Stratégie forestière

Québec dépense 4000 $ pour une conférence de presse qui aurait pu être sans frais

QUÉBEC — Le gouvernement Legault a dépensé 4000 $ en fonds publics pour tenir une conférence de presse à un coin de rue de l’hôtel du Parlement, où il aurait pu organiser l’événement sans frais.

Le 30 septembre, le ministre des Forêts Pierre Dufour a dévoilé la stratégie forestière du gouvernement de la Coalition avenir Québec dans une chic salle du Manège militaire de la Ville de Québec. Cet immeuble, restauré à grands frais au cours des dernières années, est situé au bout d’un parc situé en face du campus parlementaire.

Selon des documents obtenus par La Presse grâce à la Loi sur l’accès à l’information, la location de la salle ornée de boiseries a coûté 1000 $, taxes non comprises. À cela s’est ajoutée une note de 2967,63 $ pour la location de micros, de lutrins, de haut-parleurs et d’un projecteur.

De l’autre côté de la rue, dans l’enceinte parlementaire, le ministre aurait pu tenir l’événement sans frais puisque le siège de l’Assemblée nationale dispose de plusieurs salles à cette fin et emploie son propre personnel technique.

Au cabinet du ministre Dufour, on explique que l’emplacement de la conférence de presse a permis d’attirer des acteurs de l’industrie du bois qui participaient cette semaine-là à l’événement WoodRise à Québec. En effet, une centaine de personnes ont assisté à l’événement.

« Des gens de la Belgique, des gens de la France et du Japon ont entendu la vision du ministre », a affirmé Carl Charest, porte-parole de Pierre Dufour.

Cette stratégie a porté ses fruits, estime-t-il, car le ministre a par la suite été invité à prononcer deux discours à l’événement WoodRise.

Il note d’ailleurs que le précédent gouvernement du Parti libéral faisait fréquemment des conférences de presse à grand déploiement hors de l’enceinte parlementaire.

QS DÉNONCE UN « MÉLANGE DES GENRES »

Le député de Québec solidaire Vincent Marissal ne voit pas les choses du même œil. Selon lui, le gouvernement caquiste aurait pu inviter autant de personnes qu’il l’aurait voulu s’il avait choisi de tenir l’événement à l’hôtel du Parlement.

« C’est plutôt une excuse parce qu’ils veulent faire des gros shows à l’extérieur », a-t-il déploré.

À ses yeux, la situation alimente le « mélange des genres » cultivé par le gouvernement Legault depuis son élection. Il note qu’on a fréquemment vu des ministres tenir des conférences de presse à l’extérieur de l’enceinte parlementaire, posant devant des affiches où l’on peut lire le slogan « Votre gouvernement ». M. Legault avait présenté sa mise à jour économique devant un immense drapeau du Québec l’an dernier.

« Ça me rappelle beaucoup Stephen Harper, qui, au fédéral, avait commencé ça, a noté Vincent Marissal. C’est une forme d’américanisation de la politique, une politique-spectacle en dehors des lieux de l’exercice du pouvoir. »

Il rappelle que lorsqu’il était dans l’opposition, le député caquiste Éric Caire avait présenté un projet de loi visant à interdire que des fonds publics servent à des démonstrations partisanes du parti au gouvernement.

— Avec la collaboration de William Leclerc

Complexe Guy-Favreau

Une infestation de punaises perturbe les activités du fédéral à Montréal

Les activités du gouvernement fédéral à Montréal sont perturbées par une infestation de punaises de lit qui a entraîné la fermeture de certains bureaux et l’annulation de certains services hier, au Complexe Guy-Favreau.

C’est mercredi que l’infestation a été découverte, au 3e étage ainsi qu’au 10e étage du grand immeuble du boulevard René-Lévesque, dans des locaux de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR). L’organisme fédéral a dû annuler toutes ses audiences hier sans pouvoir dire quand elles seraient reprises.

« Les employés de la CISR sont invités à trouver une autre modalité de travail », précisait-on dans un message diffusé sur internet à l’intention des fonctionnaires.

« La Commission de l’immigration et du statut de réfugié a entamé des procédures de décontamination de l’ensemble de ses bureaux de manière préventive », a confirmé à La Presse Jean-François Létourneau, porte-parole de Services publics et Approvisionnements Canada (SPAC), l’organisme qui gère le parc d’immeubles du gouvernement canadien.

