Mon clin d'œil

Quelle est la différence entre Québec et Montréal, au hockey ? Québec a un Centre mais pas d’équipe, Montréal a une équipe mais pas de centre.

Infirmières prêtes à dénoncer

Nous, infirmières et collègues en santé, ne craignons plus de le dire : nous sommes à bout. En plus de nous démener pour faire notre quart de travail et plus encore, le cœur tordu de fatigue et de stress, nous sommes réduits au silence par nos employeurs. 

Nous ne recevons aucun soutien d’une administration qui par ailleurs exige notre loyauté inconditionnelle. La situation est insoutenable dans nos hôpitaux. La violence à l’endroit du personnel et l’épuisement qui lui est imposé constituent une tendance lourde dont témoignent le cas récent de l’infirmière agressée et étranglée par un patient (faute de personnel) à l’Hôpital général de Montréal ou encore à celui d’Émilie Ricard, l’infirmière de CHSLD en Estrie partageant sa détresse face à son impuissance à prodiguer, dans les conditions de travail qui lui sont faites, des soins dignes de ce nom. 

En réponse à cette crise majeure, les administrations hospitalières temporisent et agissent selon la maxime shoot first, ask questions later. On menace et on terrorise des employés déjà brûlés et traumatisés. 

En tant qu’infirmières et infirmiers, nous nous engageons tous, aujourd’hui, à dénoncer les conditions de travail qui nous sont faites et qui, nous le croyons, mettent les patients et celles et ceux qui en ont la charge en danger. 

Si notre système de santé est public, ledit public a le droit de savoir à quel point le système de santé va mal.

La loyauté envers nos employeurs ne l’emportera pas sur celle que nous devons en premier lieu aux patients.

Nous sommes prêts pour défendre cela à prendre des risques. Les menaces et l’intimidation (mises à pied, avis disciplinaire, renvois) nous ont retenus jusqu’alors de prendre la parole publiquement, mais nous joignons notre voix aujourd’hui à celles de collègues courageux qui ont pris la parole depuis quelques mois et qui méritent un soutien collectif pour garantir leur protection et celle de tous nos concitoyens qui utilisent le réseau de la santé. 

Nous possédons les connaissances et l’expérience suffisantes qui nous permettent d’évaluer et de critiquer notre système de santé pour le faire changer ! 

Notre parole a été tue assez longtemps et nous comptons désormais faire état le plus clairement et le plus fermement possible, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, de la situation désastreuse et scandaleuse qui prévaut dans de nombreux établissements de santé. Restez à l’écoute. 

* Signataires 

Yan Giroux, infirmer, Daniel-Martin Leduc, infirmier, Catherine Habel, infirmière, Martin Gagnon, infirmier, Guillaume Fontaine, infirmier, Sasha M. Dyck, infirmier, Cathy Leblanc, infirmière, Nicolas Bard, étudiant infirmier, Simon Chandonnet, infirmier, Elisa Pucella, médecin, Alexandre Magdzinski, infirmier, Audrey Cyr, infirmière, Julie Morel, infirmière, Mathieu Charron, infirmier, Emilie Hudson, infirmière, Jean-Philippe Marcoux, infirmier, Martine Coupal, infirmière

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