COMMANDITÉ

Utiliser sa voix

Une autre décision que Charlotte a prise pour les bonnes raisons, c’est son implication – à titre de porte-parole – auprès de l’Auberge Madeleine, un organisme qui vient en aide aux femmes en situation d’itinérance. « Mon grand-père siège au conseil d’administration de l’Auberge depuis que je suis toute petite. C’est un organisme que je connais bien, dans lequel je me suis impliquée très jeune. » Enfant, Charlotte cuisinait chez elle des biscuits qu’elle apportait à l’Auberge. Sa sœur a travaillé dans les cuisines de cet établissement. Il s’agit donc de la cause familiale, mais il y a plus. « Je me sens privilégiée dans la vie. J’ai une famille, j’ai la santé. Je ne vis pas de discrimination au quotidien, parce que je n’appartiens pas à une minorité visible. Mais je suis une femme et on l’a plus rough que les hommes. Je voulais aider une cause de femmes. Celles qui se retrouvent à l’Auberge ont souvent connu des situations liées à la violence conjugale, à la prostitution ou aux dépendances. Je me suis dit que j’avais la chance d’être écoutée par plusieurs personnes. J’avais envie d’en profiter pour passer un beau message. »

Il fait noir maintenant. Les lumières qui tout à l’heure découpaient les jolis traits de Charlotte se sont éteintes. Qu’à cela ne tienne, elle sourit encore et s’enthousiasme pour demain. Cette fille, c’est évident, fait ce qu’elle aime et aime ce qu’elle fait. À preuve, quand on lui demande de nous décrire sa journée parfaite, elle parle de son quotidien : « Je me réveille ni trop tôt ni trop tard, je bois un café au lit. Je réponds à des courriels, je fais un peu de paperasse, je déjeune. Peut-être que je retravaille une chanson puis, je pars au studio faire une pratique avec mon band. » Elle se redresse, se reprend : « Ah, non ! Je sais ! Les journées qui sont vraiment l’fun, c’est quand j’ai un show le soir. Je prends le matin off, on va au sound check avec les musiciens, on va souper et là, on fait notre spectacle ! »

Des journées comme celles-ci, il y en aura de plus en plus dans la vie de Charlotte qui, juste avant d’enfiler son manteau pour sortir dans la nuit, confie : « J’y rêvais à cette vie quand j’étais petite, mais je n’y croyais pas. » Pince-toi, Charlotte…

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.