écrit M. Maher dans une lettre ouverte qu’il a fait parvenir à .
Le maire demande donc au ministre des Finances, Carlos Leitao, de « réviser à la baisse » le nombre d’ALV dans sa région et d’amender le projet de loi 74, qui fait sauter le plafond d’appareils de loterie vidéo que peut détenir un bar.
« Oui, il faut retirer des machines. Ça prend un plan d’action sur plusieurs années. Il faut protéger les gens vulnérables et aussi les jeunes, qui se retrouvent dans des situations dangereuses. »
Les 150 ALV de Saint-Jérôme, observe le maire, sont concentrés aux deux tiers dans des secteurs plus économiquement défavorisés. Il estime que le projet de loi 74 pourrait mener à la multiplication de minicasinos et augmenter l’attrait pour le jeu. « Moi, je dis : drapeau rouge ! »
Chaque année, les citoyens de Saint-Jérôme engloutissent 25 millions de dollars dans les ALV situés sur le territoire de leur ville. « Un montant exorbitant, juge M. Maher. On peut détruire une famille en l’espace de quelques mois avec les ALV. »