Chronique

Notre télé a besoin de pluie et de froid !

Il fait tellement beau et chaud que les téléspectateurs boudent leurs programmes de télé. Sans blague. Lundi soir, alors que les nouveautés pétaradaient partout en heure de grande écoute, les réseaux québécois ont subi des baisses dramatiques de leurs auditoires.

Toutes les émissions ont écopé, sauf, bien sûr, le phénomène District 31, qui a collé 1 159 000 personnes à leur téléviseur.

À 21 h, l’écart se resserre entre Le jeu de TVA (523 000) et Ruptures de Radio-Canada (479 000). 

Ces cotes d’écoute demeurent anormalement basses pour cette période de l’année qu’on qualifie d’achalandée.

À 20 h, L’échappée de TVA a glissé sous la barre du million avec 946 000 fidèles, mais se maintient très loin devant Demain des hommes de Radio-Canada (357 000). À 19 h 30, Boomerang (708 000) et Discussions avec mes parents (597 000) ont également dégringolé.

Les nouveautés de V n’ont pas cassé la baraque non plus. Les premières de Vendeurs de rêve et de Je suis chef ont respectivement intéressé 120 000 et 136 000 curieux. Le retour de Stéphane Rousseau, dans une formule grandement améliorée, a été suivi par 164 000 adeptes.

Examinons ça de plus près. Vendeurs de rêve a du potentiel, qui n’a pas été exploité pleinement dans cette première demi-heure. Point positif : les six courtiers immobiliers ont été bien choisis, particulièrement le tandem formé par Kevin Perreault et Vincent Bussière de l’agence Sotheby’s.

Reste que ça manquait de tension et de drame. Dans ce type de docuréalité, on veut voir de grosses ventes se conclure ou échouer. On veut voir des clients exigeants, limite impossibles à satisfaire. Pas uniquement des agents en retard chez le notaire. Tels Patrick Lagacé et Marina Orsini, donnons-leur tout de même une deuxième chance.

Dans la compétition Je suis chef, Isabelle Racicot se débrouille très bien dans sa cuisine chaleureuse, occupée par trois vrais cuistots et trois amateurs. L’animatrice pose les bonnes questions aux candidats et aux deux juges-goûteurs (Danny Smiles et Bob le chef), sympathiques et pertinents.

L’émission progresse rondement, mais on pourrait élaguer pendant la dégustation après les épreuves. Ça s’étire inutilement, sur fond de musique angoissante. Comme le dirait Isabelle Racicot, soyez brefs, soyez chefs ! Le format d’une demi-heure aurait peut-être été plus approprié.

Par contre, tenter de démasquer les imposteurs parmi les vrais cuisiniers demeure amusant tout au long de l’émission.

La stratégie de contre-programmation de V est loin d’être gagnée. À l’automne, la case des lundis à 20 h héberge des séries de fiction depuis des lunes. Les téléspectateurs modifieront-ils leurs habitudes de téléromans pour dévorer Je suis chef ? J’en doute.

À TVA, le deuxième épisode du thriller Le jeu n’a, hélas !, pas été meilleur que le premier. Vraiment, nous n’assisterons pas à une vague aussi forte que celle de Fugueuse.

Tout est énorme et appuyé dans cette télésérie : la réalisation, les effets sonores, les pauses dramatiques, tout. On dirait que les auteurs, pressés d’écrire, ont abordé le sujet de la misogynie dans le monde des jeux vidéo à coups de clichés et de caricature. On a parfois l’impression de revivre la première saison des Jeunes loups.

Oh ! un maniaque masqué qui visite des forums de discussion haineux ! Rajoutons une musique effrayante !

Ah ! un flash-back de l’agression de Marianne ! Pas le temps de niaiser, on abandonne son corps près d’une voie ferrée et on rajoutera des bruits de train en postproduction !

Potin plateau, en terminant. Le bar (le Vin bleu) dans Le jeu est le même (le Padou) que dans Les Simone. Dans la vraie vie, il s’agit du pub Saint-Édouard, boulevard Rosemont, près de la rue Saint-Hubert.

Cuisine fâchée, parents stressés

Oui, c’est bel et bien vrai. Les deux coanimatrices de Cuisine futée, parents pressés à Télé-Québec, Alexandra Diaz et Geneviève O’Gleman, traversent présentement un divorce acrimonieux.

C’est pourquoi ni l’une ni l’autre ne commente publiquement la dissolution de leur lucrative association, qui a débouché sur six saisons de télévision et quatre livres de recettes Famille futée ainsi que des magazines.

L’enjeu principal ? Le contrôle de la marque « Cuisine futée ». 

Comme les deux femmes ont coproduit leurs émissions et cofondé une entreprise, elles détiennent chacune la moitié des droits d’exploitation de tout ce qui dérive de Cuisine futée, parents pressés.

Selon mes taupes, Alexandra Diaz souhaiterait poursuivre et accélérer le développement de l’entreprise futée. Elle négocie donc le rachat des parts appartenant à la nutritionniste Geneviève O’Gleman. Une opération délicate, me dit-on, car les deux anciennes collègues ne sont pas en bons termes.

Bref, les carottes sont cuites pour l’émission Cuisine futée, parents pressés telle que nous l’avons connue à Télé-Québec. La suite reste à concocter.

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