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Édition du 25 mai 2017,
section AFFAIRES, écran 2
La Romaine (Côte-Nord) 6,5 milliards
Pont Champlain (Montréal) 4,2 milliards
Échangeur Turcot (Montréal) 4,2 milliards
CHUM (Montréal) 3,6 milliards
CHU Sainte-Justine (Montréal) 940 millions
Condos YUL (Montréal) 300 millions
Place Bell (Laval) 200 millions
Centre de cancérologie (Lévis) 158 millions
Source : Commission de la construction du Québec
L’industrie de la construction en chiffres
153 700 travailleurs actifs
5,9 milliards en salaires
145,2 millions d’heures travaillées
25 700 employeurs
46,2 milliards en investissements
Source : CCQ (données de 2016)
Les efforts de la ministre responsable du Travail Dominique Vien pour inciter à une conclusion rapide de la grève du secteur de la construction n’ont pas porté leurs fruits, du moins pas à très court terme, hier. De nouvelles rencontres devraient toutefois avoir lieu dès ce matin.
La ministre avait convié les parties patronale et syndicale dans un hôtel de Boucherville pour une série de rencontres afin de leur rappeler son objectif de voir un accord intervenir très rapidement. Aucune entente n’est intervenue hier, mais les parties se sont montrées ouvertes à reprendre les discussions dès ce matin, après une période de repos.
« Nous avons écouté les demandes de la ministre de négocier de bonne foi et il semble y avoir une ouverture du côté des patrons », a noté le porte-parole de l’Alliance syndicale, Michel Trépanier, qui a toutefois ajouté ne pas avoir senti de progrès depuis le déclenchement de la grève, en matinée.
Le point d’achoppement principal tourne autour des demandes salariales. Selon M. Trépanier, il existe « une trop grande disparité » entre les offres patronales pour chacun des quatre grands secteurs du monde de la construction.
« Nous sommes une industrie globale, nos membres peuvent travailler une journée dans un secteur et la suivante dans un autre. Ce qu’on leur a demandé, c’est de se parler entre eux pour qu’ils reviennent avec une offre qui serait acceptable pour tous les secteurs. »
— Michel Trépanier
L’Association de la construction du Québec (ACQ), qui représente la partie patronale, a elle aussi senti une ouverture.
« Pour l’ACQ, on a répondu positivement à l’invitation de la ministre de relancer les discussions, a indiqué le porte-parole Éric Côté. Mon impression, c’est que du côté syndical aussi. On va maintenant reprendre nos forces et je pense que, demain matin [aujourd’hui], on va être au téléphone et dans les rencontres très rapidement. »
Les rencontres avec la ministre, amorcées vers 13 h 30 hier, ont duré environ 90 minutes. Selon l’attaché de presse de Mme Vien, Florent Tanlet, la ministre a remercié les parties de leur collaboration et a exprimé son espoir de les voir tout mettre en œuvre pour arriver à une entente négociée le plus rapidement possible. Elle a de plus exigé qu’on lui remette un calendrier de négociations qu’elle souhaitait obtenir hier ou aujourd’hui au plus tard.
Elle a toutefois refusé d’imposer une date butoir pour en arriver à une entente avant l’adoption d’une loi spéciale. Cette menace est bien réelle, a-t-elle rappelé, étant donné que la grève engendrerait des pertes estimées à 45 millions de dollars par jour pour l’économie québécoise.
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a d’ailleurs soutenu qu’une grève dans l’industrie de la construction aura des conséquences importantes pour l’économie. M. Couillard a confirmé son intention d’imposer une loi spéciale si le conflit de travail ne se règle pas « rapidement ». « Il faut absolument que j’envoie ce signal-là très tôt, parce que c’est l’économie du Québec qui est en jeu et c’est l’intérêt supérieur du Québec qui est en jeu. » Il n’a toutefois pas l’intention de convoquer l’Assemblée nationale dès cette semaine, puisque les députés sont actuellement en relâche parlementaire.
En entrevue avec La Presse canadienne, Daniel Boyer, président de la plus grande centrale syndicale du Québec, la FTQ, avec ses 600 000 membres, a insisté pour demander au gouvernement de ne pas adopter de loi spéciale, mais de plutôt donner le temps aux parties d’exprimer leur rapport de force.
L’appui de la puissante centrale est d’autant plus important que certains de ses autres syndicats, comme celui des Teamsters, ont rappelé qu’ils respecteraient les piquets de grève dressés par leurs collègues de la FTQ-Construction et de toute l’Alliance syndicale. Les conséquences de la grève pourraient donc dépasser la seule industrie de la construction.
« Évidemment que ça pourrait avoir des répercussions plus importantes. La plupart des syndicats au Québec respectent les lignes de piquetage. Donc, oui, il faut s’attendre à ce que les lignes de piquetage soient respectées. Les lignes de piquetage dans les grands chantiers majeurs, c’est quasiment ne pas être capable d’utiliser les voies – on peut parler de l’échangeur Turcot. Ça pourrait être d’empêcher d’utiliser ces voies-là, effectivement, parce qu’il y a du piquetage », a résumé M. Boyer.
— Avec Tommy Chouinard, La Presse, et La Presse canadienne
Labeaume se plaint
Dans une lettre envoyée hier à la ministre Vien, le maire de Québec, Régis Labeaume, se plaint que celle-ci ait convoqué la rencontre à Boucherville, plutôt que dans sa ville. « Avez-vous oublié qu’en vertu du projet de loi 109 sanctionné le 9 décembre 2016, le territoire de Québec “constitue le lieu privilégié et prioritaire des grandes rencontres politiques et des négociations importantes, de toute nature, auxquelles prend part le gouvernement du Québec” ? », demande le maire.