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Tout quitter pour Paris

« C’est une belle leçon d’humilité, à 50 ans, de me retrouver dans un autre milieu où j’ai tout à apprendre », lance Josée Noiseux, très élégante, qui vient de faire paraître son livre Humeurs de Paris.

Avocate pendant plus de 23 ans à Montréal dans un grand cabinet privé où elle est associée, elle décide de tout quitter pour se consacrer à sa nouvelle passion, l’écriture. Elle découvre son engouement pendant son année sabbatique à Paris. 

En 2009, son mari, Bertrand Cesvet, président du conseil de l’agence Sid Lee, est chargé d’ouvrir les bureaux de l’agence à Paris. Toute la famille suit, les deux filles du couple âgées de 12 et 15 ans à ce moment-là et Josée, toutes ravies de vivre une expérience à l’étranger dans une ville qu’elles aimaient déjà. 

« Quand tu t’expatries, il faut recréer ton quotidien. Nous étions tous les quatre en état de choc de voir que nous n’étions absolument pas parisiens, mais bien nord-américains. Il a fallu se soutenir, s’adapter et prendre les habitudes des Parisiens », dit-elle.

LA DÉCOUVERTE PAR L'ÉCRITURE

Une fois acclimatée à Paris, elle lance son blogue Passysnob, titre inspiré du quartier très bourgeois du 16e arrondissement où elle vivait (son blogue est maintenant devenu Humeurs de Paris). Elle y partage ses adresses coups de cœur, ses rencontres et anecdotes sur les contrastes de la vie parisienne. La blogueuse se rend compte qu’elle a un lectorat et que ce ne sont pas simplement ses amis qui lui écrivent. 

Josée Noiseux collabore au site du magazine Clin d’œil et a envie d’en faire davantage, mais arrive déjà le moment de rentrer à Montréal. Une année à Paris, c’est si vite passé. Elle reprend son travail d’avocate et quelques mois plus tard, s’interroge. « Quand je suis revenue à Montréal, ce qui m’a frappée, c’est que j’ai réalisé ce qui m’attendait pour les 10 prochaines années. J’avais envie de faire autre chose. »

L’avocate a toujours suivi un parcours bien tracé. Après ses études de droit, Josée est tout de suite entrée chez Ogilvy Renault pour faire du litige et y est restée. « J’ai beaucoup aimé mon métier, je plaidais beaucoup. Des affaires de responsabilité professionnelle – je représentais des médecins, ingénieurs, architectes, actionnaires d’entreprises – ou des litiges en matière de construction. C’était très difficile de quitter [ce travail] puisque c’était toute ma vie, j’adorais mes collègues, mes clients », dit-elle. Pourtant, elle part en 2011. Très prudente au point de vue financier, elle dit avoir prévu le coup. Il faut dire qu’elle évolue dans un milieu plutôt aisé, son mari gagnant bien sa vie, et elle aussi, tout au long de sa carrière.

« Je me suis donné du temps avec des petits objectifs pour voir ce que je pouvais réaliser. » Elle ne regrette pas son choix. Elle est si fière du travail accompli depuis trois ans et de son livre, réalisé avec le plus grand soin. En plus d’avoir visité tous les endroits suggérés dans son guide, elle a pris toutes les photographies et a multiplié ses voyages dans la capitale française.

PARIS SOUS DIFFÉRENTS ANGLES

Humeurs de Paris propose de découvrir la ville sous différents thèmes : Paris Mode, Sexy, Branché, Gourmand, Luxe, Budget, Arty. « C’est un carnet d’adresses, mais c’est aussi une nouvelle façon de voyager sous forme d’humeurs, au gré du temps, et la volonté de sortir des sentiers battus. Il y a toujours moyen de faire des trouvailles à Paris comme ce restaurant de grande qualité, Le Frenchie, dans le 2e arrondissement ou encore Le Chateaubriand dans le 11e arrondissement », confie Josée Noiseux.

« Tu ne fais pas le même voyage si tu es accompagnée de ta meilleure copine, de ta mère ou de ton mari. Si tu aimes l’art, je te conseille d’y aller l’automne, si tu aimes la nature et tu es du genre contemplatif, vas-y au mois de mai quand les arbres sont en fleurs, c’est magnifique. »

Elle adore Paris le dimanche parce que la ville s’arrête et que tout est fermé. « C’est une journée réservée à la famille. Tu te reposes, tu marches, tu vas au cinéma, tu prends ton temps et tu commences ta journée en allant au marché. Le marché, c’est vraiment être au cœur du quotidien des Parisiens, tu découvres quel est le champignon de saison, tu discutes avec le fromager, le boucher, c’est une vraie réunion de quartier. »

Elle aime aussi le jardin du Luxembourg, qui est un incontournable, où toutes les générations se retrouvent. « Les enfants qui courent, les joueurs de pétanque qui sont des habitués, les joueurs d’échecs, et puis tous les jeunes qui se retrouvent sur la grande pelouse du parc. »

Humeurs de Paris pourrait se décliner sous différentes villes : Montréal, New York, Barcelone, Amsterdam. Ce serait une suite logique. « Il faut d’abord que ce premier livre soit un succès ! » On lui souhaite.

Humeurs de Paris,

Josée Noiseux,

Éditions Druide, 240 p., 26,95 $

humeursdeparis.com

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