La Chine mise en garde

« Nous continuerons à nous opposer et à nous exprimer jusqu’à ce que le gouvernement chinois mette fin à ses crimes contre l’humanité et au génocide des Ouïghours. »

— Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis à l’ONU. Mercredi, Washington, Londres et Berlin ont sommé Pékin de mettre fin à la répression de la minorité musulmane au Xinjiang.

Russie

Le suspect de la tuerie de Kazan placé en détention préventive

Le suspect qui aurait tué sept élèves et deux enseignants dans une école du centre de la Russie a été placé mercredi en détention préventive pour deux mois par un tribunal de la ville de Kazan. Ilnaz Galiaviev, ancien élève de l’établissement âgé de 19 ans, a écouté la décision du tribunal avec calme sans répondre aux questions de la presse, avant d’être mené hors de la salle d’audience. Tout de noir vêtu et menotté dans sa cage en verre, il était accompagné de plusieurs gardiens et se pliait aux injonctions du juge de se présenter, de se lever ou de s’asseoir. Mardi, il avait fait irruption dans l’école n° 175 de Kazan, capitale de la république russe du Tatarstan, à majorité musulmane, pour semer la mort, armé d’un fusil, avant d’être arrêté par la police. Les sept enfants tués étaient de la même classe de 4e, soit âgés en principe de 13 ou 14 ans. Vingt-trois personnes, dont 20 mineurs, sont hospitalisées, plusieurs dans un état grave. Fuyant les tirs, certains enfants se sont blessés en sautant par les fenêtres du troisième étage. Il s’agit de la pire tuerie dans un établissement russe depuis 2018, un drame relativement rare dans un pays où le contrôle des armes est strict.

— Agence France-Presse

Guerre de Bosnie

Karadžić purgera sa peine au Royaume-Uni

Condamné en 2019 à la prison à vie pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’ex-dirigeant des Serbes de Bosnie Radovan Karadžić sera transféré au Royaume-Uni pour purger y sa peine, a décidé mercredi la justice internationale. Âgé de 75 ans, Radovan Karadzic est actuellement incarcéré au centre de détention de l’ONU à La Haye. La date du transfert n’est pas connue, mais celui-ci doit intervenir « dans les plus brefs délais ». Mais pour des « raisons de sécurité », elle restera « strictement confidentielle », a déclaré une porte-parole du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui a pris le relais du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) après sa fermeture en 2017. Le Royaume-Uni avait proposé que Karadžić purge sa peine sur son sol et le condamné y avait donné son accord. Radovan Karadžić ne peut rester dans les cellules de l’ONU à La Haye car il ne s’agit pas d’un centre pénitentiaire.

— Agence France-Presse

Irlande du Nord

Londres présente ses excuses pour un massacre survenu en 1971

Près de 50 ans après des fusillades sanglantes en Irlande du Nord, Boris Johnson a présenté mercredi les excuses « sans réserve » du gouvernement britannique, mais assuré vouloir se concentrer sur la « réconciliation » plutôt que sur la recherche des coupables de cette sanglante période. Au moment où le Brexit a ravivé les tensions communautaires dans la province britannique, le Royaume-Uni est agité par de difficiles débats sur la manière de rendre justice sur ce passé troublé. La question a été attisée par un nouveau jugement, mardi, lorsque la coroner nord-irlandaise Siobhan Keegan, chargée de statuer sur les circonstances des décès, a dénoncé l’usage injustifié de la force par l’armée britannique lors du « massacre de Ballymurphy ». Cette série de fusillades, qui a fait 10 morts en août 1971 à Belfast, est considérée comme l’un des épisodes les plus meurtriers des trois décennies de violences entre catholiques et protestants, qui ont fait au total quelque 3500 morts jusqu’à l’accord de paix de 1998. Malgré les excuses, Boris Johnson a qualifié de « très triste » le jugement de mardi. Ce dernier, tout en reconnaissant que la période était chaotique, estime que les soldats avaient fait un usage « disproportionné » de la force et étaient responsables de la mort de neuf des victimes, « complètement innocentes ».

— Agence France-Presse

Espagne

Le fisc ouvre une enquête sur l’ex-roi Juan Carlos

Le fisc espagnol a ouvert une enquête concernant l’ex-roi Juan Carlos, déjà visé par trois enquêtes judiciaires, au sujet d’une régularisation fiscale de 4,4 millions d’euros (6,4 millions CAN) réalisée en février. D’après le site d’information El Confidencial, qui a révélé l’information, le fisc chercherait des renseignements sur l’origine des 4,4 millions d’euros que l’ex-chef d’État de 83 ans lui a versés au titre d’obligations fiscales découlant de vols en jet privé dont l’ancien monarque avait bénéficié et qui avaient été payés par une fondation dont le siège est au Liechtenstein. La porte-parole du gouvernement espagnol, María Jesús Montero, avait rappelé en mars qu’une régularisation fiscale nécessitait toujours de « constater » que celle-ci était « authentique et complète ». Parti en août dernier aux Émirats arabes unis sur fond de soupçons croissants quant à l’origine opaque de sa fortune, Juan Carlos avait effectué une première régularisation fiscale en décembre dernier.

— Agence France-Presse

Royaume-Uni

Une enquête publique sur la gestion de la pandémie

Londres — Le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé mercredi l’ouverture en 2022 d’une enquête indépendante, réclamée de longue date par l’opposition, sur sa gestion très critiquée de la pandémie de coronavirus.

« Face à une telle tragédie, l’État a l’obligation d’examiner ses actions aussi rigoureusement et honnêtement que possible, et d’en tirer les leçons pour l’avenir. C’est pourquoi j’ai toujours dit que lorsque le moment serait venu, il devrait y avoir une enquête approfondie et indépendante », a déclaré Boris Johnson devant les députés.

« Ainsi, je peux confirmer aujourd’hui que le gouvernement établira une enquête publique indépendante » qui aura « la capacité d’ordonner la production de tous les documents pertinents et de recueillir des témoignages oraux, en public et sous serment », a-t-il ajouté.

Selon lui, le « bon moment » pour l’ouverture de cette enquête est le « printemps 2022 ». Il s’est engagé à consulter les autorités de l’Écosse, du pays de Galles et de l’Irlande du Nord, compétentes pour gérer la crise sur leur territoire, avant d’en dessiner les contours.

« Trop tard »

Dans un communiqué, Jo Goodman, cofondateur de l’association de proches des victimes de la pandémie de COVID-19 Bereaved Families for Justice, a déclaré que l’annonce de cette enquête était « un immense soulagement ». Mais il a jugé que le printemps 2022 était « trop tard » pour démarrer l’investigation.

« Des vies sont en jeu », a-t-il déclaré, soulignant que « des experts de la santé et des scientifiques mettent en garde contre une troisième vague à l’automne ». « Un examen rapide à l’été 2020 aurait pu sauver nos proches morts lors de la deuxième vague en hiver », a-t-il poursuivi.

Dès le début, Boris Johnson a été mis en cause pour une gestion jugée chaotique de la pandémie, qui a fait plus de 127 500 morts au Royaume-Uni, le plus lourd bilan en Europe.

Il s’est vu reprocher notamment d’avoir tardé à prendre toute la mesure de l’ampleur de la pandémie, en confinant trop tard, puis en déconfinant trop rapidement. Son gouvernement est aussi accusé de gabegie dans l’attribution des contrats de fourniture de masques et d’autres équipements de protection personnelle.

— Agence France-Presse

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