CRITIQUE
AU CENTRE SEGALDivertissant
La Presse
Quatre amis qui ont formé un quatuor vocal au
, The Plaids, se tuent en se rendant à leur premier gros contrat. Puis, 50 ans plus tard exactement, reviennent de l’au-delà pour présenter ce spectacle qui devait les propulser vers la gloire.Voilà la trame dramatique du
– prononcer « plad » –, une œuvre de Stuart Ross créée en 1990 off-Broadway et présentée au Centre Segal des arts de la scène dans une production montréalaise de Copa de Oro, mise en scène par Roger Peace.Smudge (Jonathan Patterson) aimerait mieux rester chez les morts : « Les gens ne comprendront pas. » Jinx (Chris Barillaro), lui, est plus gêné encore qu’il ne l’était en 1964. Il en saigne du nez et oublie les paroles.
« Pas grave », lui répète Frankie, le leader du groupe : « T’as juste à chanter
avec les mains et les bras ouverts. » Jinx est toujours (1939) tandis que son demi-frère Sparky (Michael Daniel Murphy), le clown des quatre, aime bien l’idée de revenir sur terre pour se faire applaudir. .Les vieux fans des
des années 40 et 50 apprécieront la précision harmonique de ce quatuor dirigé par Chris Barillaro, qui amène sa fort belle voix de fausset dans ces arrangements consonants – ces messieurs sont toujours dans la note – hérités de la tradition nord-américaine du .Des chansons popularisées par les Four Aces, on entend entre autres
et , tandis que les Four Coins étaient l’un des nombreux quatuors à chanter , un mot qui, dans ces années-là, voulait dire « bonheur ».Le bonheur de
tient tout entier dans la musique – le pianiste David Terriault dirige un excellent trio – et les voix des quatre « Plaids », bien meilleurs chanteurs que comédiens : Barillaro et Patterson, il nous a semblé à la première, ont tendance à en mettre au-delà de la bonne mesure.Les meilleurs moments comiques se trouvent dans ce numéro à haute énergie qui évoque la grande époque du
, lancé par CBS en 1948, où se succédaient musiciens et chanteurs, acrobates et danseurs, jongleurs et dompteurs de tous ordres : les a tous, et ça roule !Très réussie aussi, cette suite
où l’on retourne en enfance, ou en jeunesse, avec , , et , popularisée par Harry Belafonte en 1953.Et voici
des Four Freshmen et des Four Lads… Les Plaids étaient quatre, eux aussi, et, on ne sait trop pourquoi, arboraient le tartan célébré ici dans , « terre éternelle de mon cœur ». Les vieux Highlanders vont aimer.Au Centre Segal jusqu’au 22 février ; durée : 1 h 20 sans entracte