Tous les bureaux inspectés

Le gestionnaire privé responsable du complexe a aussi été chargé hier d’embaucher une firme spécialisée afin d’inspecter tous les bureaux fédéraux de l’édifice, qui abrite notamment les bureaux de procureurs de la Couronne fédérale, un comptoir de Passeport Canada et des bureaux de Service Canada.

Hier soir, M. Létourneau était incapable de dire si l’opération entraînait la fermeture d’autres bureaux gouvernementaux, outre le système d’immigration. Il ne pouvait pas dire quand les bureaux fermés pourraient rouvrir.

Il a précisé que les locataires qui exploitent des commerces privés dans le mail du complexe ont été mis au courant de la situation et qu’ils recevraient sous peu une liste de firmes spécialisées qui pourraient les aider à vérifier s’ils sont touchés eux aussi.

« Services publics et Approvisionnement Canada gère plus de 1500 propriétés à travers le Canada et veille à ce que des programmes de lutte antiparasitaire soient en place dans ses édifices pour assurer le traitement en temps opportun des organismes nuisibles, conformément aux pratiques exemplaires de l’industrie », a-t-il déclaré.

Politique

La biographie de Bernard Landry source de controverse

Québec — Une phrase retirée de la préface rédigée par l’ancien premier ministre Lucien Bouchard a soulevé une controverse qui a entraîné le report de la parution de la biographie de Bernard Landry aux éditions Libre Expression.

L’ouvrage de Jean-Yves Duthel devait être mis en vente cette semaine, mais l’intervention de M. Bouchard a amené la maison d’édition à réviser sa position. Dans la préface qu’il avait soumise, M. Bouchard rappelait que le regretté Bernard Landry avait « le don des descriptions incisives de certains adversaires ».

« Pour faire bonne mesure, certains collègues souverainistes ne sont pas épargnés par ces saillies qui ne me paraissent pas toutes justifiées », poursuivait le préfacier. Mais il avait ajouté une remarque qui nuançait plusieurs rappels lapidaires de la biographie.

« C’est le cas des flèches lancées à Pauline Marois, Sylvain Simard, André Boisclair et quelques autres. » Cette allusion avait disparu dans la première mouture de l’ouvrage, dans les exemplaires transmis en service de presse, par exemple. Mme Marois, M. Simard et M. Boisclair n’étaient pas présents au lancement de mercredi soir, à Montréal. La chef de cabinet de Mme Marois, Nicole Stafford, s’y trouvait toutefois.

Il semble que M. Bouchard n’ait pas apprécié cet impair et qu’il ait tenu à ce que la nuance apportée soit maintenue. Il a demandé qu’on corrige le tir avant le lancement de mercredi, ce qui explique que la maison d’édition ait dû diffuser un « erratum » expliquant qu’« une mauvaise version de la préface [avait] été envoyée », et que « la date de parution avait également été changée ».

« C’est juste un petit bout de phrase, c’est une erreur de transcription, je ne sais pas comment l’expliquer », a dit Patricia Huot, relationniste de la maison d’édition.

Environnement

Montréal veut réduire de 85 % les matières envoyées au dépotoir d'ici 2030

La Ville de Montréal veut adopter des «  cibles ambitieuses  » pour réduire à zéro la quantité de déchets qu’elle enfouit d’ici 2030.

L’administration Plante ambitionne de détourner 85 % des matières résiduelles de l’enfouissement d’ici 2030, avec la «  cible intermédiaire  » de 70 % d’ici 2025.

Il faudra donc accélérer considérablement la cadence, puisque la quantité de matières résiduelles par habitant n’a diminué que de 13 % entre 2010 et 2018, passant de 534 kg à 465 kg.

«  L’urgence d’agir est bien réelle  », a déclaré la responsable de la transition écologique et de la résilience au comité exécutif de la Ville, Laurence Lavigne Lalonde, en rendant public, hier, le Plan directeur de gestion des matières résiduelles 2020-2025.

C’est que la Ville anticipe la fermeture du site d’enfouissement de Terrebonne, où sont enfouis 39 % des déchets des ménages montréalais, qui, au rythme actuel, sera rempli d’ici 2029.

