En un mot

Régler la question avec adresse

La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Certains sens du verbe anglais to address diffèrent des sens habituels du verbe français adresser (qui s’écrit par ailleurs, lui, avec un seul d). Ce sont de faux amis et à ce titre, on doit s’en méfier. En réalité, il est possible de facilement les éviter.

On peut bien sûr adresser des compliments, des critiques, des excuses, des reproches, des vœux ; adresser la parole à quelqu’un ; adresser une question à un ministre, adresser un patient à un spécialiste (et non le « référer »), adresser une enveloppe ou un colis.

Mais les autres sens du verbe to address sont considérés comme des anglicismes. Ainsi, on ne dira pas « adresser un problème », mais plutôt (selon le contexte) aborder un problème, une question, s’attaquer à un problème, à une tâche, s’atteler à une tâche, s’occuper d’un problème, prendre un problème en main. Apporter, trouver une solution.

Comme on le voit, les équivalents français permettant d’éviter cette faute ne manquent pas. On peut encore examiner, régler, résoudre, traiter une difficulté, un problème, une question. Traiter un dossier, une plainte. Étudier un problème, se pencher sur un problème. Discuter d’une question. Explorer une question. Élucider une affaire.

On ne dira pas non plus « s’adresser à une tâche », mais, encore une fois, plutôt s’attaquer à une tâche, s’atteler à une tâche.

Enfin, on n’adresse pas non plus un auditoire, on s’adresse plutôt à lui. Prendre la parole devant l’auditoire.

Qu’en est-il du verbe solutionner ? Il est toujours critiqué et on devrait encore l’éviter à l’écrit. Il serait préférable d’employer résoudre, à la place.

On traduit par ailleurs State of the Union Address, cette « allocution que prononce le président des États-Unis devant le Congrès le 3 janvier de chaque année, au début de la session parlementaire », par discours sur l’état de l’Union, avec un u majuscule au mot union.

Courrier

Sympathies ou condoléances ?

« Lors du décès de quelqu’un, on entend souvent dire “mes sympathies”. Quel est donc le terme exact, mes sympathies ou mes condoléances ? »

Réponse

Le mot sympathie peut s’employer dans des formules de condoléances, mais au singulier. On peut donc témoigner sa sympathie, donner des marques, des témoignages de sympathie, envoyer un message de sympathie. Croyez à toute ma sympathie.

C’est en anglais qu’il s’emploie au pluriel (you have my deepest sympathies). Le Larousse traduit cette phrase par la formulation toutes mes condoléances.

Présenter ses condoléances, c’est s’affliger avec quelqu’un, prendre part à sa douleur après la mort d’un être cher. On peut aussi exprimer, offrir ou transmettre ses condoléances (le mot, féminin, s’emploie au pluriel). La famille recevra les condoléances avant la cérémonie.

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