Série 4 de 4 | Mode sportive d’ici

Attraper la vague

Durant le mois de juin, notre journaliste vous a présenté chaque mercredi une entreprise québécoise spécialisée dans le vêtement ou l’accessoire sportif. Pour conclure la série : Akela Surf.

Fondée par Annie Gagné et Servio Anez, Akela Surf, c’est d’abord l’histoire de deux mordus de la planche qui ont décidé de faire de leur passion leur boulot.

Ils se sont rencontrés grâce au surf. Originaire de Margarita, une île du Venezuela, Servio a pour ainsi dire grandi avec une planche de surf dans les bras. Annie, elle, a commencé à apprivoiser les vagues il y a une dizaine d’années, lors d’un voyage à Tofino.

Parallèlement, Annie travaille depuis plus de 15 ans dans l’industrie de la mode (ici, mais aussi à Vancouver et en France), plus précisément dans les vêtements de sport, en tant que designer.

« J’ai toujours eu comme objectif d’avoir mon propre brand pour femmes dans le domaine du sport, car j’ai toujours trouvé qu’il y avait vraiment un manque de ce côté-là, même si ça s’est beaucoup amélioré avec les années. »

— Annie Gagné, cofondatrice d’Akela Surf

Son amoureux, qui a étudié à HEC Montréal en commerce international, et elle ont couché leur projet sur papier. Au départ, Akela Surf a pris la forme d’une boutique où on trouvait des marques de vêtements spécialisées dans le surf et aussi dans la mode écoresponsable. Mais après quelque temps, le couple a réalisé qu’une boutique cadrait mal avec leur mode de vie et leur enlevait la liberté de voyager à leur guise pour aller surfer sur les vagues un peu partout dans le monde.

PAR DES SURFEURS, POUR DES SURFEURS

En 2014, Akela Surf (« akela » veut dire « heureux » en hawaiien) entame sa seconde vie et devient une marque de vêtements pour elle spécialement pensés pour le surf : bikinis, leggings et maillots de surf (rashguards) sont au menu.

En tant que surfeuse expérimentée, Annie sait ce que les femmes comme elle recherchent : des vêtements « super confortables », qui restent bien en place, ont des coutures plates (flatlock) et ne comportent aucune fioriture (boutons, petites décorations en métal, etc.) qui irriterait la peau ou rendrait l’attente sur la planche inconfortable une fois dans l’eau. Le tissu utilisé, appelé Skin, est plus épais qu’un tissu de maillot de bain, mais plus mince que le néoprène et offre également une protection de 50 UV.

Par exemple, le col du haut de bikini Kahanu (le produit le plus populaire) monte assez haut pour éviter d’irriter la peau du buste et du cou (et protéger du soleil), alors que l’arrière est fait de bandes élastiques croisées pour éviter de mettre trop de pression sur le cou et les épaules.

« J’écoute beaucoup mes clientes et mes ambassadrices, je prends leurs commentaires en considération pour pouvoir améliorer mes produits de saison en saison », détaille Annie.

Pour se démarquer côté style, Akela Surf fait affaire avec plusieurs artistes-surfeurs qui créent pour l’entreprise des dessins à la main qui seront ensuite imprimés sur les vêtements. « Nos imprimés sont vraiment exclusifs et on essaie toujours d’aller chercher ce qui est tendance », ajoute la designer.

AU-DELÀ DU SURF

Depuis sa fondation, Akela Surf a aussi créé en parallèle une collection de maillots de bain. Ils sont tellement populaires que la collection pour l’été 2016 s’est écoulée en quelques semaines seulement. Des morceaux sont de nouveau offerts sur le site web, et d’autres s’ajouteront au cours du mois de juillet.

Influencée par la popularité du yoga et du SUP, l’entreprise propose aussi depuis peu une gamme Activewear, composée pour le moment de leggings et de camisoles écourtées. Petit plus : le tissu écoresponsable est fabriqué à partir de bouteilles de plastique recyclées. « On a des objectifs de développer la ligne pour en faire une collection complète », ajoute Annie.

Pour l’instant, 80 % de la production est fabriquée en Asie ou en Amérique centrale, un choix qui est plus technique qu’économique, explique l’entrepreneure : « Plusieurs personnes pensent qu’on choisit l’Asie pour une question de coût, mais j’aimerais casser ce mythe-là. Je fais produire là-bas, car ils sont plus avancés côté technique pour le type de produits qu’on veut faire, sans compter la main-d’œuvre spécialisée qu’on n’a plus vraiment ici. Mais il y a certaines pièces que j’aimerais faire produire ici l’année prochaine si c’est possible », souligne-t-elle.

En plus d’offrir ses produits en ligne, Akela Surf est distribuée chez Simons ainsi que dans quelques petites boutiques au Canada et aux États-Unis.

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