Pour atteindre le zéro déchet, Montréal mise sur la réduction à la source, la «  mobilisation des parties prenantes  », et, surtout, sur le bac brun.

Plus de la moitié des déchets

Les matières organiques représentent plus de la moitié des ordures des ménages montréalais, mais seulement 26 % sont collectées, tandis que le reste est envoyé à l’enfouissement, démontrent les données de la Ville.

Montréal poursuivra le déploiement de la collecte des matières organiques, notamment dans « tous les immeubles de neuf logements et plus d’ici 2025 », alors qu’elle est actuellement limitée aux immeubles de huit logements et moins, a annoncé Mme Lavigne Lalonde.

Les établissements scolaires devraient aussi s’y joindre  ; des projets pilotes seront menés en ce sens dans 22 écoles «  dès cette année  ».

Montréal compte également réduire la quantité de déchets par habitant de 10 kg par année, ce qui représente une diminution de 20 % à l’horizon 2030.

L’une des façons d’y parvenir sera la lutte contre le gaspillage alimentaire  ; la Ville prévoit interdire aux supermarchés et aux établissements de jeter aux ordures des denrées alimentaires, comme l’a rapporté La Presse, mercredi.

D’autres mesures viendront également diminuer la quantité de déchets enfouis, comme l’interdiction planifiée pour le printemps prochain des articles de plastique à usage unique, ou encore l’interdiction pour les commerçants de jeter ou de détruire des vêtements qui ne sont pas vendus.

Accueil favorable

Le plan de gestion des matières résiduelles proposé par Montréal est bien accueilli par le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED).

«  Avant, on parlait de grosseurs des bacs, de la mécanique, [alors que maintenant], on vise la réduction à la source  », relève son directeur général, Karel Ménard, qui se réjouit de la présence d’« outils intéressants que d’autres municipalités n’ont pas  », comme l’interdiction de l’enfouissement des textiles et des articles de plastique à usage unique.

«  C’est rare qu’on voie des plans comme ça, qui osent aller aussi loin  », dit-il, reconnaissant que certaines mesures pourraient «  brusquer  ».

«  Mais on est rendus là.  »

Projet Prémédité

La taupe aurait comploté avec les accusés

La taupe qui a contribué à l’arrestation de quatre personnes soupçonnées d’avoir tué quatre individus liés à la mafia montréalaise en 2016 a été directement impliquée dans deux des complots auxquels font face les accusés. Cet agent civil d’infiltration n’a pas seulement porté un système d’enregistrement, mais il a également contribué à intercepter des messages textes et des messages cryptés, en plus d’être présent sur des filatures. C’est ce que démontrent les actes d’accusation déposés contre Jonathan Massari, Domenico Scarfo, Guy Dion et Marie-Josée Viau, qui ont comparu hier au palais de justice de Montréal. Le juge Claude Leblond de la Cour du Québec a ordonné la détention des quatre accusés et la cause a été reportée au 16 décembre, pour la forme.

— Daniel Renaud, La Presse

Le mauvais temps fait des dégâts

L’intense dépression météorologique qui a traversé le sud et l’est du Québec a causé des dégâts, privant notamment d’électricité des centaines de milliers de foyers. Les rafales ont provoqué plusieurs chutes de branches d’arbres, allant même jusqu’à déraciner ou fendre des troncs, qui ont endommagé le réseau de distribution d’électricité. Les pluies abondantes sur une bonne partie du réseau routier et autoroutier de la grande région de Montréal ont causé certains problèmes aux automobilistes. La Sûreté du Québec avait d’ailleurs appelé les conducteurs à la prudence. Dans son bilan de soirée, Hydro-Québec rapportait toujours plus de 300 pannes et quelque 16 000 clients privés de courant. Les régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale demeuraient les plus affectées. En Nouvelle-Écosse, Nova Scotia Power indiquait en milieu de soirée que quelque 1400 clients se trouvaient toujours dans le noir. Au Nouveau-Brunswick, Énergie NB rapportait 171 pannes et quelque 6400 clients sans courant.

