Hockey féminin

La Chine met le paquet

La Chine se prépare aux Jeux d’hiver de 2022 et ne lésine pas sur la dépense. Après avoir mis la main sur une équipe de la KHL cette saison, elle accueillera une équipe féminine de la CWHL la saison prochaine. Caroline Ouellette et Marie-Philip Poulin iront donc disputer des matchs en Chine. Tour d’horizon de l’expansion en cinq points.

Doper le hockey chinois

La Chine ne veut pas perdre la face en 2022. Le hockey n’a jamais été sa force. Les Chinoises sont 18es au classement mondial. Vu l’état des choses, il fallait bouger. « Le but est de faire croître leur programme national, alors il y aura un nombre minimal de joueuses chinoises dans l’équipe, explique la commissaire de la Canadian Women’s Hockey League (CWHL), Brenda Andress. L’un des objectifs est de permettre au hockey de gagner en popularité en Chine, mais aussi de former ses joueuses et de les préparer pour Pékin 2022. Le nombre minimal de joueuses chinoises n’est pas établi. Ça dépendra du niveau des habiletés. » Chez les hommes, le Red Star de Kunlun de la KHL doit compter un minimum de cinq joueurs chinois.

Des transports fous, fous, fous

Chaque équipe nord-américaine de la CWHL ira une fois en Chine, la saison prochaine, et en profitera pour jouer trois matchs contre l’équipe chinoise. Celle-ci viendra aussi au Canada jouer des séries de trois matchs. Tous ces transports vont coûter des centaines de milliers de dollars à la ligue, sinon des millions. C’est beaucoup pour une ligue qui ne paie pas ses joueuses. Mais l’équipe chinoise a payé la ligue pour y entrer. Est-ce que la somme versée est suffisante pour couvrir tous les frais de transport ? « Tout à fait », note Mme Andress.

Une occasion pour les joueuses ?

En quoi cette annonce, faite la semaine dernière, est-elle une bonne nouvelle pour les joueuses ? Le calendrier va passer de 22 à 30 matchs. Les voyages vont être plus exigeants. Mais la commissaire explique que l’expansion chinoise s’est faite en consultation avec l’Association des joueuses. « Si on peut avoir cinq ou six joueuses d’ici qui se rendent en Chine et peuvent avoir un emploi là-bas, par exemple enseigner l’anglais, tout en jouant au hockey, c’est une super opportunité », dit-elle. 

La plupart des joueuses de la CWHL qui ne sont pas membres de leur équipe nationale doivent occuper un emploi de jour pour subvenir à leurs besoins.

Un salaire, enfin ?

La CWHL veut commencer à payer les joueuses dès cette saison, indique Brenda Andress. Elle n’a pas voulu dire si l’injection de capital chinois allait aider la ligue à le faire. Mais les salaires dans le hockey féminin représentent un sujet sensible. La National Women’s Hockey League (NWHL), ligue concurrente de la CWHL, était devenue en 2015 la première ligue féminine à payer les joueuses (de 10 000 à 26 000 $ par saison). 

À l’automne dernier, la NWHL a dû réduire les salaires de moitié, citant des ennuis financiers. Sa survie est maintenant menacée.

Les spectateurs au rendez-vous ?

L’équipe féminine de la CWHL sera établie à Shenzhen, au nord de Hong Kong. Il sera intéressant de voir si les spectateurs seront au rendez-vous. La première saison de la KHL en Chine a été difficile. L’équipe a d’abord été relocalisée de Pékin à Shanghai, car l’aréna pékinois avait donné préséance à une équipe de basketball. À Shanghai, l’équipe n’a jamais vraiment suscité l’engouement du public. Certains matchs étaient disputés devant 700 spectateurs. Un journaliste du Globe and Mail qui a assisté à un match du Red Star a écrit que les concessions consistaient en une petite table. Sur l’une d’entre elles se trouvaient trois barres Snickers et des verres remplis de popcorn au caramel, c’est tout.

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