Les fondations privées gagnent du terrain

Une grande tendance se dessine au pays en philanthropie : le nombre de fondations privées est en croissance depuis plusieurs années. Elles sont également de plus en plus nombreuses à avoir accumulé un actif de plus de 500 millions, voire de 1 milliard de dollars.

C’est ce qu’indiquent les récentes données de l’Agence de revenu du Canada sur les fondations privées, qui sont principalement familiales.

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Nombre de fondations privées enregistrées auprès de l’Agence de revenu du Canada. Elles étaient 4208 en 2005. Près de 900 sont situées au Québec.

96 %

Pourcentage des fondations canadiennes ayant un actif inférieur à 25 millions.

Mais, on voit aussi de plus en plus de grandes fondations au Canada dont les actifs sont de plus de 500 millions, voire de plus de 1 milliard de dollars. Cette tendance se remarque aussi au Québec dans la dernière décennie, d’après Hilary Pearson, présidente-directrice générale de Fondations philanthropiques du Canada.

« Avant, seulement la Fondation Lucie et André Chagnon était aussi majeure au Québec, indique-t-elle. Elle a été l’une des premières à avoir un actif au-delà de 1 milliard. Maintenant, il y a aussi la Fondation Azrieli. »

Parmi les autres grandes fondations privées au Québec, on trouve celles de Marcelle et Jean Coutu, Rossy, McConnell et Bombardier.

Grands moyens, grands dons

Des fondations familiales réalisent également de plus en plus de dons majeurs au Québec. Par exemple, en 2000, la Fondation Molson versait 25 millions à l’Université Concordia pour son école de gestion.

En 2001, la Fondation Marcelle et Jean Coutu donnait 12,5 millions à l’Université de Montréal pour la construction des pavillons Marcelle-Coutu et Jean-Coutu.

Récemment, l’Université McGill annonçait que la Fondation de la famille Bensadoun (le Groupe Aldo) versait 25 millions pour créer une école dédiée à la gestion du commerce de détail.

« L’éducation et la recherche sont les domaines qui réussissent à aller chercher la plupart des dons des fondations privées », indique Hilary Pearson.

Réunir, collaborer, influencer, durer

Pourquoi ces familles décident-elles de créer des fondations plutôt que de simplement faire des dons ?

« Souvent, les gens qui créent une fondation familiale ont une vision à long terme, veulent vraiment faire une différence dans la société et pour y arriver, ils doivent s’impliquer. »

— Hilary Pearson, PDG, Fondations philanthropiques du Canada

C’est aussi une façon de rassembler les différentes générations autour de la table pour qu’elles mettent la main à la pâte.

« Par exemple, la fondation de la famille J.W. McConnell à Montréal a maintenant 80 ans et c’est l’une des plus vieilles au Canada, constate Hilary Pearson. La fondation implique maintenant la cinquième génération et elle réalise encore des projets d’envergure pour appuyer l’innovation sociale. »

Créer une fondation permet aussi de travailler en collaboration avec d’autres organisations pour augmenter son impact. Par exemple, la Fondation de Gaspé Beaubien s’est lancée dans la conservation de l’eau, un dossier cher aux membres de la quatrième génération. Elle organise le sommet AquaHacking depuis 2015 afin de trouver des solutions simples et efficaces pour s’attaquer aux enjeux du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs. L’initiative a été fondée avec l’aide d’IBM et a de nombreux commanditaires, comme l’Université de Waterloo, le Réseau canadien de l’eau, l’École de technologie supérieure et l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

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