— La Presse canadienne

« Rendez-vous manqué » entre Québec et les chefs autochtones

La première rencontre entre Québec et les chefs autochtones en vue de donner suite au rapport de la commission Viens a été un « rendez-vous manqué » en raison de l’absence du premier ministre, François Legault. C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, à la sortie de cette rencontre, hier. Pour M. Picard, le gouvernement a démontré « un manque de compréhension de la définition qu’on donne à la relation de nation à nation ». « Je vous dis ce que certains chefs ont pris la peine de réitérer à la table : un processus, s’il devait être considéré comme étant sérieux, sincère, le premier ministre aurait dû être à la table. C’est un rendez-vous manqué aujourd’hui », a-t-il affirmé. M. Picard s’est néanmoins montré satisfait que les parties se soient donné rendez-vous pour une seconde rencontre à brève échéance, en décembre. Sylvie D’Amours a balayé les questions sur l’absence du premier ministre. Les autochtones « ont le privilège d’avoir un Secrétariat aux affaires autochtones, et c’est avec ce véhicule-là qu’on va travailler », a-t-elle dit.

— Tommy Chouinard, La Presse

Procès d’Ugo Fredette

Pas de verdict au premier jour des délibérations

Le jury n’est pas arrivé à un verdict hier au premier jour des délibérations au procès pour meurtres d’Ugo Fredette. Les 12 jurés ont toutefois demandé à la juge de réentendre plusieurs témoignages, dont celui de l’accusé. Une demande peu commune à ce stade précoce des délibérations. En matinée, le jury a demandé de réentendre pas moins de quatre témoignages importants : ceux de la voisine Christine Gouin, d’un enfant de 9 ans témoin du meurtre de Véronique Barbe, du thérapeute du couple, Michel Corneillier, et d’Ugo Fredette lui-même. Les 12 jurés doivent arriver à une décision unanime pour rendre leur verdict. L’homme de 44 ans est accusé des meurtres au premier degré de sa conjointe Véronique Barbe et d’Yvon Lacasse, un septuagénaire croisé dans sa cavale le 14 septembre 2017. Trois verdicts s’ouvrent à eux : meurtre au premier degré, meurtre au second degré et homicide involontaire.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

Alberta

Un convoi de camions s’opposera à Greta Thunberg

Un groupe de militants prohydrocarbures se prépare à manifester contre la visite de l’environnementaliste suédoise Greta Thunberg à l’Assemblée législative de l’Alberta. Glen Carritt, l’organisateur du convoi « United We Roll » qui s’est rendu à Ottawa en février, a annoncé qu’un convoi similaire se mettrait en branle à Red Deer, à environ 150 kilomètres au sud de la capitale albertaine, dans la matinée. Le convoi de camions est attendu à l’Assemblée législative vers midi, au moment où le ralliement autour de la jeune militante contre les changements climatiques doit débuter. Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a déjà annoncé que son gouvernement ne chercherait pas à rencontrer la militante écologiste. Il a ajouté qu’il espérait que l’adolescente prenne le temps de s’informer sur les règles qui encadrent les hydrocarbures en Alberta. Selon M. Kenney, ces règles comptent parmi les plus vertes de la planète. Greta Thunberg, âgée de 16 ans, a fait les manchettes partout dans le monde à la suite de rencontres avec des politiciens et de présences dans diverses manifestations réclamant des actions concrètes et immédiates pour contrer la crise climatique.

— La Presse canadienne

Gouvernement minoritaire

Nous avons écrit hier que si aucun parti n’obtient une majorité au Parlement, le gouverneur général demande au parti ayant le plus de députés de tenter de former un gouvernement minoritaire. En fait, théoriquement, le gouvernement sortant peut refuser de présenter sa démission même s’il a moins de sièges qu’un autre parti, selon une étude publiée en 2014 dans la Revue générale de droit. Et le gouverneur général peut s’abstenir de demander la démission du gouvernement sortant. Ce cas de figure est survenu aux élections provinciales du Nouveau-Brunswick en 2018 et lors des élections fédérales en 1925, selon l’auteur de l’étude de 2014, Hugo Cyr, doyen de la faculté de science politique et de droit de l’UQAM. Nos excuses.

Rectificatif

Bloc québécois

Dans le texte « Le Bloc dans le viseur de ses adversaires » publié mercredi, il était écrit que le Bloc québécois avait tenté de former un gouvernement de coalition avec le Parti libéral et le NPD en 2008. Le Bloc appuyait la coalition, mais n’en aurait pas fait partie. Nos excuses.

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