L’opération en trois étapes
L’île de Montréal est ceinturée d’immenses conduites appelées « intercepteurs ». Ces tuyaux peuvent atteindre 5 mètres de diamètre et sont enfouis jusqu’à 45 mètres de profondeur. C’est là qu’aboutit l’eau des égouts en provenance des résidences, des industries, des commerces, des hôpitaux et de la pluie. Il est nécessaire de vider complètement la portion sud-est du tuyau pour réaliser les travaux afin de protéger les employés des vapeurs toxiques. À un débit de 13 mètres cubes par seconde, le tuyau se videra en 24 heures. Le débit moyen du fleuve est de 7000 mètres cubes par seconde. L’eau déversée représente plus de quatre fois le volume du Stade olympique.
En 1997, quatre systèmes de soutènement temporaires ont été installés dans l’intercepteur sud-est dans le but de les transformer en futures chutes à neige. Ils sont situés près du pont Victoria, dans le secteur où se trouve le géant du détail Costco. Les terrains ont depuis été développés en surface et les cintres ne sont plus nécessaires, en plus d’être dans un état de détérioration avancée. Ils menacent de se détacher dans l’intercepteur et d’endommager les convoyeurs et les pompes de la station d’épuration ou d’engendrer la formation d’embâcles.
Les travaux d’abaissement de l’autoroute Bonaventure entraîneront la disparition de la chute à neige Wellington, qui dessert le centre-ville de Montréal. La Ville a choisi de convertir la « structure Riverside » en chute à neige. Des murs doivent être installés dans cette immense cage d’escalier qui est déjà reliée à l’intercepteur sud-est. La fermeture de l’intercepteur est nécessaire pour construire une plateforme de sécurité dans le bas de la future chute à neige. Le reste des travaux pourront être réalisés alors que l’eau s’écoule normalement. Les travaux vont durer 20 jours. Durant cette période, l’eau devra être déversée dans un seul secteur à un débit de 0,8 mètre cube par seconde.
— Daphné Cameron,