À BIEN Y PENSER

Un certain 3 juillet…

J’aime marcher dans la ville de Québec. J’ai l’impression de fouler mon histoire et je laisse mes pas me guider dans les petites rues de pierres. Je marche là où mes ancêtres ont marché. J’ajoute mes pas aux leurs.

Voilà aujourd’hui 409 ans que Québec a été fondé. Il y a de quoi être touché et fier.

Chers ancêtres, votre histoire est la mienne. Votre legs est un trésor. Votre langue est toujours la mienne et les combats que vous avez menés font aujourd’hui ma fierté. Je sais d’où je viens, à jamais inscrit dans la suite du monde.

— Yvan Giguère, Saguenay

En réaction à l’article de Marie Tison, « Les aléas du vélo de route », publié le 21 juin

Un sport dangereux malgré tout

Tout comme les femmes ou les minorités qui s’insurgent contre le fait d’avoir un traitement de faveur plutôt que d’être choisis pour leur compétence, en tant que cycliste, je m’objecte à ce qu’on me traite différemment et qu’on adoucisse les règles du jeu. Le cyclisme est un sport dangereux et nécessite qu’on respecte certaines règles de base.

Avez-vous déjà essayé de doubler une file de 15 vélos ? Pour un automobiliste, c’est une expérience hasardeuse car il faut respecter le 1,5 mètre de distance, s’assurer qu’il n’y a pas de véhicule en sens inverse et accélérer pour dépasser rapidement cette fameuse file. Alors, imaginez avec des files plus longues ! Un maximum de 10 cyclistes devrait être exigé, comme c’est le cas dans d’autres provinces.

Doit-on aussi rappeler qu'il ne faut pas rouler côte à côte ? Comment voulez-vous qu’un automobiliste respecte le 1,5 mètre de distance si vous avez deux ou même trois cyclistes qui roulent côte à côte ? Faudra-t-il que l’automobiliste en question se jette dans le fossé pour dépasser ce groupe ?

Contraventions nécessaires

Je marchais récemment dans une rue du Plateau quand un cycliste m’a dépassé sur le trottoir. Trois policiers qui circulaient à vélo ont averti le cycliste qu’il devait circuler dans le bon sens et dans la rue. Le cycliste a obtempéré jusqu’au moment où il était hors de vue des policiers. Il est donc retourné sur le trottoir et en sens inverse de la rue. En ce qui me concerne, deux ou trois contraventions auraient sans doute convaincu notre délinquant de respecter les règlements en vigueur. À cheval sur les règlements, vous dites…

En passant, si vous croyez lire les commentaires d’un automobiliste frustré, vous avez en partie raison, car je suis passablement déçu de voir toute cette indiscipline qui fait honte à un sport que j’adore.

Mais sachez aussi que j’ai fait plusieurs longs trajets à vélo (Niagara-Boston, Toronto-Halifax, Ottawa-Québec), dont le plus mémorable a été Victoria–Saint-Jean (près de 8000 km en 10 semaines). J’ai aussi participé à un tour de Vélo Québec et j’y ai observé l’indiscipline la plus totale sur un trajet fort achalandé de la 132 à partir de Rimouski.

Nous étions plusieurs centaines (voire milliers) de participants et le comportement de plusieurs était complètement inacceptable. On m’a doublé fréquemment sur la droite dans des descentes très abruptes. Et des pelotons se sont formés fréquemment durant la semaine. D’autre part, je déplore que Vélo Québec ne donne aucune consigne de sécurité.

Quand j’ai traversé le Canada, nous avons eu une journée complète pour passer en revue les consignes à respecter. Ce qui n’a malheureusement pas empêché un cycliste de perdre la vie et un autre d’abandonner à cause d’une blessure trop grave au dos. Vélo Québec aurait pu, avec un haut-parleur, prendre quelques minutes pour rappeler les règles de base à respecter.

Dernier point : je suis toujours troublé de voir la PDG de Vélo Québec se présenter à la caméra sans un casque de protection à la main. Quel message cela envoie-t-il ?

Enfin, ce n’est pas le fait de donner des contraventions qui rend sédentaire, car à ce compte, avec les radars et les contraventions données aux conducteurs fautifs, il n’y aurait plus d’autos sur les routes. Or, c’est loin d’être le cas. Il y a bien d’autres raisons expliquant le fait de ne pas bouger assez (ordinateurs, jeux vidéo, télévision…).

Le vélo étant un beau sport, mais un sport dangereux, je considère que nous devons adhérer aux règles qui visent à nous protéger, sous peine de sanctions… et elles ne sont pas assez nombreuses, à mon avis.

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