En fin de compte, la saison 2017 n’a pas été si mal pour Maxim Tissot. Victime d’une « décision business qu’il n’a pas trop comprise » à D.C. United au printemps, le latéral québécois a parfaitement rebondi à San Francisco, où il a remporté le championnat de NASL, dimanche soir.
« Je crois que de venir ici a été la meilleure décision que j’ai prise dans ma carrière professionnelle », a-t-il raconté au lendemain du sacre face au Cosmos de New York (2-0).
Malgré le saut initial dans l’inconnu, la ruée vers l’Ouest s’est donc avérée enrichissante pour l’ancien joueur de l’Impact. Il a trouvé de la constance, du temps de jeu – 20 matchs en saison, un cadre tactique idéal dans lequel s’exprimer et, en fin de compte, un titre inattendu.
« Personne ne nous voyait gagner le championnat. Personne, même, ne nous voyait en finale et accueillir ce match, a distingué celui qui a majoritairement joué sur le côté gauche d’un 3-5-2. On nous disait qu’on voyageait beaucoup trop et qu’on n’allait pas gagner un match sur la route. Finalement, on en a perdu juste un. »
« On dirait que tout s’est aligné pour qu’on gagne. C’est une histoire de conte de fées. C’est vraiment spécial. »
— Maxime Tissot
Les Deltas, une équipe d’expansion, représentaient un cadre idéal pour Tissot après sa courte histoire à D.C. United. Il y a d’abord retrouvé de vieilles connaissances en Karl W. Ouimette et Kyle Bekker, qu’il a d’ailleurs sondés avant son arrivée. Et cela n’a pas nui d’évoluer sous les ordres de l’entraîneur québécois Marc Dos Santos, qui connaissait parfaitement son profil.
« Marc, c’est le meilleur coach que j’ai eu dans ma carrière. Il sait quoi dire, quand le dire et il est toujours là pour nous motiver. Ça se voyait avec les gars qui jouaient un peu moins. Quand je n’ai pas débuté quelques matchs, je ne me suis jamais fâché, j’étais toujours derrière l’équipe, a illustré Tissot. Tous les joueurs ont joué, cette année, et ils ont fait du très bon travail. Le titre n’est pas seulement une récompense pour 14 joueurs, mais pour tout le monde. »
Trois équipes
Le joueur de 25 ans a évolué pour trois équipes depuis sa libération par l’Impact en juin 2016. Après un passage par le Fury d’Ottawa (NASL), il s’est entendu avec D.C. United au cours du dernier camp d’entraînement. Il n’a cependant disputé qu’un seul match avant une séparation qui s’est décidée, selon le club, de manière commune.
« Je n’ai pas trop compris ce qui s’est passé. Le coach ne savait trop si le directeur général essayait de me prêter ou de mettre fin à mon contrat. Ce n’est pas le fun à vivre, mais ce sont des choses qui arrivent. »
« Dans les deux dernières années, j’ai vraiment vu le côté business du sport, mais c’est ce qui rend le titre de dimanche un peu plus spécial. »
— Maxime Tissot
Et la suite, maintenant ? Les Deltas risquent fort de disparaître et de s’ajouter à la longue liste des étoiles filantes en deuxième division nord-américaine. Même si la finale s’est jouée devant plus de 9000 personnes, l’équipe n’a jamais pu faire sa place dans un marché hyper concurrentiel (« Le monde a vraiment commencé à s’intéresser à nous après notre victoire en demi-finale », a souligné Tissot). Il n’empêche que ce parcours est une excellente vitrine pour Dos Santos, choisi entraîneur de l’année, et les joueurs.
« Avec la finale et la victoire, je pense que beaucoup d’équipes vont être intéressées aux joueurs de l’équipe. On verra ce qui m’attend, mais ç’a quand même été difficile d’être aussi loin de la famille et des amis. Je n’écarte pas un retour près de la maison », a conclu Tissot.