alimentation

Le porc banni en Chine provenait d’une usine québécoise d’Olymel

Le porc qui a été livré en Chine et qui contenait un médicament interdit, la ractopamine, était issu de l’usine Olymel de Vallée-Jonction, au Québec.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a été informée lundi par l’ambassade du Canada en Chine qu’une cargaison de pieds de porc provenant du Canada contenait des traces de ractopamine.

L’utilisation de ce médicament qui favorise la croissance des muscles des cochons est permise en Amérique du Nord. Plusieurs marchés, dont l’Union européenne, la Russie et la Chine, refusent toutefois d’acheter de la viande provenant d’animaux qui en ont consommé. Pour cette raison, les éleveurs de porcs canadiens, qui exportent la majorité de leur viande, ont cessé d’utiliser ce supplément en 2015. 

« Une enquête de l’ACIA est en cours pour trouver la source. »

— Richard Vigneault, porte-parole d’Olymel

La Chine a suspendu les importations de porc qui provient de cette usine de Vallée-Jonction, qui fait l’abattage et la découpe. Le porc qui provient des autres usines d’Olymel est toujours exporté en Chine. 

Comment du porc québécois peut-il contenir des traces de ractopamine si tous les éleveurs de la province ont banni ce supplément de leurs porcheries depuis deux ans ?

« Ça ne devrait jamais arriver », a admis David Boissonneault, président des Éleveurs de porcs du Québec. « La ractopamine est permise ailleurs en Amérique et dans d’autres élevages, a ajouté M. Boissonneault, lui-même producteur de porcs. Ça ne représente aucun danger pour la santé humaine de la consommer. Est-ce qu’il y a eu un mélange dans la moulée ? Ça peut être possible. »

Pas une première

Les aliments qui contiennent de la ractopamine demandent une ordonnance vétérinaire, ce qui devrait toutefois limiter ce genre d’erreur. 

En 2015, peu de temps après le bannissement de la ractopamine, du porc québécois avait aussi échoué au test chinois. 

« À court terme, cet incident n’a aucun impact sur le porc québécois, a précisé David Boissonneault. Les éleveurs canadiens ont mis la barre très haute. Et dans ce temps-là, ça peut arriver qu’on l’accroche. »

Olymel collabore avec l’ACIA, qui est en contact avec les autorités chinoises.

Environ 70 % du porc québécois est exporté, dont la moitié part pour les États-Unis. La Chine et le Japon sont les autres marchés d’exportation de prédilection pour les transformateurs québécois.

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