Surf des neiges

Eliot Grondin, l’invité surprise !

« C’est allé vite cette saison, reconnaît Eliot Grondin. Je pensais me concentrer sur les compétitions Nor-Am et peut-être aller aux Mondiaux juniors en fin de saison, mais les plans ont changé ! »

Le planchiste de 16 ans a appris dimanche qu’il était sélectionné pour les Jeux olympiques de PyeongChang. Une place s’étant libérée en surf des neiges, c’est le Canada qui en a hérité, et Eliot a été ajouté à l’équipe.

« Je ne m’attendais vraiment pas à aller aux Jeux », a expliqué l’athlète de Sainte-Marie, en Beauce, en entrevue téléphonique de Feldberg, en Allemagne, où il prendra part à deux épreuves de la Coupe du monde de snowboardcross ce week-end.

« Juste me retrouver à ce niveau dès cette saison était un peu inattendu, mais je crois avoir progressé à chaque course et j’entends bien profiter au maximum de cette opportunité. »

— Eliot Grondin

Grondin a effectivement montré une belle progressio au cours de la dernière année. Septième des Mondiaux juniors en février 2017, il a remporté des compétitions FIS avant de faire ses débuts en Coupe du monde, en septembre, en Argentine. Des 23e et 26e places, juste avant Noël en Autriche et en Italie, lui ont valu son invitation à PyeongChang.

Dès l’âge de 4 ans

Eliot a découvert le surf des neiges à 4 ans, dans une petite station près de chez lui, puis au mont Orignal. C’est son grand-père qui l’a inscrit à sa première compétition, à Stoneham, quand il avait 8 ans...

« On trouvait que c’était trop cher, mais mon père a offert de lui payer ça, raconte Mélanie Turcotte, la mère d’Eliot. Il a gagné la compétition et est revenu à la maison bien décidé à continuer. C’est vite devenu une véritable passion et il a travaillé vraiment fort pour arriver où il est aujourd’hui.

« N’empêche qu’on a été surpris, dimanche, quand il nous a appris la nouvelle ! Après l’annonce de l’équipe, la semaine dernière, on avait arrêté d’y penser. Comme parent, on ne peut que souhaiter voir ses enfants découvrir une passion, s’y investir à fond et connaître du succès, tout en continuant de s’amuser. »

Mme Turcotte, qui gère une garderie en milieu familial chez elle, n’ira pas à PyeongChang. « Financièrement, c’est impossible et, en plus, c’est trop à la dernière minute. Ça compliquerait la vie de trop de monde ! On va plutôt organiser quelque chose ici, en Beauce, pour suivre sa compétition avec tous ceux qui l’ont supporté depuis ses débuts. La prochaine fois, on va planifier ça ! »

À son âge, Eliot Grondin peut effectivement envisager plusieurs participations olympiques. « Je vais aller en Corée pour découvrir l’environnement des Jeux et apprendre à gérer tout ça. Mes coéquipiers Chris [Robanske] ou Kevin [Hill] étaient déjà à Sotchi. Ils m’ont déjà beaucoup aidé cette saison avec leurs conseils et je sais qu’ils le feront encore à PyeongChang. »

Logistique

Les membres de l’équipe canadienne de snowboardcross avaient justement une rencontre, hier soir à Feldberg, pour préciser les détails des prochaines épreuves et surtout la logistique des prochains voyages. Mme Turcotte espère revoir son fils quelques jours à la maison, après les Jeux, mais d’autres épreuves de Coupe du monde sont prévues en Europe et Eliot ne sait pas si ce sera possible.

« Tout ce qui se passe présentement est vraiment imprévu, a-t-il rappelé au bout du fil. La planification de ma saison a été complètement chambardée et je ne sais plus vraiment quand je pourrai revenir à la maison. Je tiens toutefois vraiment à remercier ceux qui m’ont [soutenu], mes parents, mes entraîneurs, mes commanditaires et tous ceux qui ont contribué à me rendre jusqu’ici. C’est grâce à eux que je vis tout ça aujourd’hui. »

Mme Turcotte précise : « Les gens de la Beauce se tiennent beaucoup et ils nous ont beaucoup aidés financièrement. Eliot a plusieurs commanditaires, pas encore des gros comme les vedettes de son sport, mais des gens qui croient en lui. Et là, il va encore falloir organiser des événements-bénéfice afin de couvrir les dépenses des épreuves de Coupe du monde, après les Jeux... »

Elizabeth Hosking, la plus jeune !

À 16 ans et 9 mois, Eliot Grondin ne sera pas le plus jeune athlète de la délégation canadienne à PyeongChang. Elizabeth Hosking, une spécialiste de la demi-lune en surf de neiges, est née trois mois avant lui et partage le même enthousiasme à l’idée de prendre déjà part aux Jeux olympiques. Après une surprenante 14e place aux Mondiaux de 2017, en Espagne, l’adolescente a récemment décroché une 16e place en Coupe du monde à Snowmass, au Colorado, résultat qui a confirmé sa sélection pour les Jeux. Elle n’en a toutefois eu la confirmation que la semaine dernière et a reçu son blouson de l’équipe canadienne lors d’une cérémonie à l’école polyvalente Saint-Jérôme, où elle est inscrite au programme sport-études en cinquième secondaire. À PyeongChang, la planchiste de Longueuil aura la chance de côtoyer des légendes de son sport, Kelley Clark et Shaun White notamment, qui en seront sans doute à leurs derniers Jeux. Ça ne devrait pas être le cas pour Elizabeth, qui croyait d’ailleurs plutôt avoir sa chance en 2022, à Pékin. Même si elle avoue qu’elle sera surtout en Corée pour apprendre, Hosking rêve d’une place en finale. Ses entraîneurs croient qu’elle a les atouts pour le faire et, à 16 ans, rien n’est impossible !

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