JUSTICE

D’autres victimes potentielles ?

Le 8 août 2013, Réal Scott Rail est condamné à 15 mois de prison pour fraude et fabrication de faux documents au détriment de sa précédente conjointe et de son fils. Il tente de porter sa cause en appel jusqu’à la Cour suprême du Canada, qui refuse de l’entendre. Depuis le 28 mars dernier, il est incarcéré à la prison de Bordeaux pour cette affaire.

Entre-temps, il a aussi été reconnu coupable de fraude à l’endroit d’Aurora Gutierrez.

Devant la cour, son avocat a tenté de faire valoir que la victime s’était engagée volontairement avec lui. «  Mme Gutierrez n’était pas empoisonnée par un poison quelconque autre que celui de l’amour », a-t-il avancé.

« Quand ils se sont mariés, ‟Oui je le veux”, elle savait ce qu’elle faisait ! Ce n’est pas une pauvre dame », a-t-il ajouté, en suggérant une peine de travaux communautaires assortie d’un dédommagement substantiel à la victime, plutôt que l’emprisonnement.

Le juge Pierre Bélisle s’est montré peu convaincu. « Tout est faux, au départ », avec M. Rail, a-t-il répliqué.

« C’EST UNE TRAHISON À TOUS LES NIVEAUX »

La procureure Julie Laborde a parlé d’une perte d’environ 60 000 $ pour la victime et d’une douloureuse humiliation. « Il a vécu aux crochets de Mme Gutierrez. C’est une trahison à tous les niveaux. »

Elle a demandé un an d’emprisonnement consécutif à la peine que Rail purge déjà. Pour protéger le public.

« Ce sont des comportements criminels en continu, un mode de vie en continu. Le même pattern se répète. Quand une victime n’a plus de revenus et est liquidée, son intérêt diminue. »

— La procureure Julie Laborde

Elle a même révélé que d’autres victimes potentielles se sont manifestées récemment. « J’ai eu des appels de personnes très inquiètes, voulant porter plainte, et qui ne savaient pas qu’il était détenu. J’ai dû les référer au service de police. »

La sentence doit être prononcée par le juge ce matin. Aurora Gutierrez dit espérer une peine de prison ferme. « Ce n’est pas une question de vengeance, dit-elle. C’est une question de justice. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.